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ITW Norris Cole : « J’apprécie le style de jeu des équipes de Laurent Legname »

Aux yeux du grand public, Norris Cole restera éternellement ce petit jeune, doublure efficace de Mario Chalmers dans la plus grande équipe de Miami de l’histoire. Mais celui qui fut double champion NBA dès ses deux premières saisons professionnelles a bien grandi. Certains chiffres ne manquent pas de lui rappeler : l’an dernier, il a remporté le septième trophée de sa carrière professionnelle aux côtés de Matthew Strazel, 9 ans lors de son premier sacre contre Oklahoma City. Cette saison, il s’apprête à partager la mène avec Hugo Benitez, qui en avait 11 à la même époque.

Depuis deux ans et demi, hormis son triste intermède andalou, Norris Cole (1,88 m, 33 ans) est devenu l’une des figures de proue du championnat de France. Un homme détenteur de deux bagues NBA et de 14 apparitions les soirs de Finals, capable de passer 15 points dans le quatrième quart-temps aux Celtics dès sa deuxième apparition dans l’Association histoire de récolter des chants de MVP du public floridien alors que ses coéquipiers se nommaient LeBron James ou Dwyane Wade, de boucler deux saisons avec les Pelicans à 10 points de moyenne, de dominer en EuroLeague avec le Buducnost Podgorica (16,6 unités) ou d’éteindre David Holston et la JDA Dijon en finale de Betclic ÉLITE en juin dernier. L’homme providentiel de la JL Bourg ? Au vu de la nouvelle contre-performance burgienne mardi en EuroCup, l’ampleur de la tâche parait énorme. Mais le meneur aux 428 matchs NBA est un gagnant et n’a que le mot « titre » à la bouche.

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Norris Cole est arrivé lundi à Bourg-en-Bresse
(photo : Jacques Cormarèche)

Norris, vous étiez à Ékinox hier soir lors de la défaite de la JL Bourg contre Ulm (72-85). Qu’avez-vous pensé de la prestation de votre nouvelle équipe ?

Bien sûr, j’aurais préféré que l’on gagne. Mais c’était profitable de pouvoir observer mes coéquipiers et leur style de jeu. J’ai pu voir où j’allais possiblement pouvoir m’intégrer.

Justement, votre nouveau coach était en colère contre le manque d’attention aux détails, l’indiscipline, le manque d’éducation au haut-niveau. Un homme seul ne peut pas tout changer mais vous qui avez connu le plus haut niveau possible, avez-vous le sentiment de pouvoir apporter dans ces domaines ?

C’est l’objectif ! J’espère être en mesure d’apporter mon expérience et certaines de mes qualités pour aider cette équipe. On m’a fait venir pour ça.

Qu’est-ce qui a motivé votre signature avec la JL Bourg ?

C’était une bonne opportunité. Il y avait une blessure dans l’effectif, qui donnait la possibilité au club d’embaucher quelqu’un. Revenir en France était une chance pour moi.

« La Betclic ÉLITE est le championnat
dont le style est le plus similaire à la NBA»

Parce que vous étiez dans une impasse à Malaga aussi ?

Je ne veux pas en parler, je n’ai pas besoin de dire ce qui s’est passé là-bas. Je suis simplement heureux d’être à Bourg maintenant, c’est tout ce qui compte.

Par conséquent, il est aussi agréable de se retrouver dans un endroit où l’on vous veut vraiment ?

Ah mais on veut toujours se retrouver dans une situation comme ça, dans un club organisé, qui sait ce qu’il fait, et qui sait apprécier le talent quand il le voit. Jusqu’ici, tous les gens ont été très gentils avec moi. Et très professionnels. Ce qui est très bien vu d’où j’arrive… (il rit)

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Malaga fut un échec : depuis fin janvier, Cole était écarté de l’effectif espagnol
(photo : FOXAEP)

Vous avez passé les deux dernières saisons en France. C’est un endroit où vous vous sentez à l’aise maintenant ?

Tout à fait ! J’ai connu deux belles expériences en France, avec Monaco puis l’ASVEL. J’apprécie les supporters ici et je suis aussi reconnaissant de l’affection que l’on me porte en France. J’ai toujours senti beaucoup d’amour à mon égard. Donc quand on m’a tendu la main pour revenir ici, je l’ai saisi.

Quel est votre opinion de la Betclic ÉLITE ?

Le championnat français est athlétique ! Mon sentiment est que le niveau s’améliore année après année. Je vois que beaucoup d’équipes ont progressé et ça a été l’une des raisons de mon retour. Au niveau des qualités athlétiques, de la vitesse de jeu, c’est le championnat dont le style est le plus similaire à la NBA.

Vous avez effectué un doublé Coupe – Championnat l’an dernier avec l’ASVEL. Que retenez-vous de cette saison ?

C’était une super expérience ! Avec toutes les restrictions Covid, ce fut vraiment une saison difficile à vivre mais nous avons énormément travaillé avec mes coéquipiers. On avait un bon groupe et l’ASVEL est un club très professionnel, ils ont tout fait pour bien s’occuper de nous. On a tiré le maximum de notre équipe mais au niveau de la vie quotidienne, je suis ravi que tout soit réouvert en France cette année (il rit). J’ai l’habitude de gagner maintenant et j’apprécie vraiment à chaque fois le processus traversé pour arriver à une telle finalité, les efforts entrepris. J’espère pouvoir apporter cette expérience de gagner des titres à Bourg-en-Bresse.

« La défense de Laurent Legname n’a pas de secret pour moi »

En voyant comment les choses se passaient à Malaga, n’avez-vous pas ruminé votre décision de ne pas avoir honoré votre deuxième année de contrat à Villeurbanne ?

En réalité, c’était d’un commun accord, rien que du business. Le club subissait des coupes budgétaires à cause du Covid notammment. Et personnellement, je ne vis pas dans le passé. On a rempli l’objectif qui était de gagner le titre, j’ai évolué à un bon niveau, il y avait une estime réciproque entre le club et moi mais je ne regarde pas derrière.

Votre histoire française est liée à la JDA Dijon de votre nouveau coach, Laurent Legname, et de vos nouveaux coéquipiers, Rasheed Sulaimon, Axel Julien et Alexandre Chassang. On se souvient de cette demi-finale homérique à Disney en 2020, des deux finales de l’année dernière…

C’est vrai ! Et c’est l’une des raisons de ma venue à Bourg. Je connais le coach, je l’ai déjà régulièrement affronté, lui et ses équipes. J’appréciais la façon dont ses groupes jouaient et se battaient. Il voulait que je signe et c’est toujours agréable de se savoir désiré par le coach. Il a reconnu mon talent quand j’étais face à lui alors que de mon côté, depuis que je suis en France, j’ai toujours apprécié ses équipes et leur style de jeu. Je pense que c’est une bonne union !

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Ici face à Rasheed Sulaimon, le natif de Dayton a souvent eu affaire à la JDA dans des matchs couperets
(photo : Sébastien Grasset)

Au moins, vous connaissez déjà ses principes défensifs…

(il rit) Je les connais tous, oui ! Il a essayé de me stopper pendant deux ans donc sa défense n’a pas de secret pour moi (il rit). J’ai plus affronté ses équipes que n’importe quelles autres au cours de ma carrière (en Europe du moins car c’est oublier un peu vite les séries de playoffs NBA, les deux finales d’affilée contre les Spurs de Gregg Popovich, etc, ndlr).

Pareillement, vous avez souvent affronté Axel Julien. Vous voici maintenant associés…

Exact. C’est un excellent passeur, bon shooteur. Il a beaucoup d’expérience du championnat français. Ça va être sympa de jouer avec lui plutôt que contre lui…

7 titres en 10 saisons :
« Ne pas gagner me rend fou »

Quel est l’objectif pour la fin de saison alors ?

Mon but est d’aider l’équipe à gagner. On va essayer de se qualifier pour les playoffs mais on va surtout vivre au jour le jour. Du haut de mon expérience, je peux maintenant dire que c’est important de ne pas se projeter, de prendre match après match. Je ne veux pas regarder trop loin dans le futur, je veux déjà m’habituer à jouer avec mes nouveaux coéquipiers, apprendre à leurs côtés et me battre pour décrocher des victoires. Mais oui, les playoffs sont toujours l’objectif de toute façon. Vous ne pouvez pas gagner de titre sans passer par des playoffs (il rit).

La saison dernière, T.J. Parker vous a fréquemment utilisé en tant que poste 2. Que préférez-vous entre jouer à la mène ou à l’arrière ?

J’ai été un meneur toute ma vie mais je peux faire les deux, selon les besoins de l’équipe. Je peux scorer mais j’ai toujours été un poste 1. L’an dernier, j’alternais entre les deux.

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Avec 13,7 points de moyenne, Norris Cole a terminé meilleur marqueur de l’ASVEL en EuroLeague
(photo : Sébastien Grasset)

Quand on regarde votre CV, on voit que vous avez gagné sept trophées en dix saisons…

(il coupe en rigolant) Oui, ça doit être quelque chose comme ça.

Ça fait un ratio de plus de 50% : cela veut dire quelque chose sur vous, ce n’est pas neutre…

J’ai été chanceux ! Je sais comment gagner et j’ai eu le privilège de pouvoir aider certaines équipes à remporter des titres. J’ai côtoyé des coachs et des coéquipiers qui avaient ce feu intérieur pour tout gagner. Dans ce sens-là, j’ai eu de la chance et j’espère que je vais pouvoir continuer.

Réussir à le faire cette année dans les conditions actuelles de la saison de Bourg, ce serait quelque chose de très fort…

En effet ! Mais c’est bien d’avoir un défi devant soi. On fait du sport pour cela.

Double champion NBA avec Miami :
« Une expérience inoubliable »

Avez-vous déjà fait une interview où vous n’avez pas parlé de vos deux titres NBA ?

Non, jamais… (il rit)

Désolé, ce n’est pas pour aujourd’hui alors. Dix ans après, que vous reste-t-il de cette aventure avec Miami ?

C’était une période géniale, bien sûr. On avait un groupe incroyable. C’était le basket au plus haut niveau possible, tout simplement. Cette équipe était spéciale et c’était magnifique de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice du haut de mon jeune âge. C’était une expérience inoubliable.

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Ici à l’issue du Match 7 en 2013 face aux Spurs, le néo-bressan a soulevé le trophée Larry O’Brien à deux reprises
(photo : NBA)

N’est-ce pas aussi un cadeau empoisonné pour démarrer une carrière ? Dès vos premières saisons, vous intégrez une équipe de légende, vous jouez des matchs que la planète entière regarde et vous pouvez penser que c’est la normalité…

D’un côté, c’est le cas oui. Je suis conscient que ce n’est pas facile de gagner mais dès que vous ne gagnez pas, dès que vous arrivez dans un endroit où le titre n’est pas l’objectif, ça peut devenir extrêmement frustrant. C’est pour ça que j’essaye d’être très précautionneux dans le choix de mes nouvelles équipes car ne pas gagner me rend fou (il rit).

Vous avez joué avec des légendes comme LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh, Ray Allen… Pour un jeune joueur, il n’y a pas mieux pour grandir ?

C’est sûr ! J’ai énormément appris à leurs côtés. Ils m’ont montré comment être un vrai professionnel, comment bien se préparer pour les matchs, comment prendre soin de mon corps, comment pouvoir m’exprimer au plus haut-niveau possible… Je les ai beaucoup admirés et tous ont été d’excellents coéquipiers pour moi. En fait, tu te contentes de regarder et d’écouter ! Tu vois ce qu’ils font afin de se préparer pour la saison, pour rester prêts ensuite. Tu observes leur routine de préparation d’avant-match et tu suis le mouvement, c’est tout (il rit). Et il y avait beaucoup de discussions dans le vestiaire aussi. J’étais jeune donc je n’étais pas un grand bavard mais j’écoutais absolument tout.

« Ravi d’avoir pu progresser aux côtés de LeBron James »

Qu’est-ce que cela vous inspire de voir LeBron James maintenir le même niveau de performance avec les Lakers à 37 ans ? Comment était-ce de le côtoyer au Heat ?

Pfff, c’est un animal (il rit) ! C’est un joueur unique, l’un des tous meilleurs de l’histoire. Il continue à dominer la NBA, c’est impressionnant. C’est un joueur unique, l’un des tous meilleurs de l’histoire. Je suis ravi d’avoir pu être son coéquipier, d’avoir pu progresser à ses côtés. J’ai pu voir à quel point il travaille dur pour atteindre un tel niveau d’excellence. Et c’est vraiment quelqu’un d’agréable dans la vie quotidienne, il adorait organiser des sorties d’équipe. En plus, on vient tous les deux de l’Ohio donc c’était facile de bien s’entendre avec lui.

Cela vous a aussi permis de figurer sur certaines actions légendaires, que ce soit sur le terrain ou non : on se souvient de votre passe décisive lors du dunk de LeBron James sur Jason Terry à Boston ou de vos sauts de cabri sur le banc lors du tir de Ray Allen en 2013 contre les Spurs, l’un des plus grands shoots de l’histoire…

Tout à fait ! On a signé quelques belles actions (il rit). Ce alley-oop à Boston, j’ai l’impression qu’il vivra éternellement. C’était une action spéciale, spectaculaire, je ne l’oublierai jamais.

À quel point ces deux titres NBA ont-ils changé votre vie ?

Ça a tout changé ! Être champion NBA une fois est déjà quelque chose de marquant mais le faire deux fois… Peu d’équipes dans l’histoire ont réalisé un back-to-back donc pouvoir dire que j’ai participé à cela, que j’ai disputé trois Finals d’affilée, c’est grand !

Surtout que vous n’étiez pas un joueur du bout de la rotation : à chaque fois, vous avez joué un vrai rôle…

C’est pour ça que j’en ai vraiment profité ! Car j’ai vraiment joué et contribué, tant pendant la saison régulière que les playoffs. C’est ce qui restera spécial pour moi.

« Je considère le basket comme un art »

Vous qui avez gagné des titres en NBA, en Israël, au Monténégro et en France : est-ce plus appréciable de gagner en NBA qu’ailleurs ?

La NBA est le plus haut-niveau possible. Mais un trophée est un trophée ! Où que j’aille, je veux gagner, remporter le titre sera toujours mon objectif. Cela dit, oui, la NBA est le championnat le plus prestigieux donc gagner une bague est quelque chose d’incroyable.

Comment s’est déroulé la transition entre votre première carrière, en NBA, et votre seconde, à l’étranger ?

J’ai vu la différence au début ! Je me suis adapté assez rapidement mais tout est différent : le jeu, les règles, les dimensions du terrain, les systèmes, le niveau des joueurs, la dimension athlétique. Je considère le basket comme un art. Or, l’art n’est pas unidimensionnel, il a de multiples formes. La NBA est une forme d’art, le jeu européen en est une autre. Dorénavant, je suis capable de m’exprimer partout et d’apprécier les spécificités de chaque pays où j’ai évolué. Je suis heureux de pouvoir jouer dans n’importe quel type de basket.

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Norris Cole – JaCorey Williams, le nouvel axe 1-5 de la JL Bourg
(photo : Jacques Cormarèche)

Et d’un point de vue mental ? Vous pensez certainement toujours que votre place est en NBA. Or, vous n’y êtes plus. Est-il compliqué d’accepter cela et de se retrouver à jouer ailleurs ?

Je ne vais pas cacher que ça a été un peu difficile dans les premiers temps. Mais je sais que je suis un joueur NBA. Mais je sais aussi comment fonctionnent les choses, à quel point le basket est un business. Ce n’est plus un problème pour moi. Je suis assez bon pour être en NBA mais je suis aussi conscient qu’un haut-niveau est exigé pour jouer à l’étranger. Etre basketteur professionnel, peu importe où, est une bénédiction. Je garde une attitude positive, je ne veux pas me laisser tirer vers le bas par le passé, j’essaye d’aller de l’avant. Je n’ai vécu que des bonnes situations à l’étranger et aujourd’hui, je suis simplement heureux de pouvoir vivre cette troisième expérience en France. Comme je l’ai dit, j’apprécie le fait d’avoir pu découvrir plusieurs facettes du basket.

Enfin, hors basket, vous avez pu jouer dans de très grandes villes. À part Avellino, vous n’avez jamais évolué dans une si petite ville au cours de votre carrière. Ça va faire une différence ?

Ça va aller ! D’où je viens, ce n’est pas très grand non plus. J’ai grandi dans une petite ville des États-Unis donc ça ne sera pas un problème. Évidemment, j’ai l’habitude de jouer dans des grandes villes et ça a l’air différent ici. Mais je me rappelle de mes origines, de mes débuts modestes. Tant que je peux jouer au basket, tout ira bien pour moi.

« Dwyane Wade m’a donné les clés de sa Porsche »

L’été dernier, vous avez raconté l’histoire du pari de la Porsche avec Dwyane Wade. C’est une anecdote labellisée NBA. Qu’est-ce qu’on peut parier en France ?

Je ne sais pas, il va falloir trouver (il rit) ! Mais ce n’était pas un pari, c’était une sorte de contrat. Le deal, c’était que Dwyane me donnait les clés de la Porsche si je mettais le shoot du milieu de terrain, que je n’avais rien si je le ratais. Donc je ne risquais rien, c’était un win-win pour moi (il rit).

Vous l’avez encore ?

Non, je ne pouvais pas la garder, il me la prêtait juste pour une semaine. Mais on verra pour ici, on va trouver quelque chose d’autre à faire !

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