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Le Canada renverse l’Espagne, le champion du monde au tapis !

Coupe du Monde 2023 - Après un match d'une intensité rare, l'Espagne a perdu sa couronne mondiale. Pourtant en tête jusqu'au money-time, la Roja a été défaite par le Canada (85-88), d'un Shai Gilgeous-Alexander exceptionnel. Les hommes de Jordi Fernandez se qualifient pour les quarts de finale, où ils affronteront la Slovénie mercredi à Manille.
Le Canada renverse l’Espagne, le champion du monde au tapis !
Crédit photo : FIBA

« Allez Shai, montre-nous que t’es un MVP », a-t-on entendu, sans vouloir dénoncer un collègue, dans les travées de la tribune de presse de Jakarta. Il restait alors 123 secondes à jouer, l’Espagne faisait la course en tête depuis la 26e minute et Gilgeous-Alexander avait la balle en main, à 78-74 pour la Roja. Et Shai a montré qu’il était bien un MVP… En performant la défense ibérique, la star d’Oklahoma City est allé chercher un lay-up avec la faute de Rudy Fernandez en prime. Le tournant de la rencontre, les premiers points de la folle série de SGA, qui a cumulé 11 unités dans les deux dernières minutes.

Un match d’une intensité rare entre l’Espagne et le Canada (photo : FIBA)

Peut-être, aussi, un tournant dans l’histoire de la sélection canadienne, quand bien même cela restera à confirmer la semaine prochaine à Manille, qui n’a encore jamais remporté la moindre médaille sur la scène internationale. Face à la grande Espagne,dans un match couperet, il était pourtant osé de parier sur le Canada. Ou plutôt de parier contre la Roja… Entre une équipe habituée à la lose et la culture de la gagne ibérique, le sens de l’histoire a semblé être respecté pendant longtemps. Quand le jeune Santi Aldama a réalisé une première mi-temps exceptionnelle pour offrir un matelas confortable à la pause aux tenants du titre (48-38), quand l’éternel Rudy Fernandez est sorti de sa boîte pour permettre à l’Espagne de se remettre d’une entame chaotique en deuxième période, afin de passer de 55-58 à 73-61. Mais pour une fois, ce n’était plus l’année de l’Espagne…

« On veut s’assurer que le monde entier est au courant que l’on toque à la porte »

On ne sait pas encore si ce sera l’année du Canada mais les Road Warriors possèdent de nombreux arguments de choix. Une individualité exceptionnelle en la personnalité de Shai Gilgeous-Alexander (30 points à 7/12 et 7 passes décisives), de nombreux forts joueurs NBA, un coaching staff à l’européenne (avec un entraîneur… espagnol) qui a su transformer cette armada en un véritable collectif, « deux des meilleurs défenseurs du monde » dixit SGA (Dillon Brooks et Lu Dort) et, surtout, un fighting spirit remarquable, incarné par Dillon Brooks, auteur d’un match exceptionnel (22 points à 8/12, 5 rebonds et 2 passes décisives). À -12, c’est l’ancien paria des Grizzlies qui a sonné la révolte. « On a continué à y croire », clame Jordi Fernandez, le sélectionneur. « Ce que l’on a fait aujourd’hui, c’est la définition d’une équipe. Mais il faut que l’on continue à progresser et que l’on se persuade que l’on peut encore faire bien mieux que cela. On a trois matchs de plus devant nous, on n’est pas venus ici juste pour se qualifier pour les JO (ce qui a été validé ce dimanche, ndlr). On veut s’assurer que le monde entier est au courant que l’on toque à la porte et qu’on a envie de plus. »

SGA a décidément une bonne tête de MVP potentiel de la Coupe du Monde (photo : FIBA)

Quatre ans après le sacre espagnol, il y aura donc un podium intégralement renouvelé et un nouveau champion du monde couronné dimanche prochain à Manille. Mais l’Espagne ne quittera pas Jakarta avec un lourd constat d’échec, contrairement à un certain rival européen. La Roja a encore montré qu’elle restait la plus belle école de basket en Europe et elle a préparé l’avenir en incorporant ses deux jeunes pépites Juan Nunez et Santi Aldama. « Je ne pourrais pas être plus fier de mon équipe », salue ainsi Sergio Scariolo. « L’effort a été incroyable, nous avons dominé toutes les statistiques, on a mené toute la rencontre… Compte-tenu du potentiel de l’équipe que l’on a amené ici, cela restera comme l’une de nos meilleures compétitions. » Même si on n’a plus forcément l’habitude de voir des phases finales sans l’Espagne…

À Jakarta,

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