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Le long chemin du basket allemand pour atteindre le sommet mondial

Coupe du monde - L'Allemagne a été sacrée championne du monde ce dimanche 10 septembre, 30 ans après son titre de champion d'Europe. Entre temps, Dirk Nowitzki est passé par là. Et le basket ne cesse de progresser outre-Rhin, sans pour autant être réellement devenu populaire.
Le long chemin du basket allemand pour atteindre le sommet mondial
Crédit photo : FIBA

Dimanche, l’Allemagne est devenue championne du monde de basket pour la première fois de son histoire. 30 ans après son seul titre international, avec une victoire surprise à l’EuroBasket 1993, la sélection d’outre-Rhin est cette fois montée sur la plus haute marche mondiale. Frustrée par sa défaite en demi-finales de l’Euro 2022 dans un match prenable contre le futur champion, l’Espagne, la sélection de Gordon Herbert a cette fois vécu une compétition sans accroc. Dans la poule du premier tour la plus relevée avec celle de la France, la Mannschaft de la balle orange a su gagner le match clé contre l’Australie. De quoi s’ouvrir les portes du quart de finale puisque elle n’avait plus qu’à battre la très accessible Géorgie pour atteindre cet objectif. Pour finir la phase de poule, l’Allemagne a corrigé une Slovénie qui semblait trop limitée autour de Luka Doncic sur cette campagne. En quarts de finale, les Germains sont toutefois passés à quelques centimètres de se faire sortir par l’autre sensation de la Coupe du monde, la Lettonie. Mais Davis Bertans a manqué le 3-points de la gagne de peu. S’en sont suivies les deux dernières victoires face à l’inexpérimentée sélection étasunienne et la Serbie, sur qui elle a pris peu à peu le dessus.

2023, une belle occasion d’aller chercher un trophée dans un tableau très ouvert

Dès le deuxième match de la Coupe du monde, l’Allemagne a envoyé un message à la concurrence en prenant le meilleur sur l’Australie (photo : FIBA).

En battant plusieurs sérieux outsiders pour la médaille d’or et surtout en étant la seule équipe arrivée invaincue dans le dernier carré, l’Allemagne a pleinement mérité son succès. Dennis Schröder et les siens ont su profiter de l’occasion d’un plateau moins relevé que d’habitude en cette année pré-olympique. En effet, Team USA est venu avec seulement trois joueurs All-Stars. Les trois derniers MVP de la NBA, Giannis Antetokounmpo, Nikola Jokic et Joel Embiid, ont déclaré forfait de même que la future vedette du basketball mondial, Victor Wembanyama, et bien d’autres stars encore (Jamal Murray et Andrew Wiggins pour le Canada, Ricky Rubio pour l’Espagne, Domantas Sabonis pour la Lituanie, Danilo Gallinari pour l’Italie, Rui Hachimura pour le Japon, moult individualités serbes etc.). L’Australie, malgré l’émergence de Josh Giddey, cumule les leaders vieillissants et manque d’intérieurs de très haut-niveau, sachant que Jock Landale s’est fait porter pâle. La Slovénie a du mal à entourer Luka Doncic avec le déclin des frères Dragic et son lieutenant supposé, le champion NBA Vlatko Čančar, a été victime d’une rupture des ligaments croisés en préparation.

Ne vous méprenez pas, il est nullement question ici de rabaisser le titre de champion du monde de l’Allemagne. Les représentants de la DBB ont fait preuve d’un immense réalisme dans une compétition au niveau moyen tout de même très élevé. En effet, le Canada n’avait jamais aligné une telle sélection auparavant, en témoigne son parcours conclue par sa première médaille – de bronze – en Coupe du monde. La Lettonie a joué un magnifique basket. D’autres sélections, telle la République dominicaine avec Karl-Anthony Towns, ont amené des forts joueurs NBA sur ce tournoi. Finir à 8-0 avec un tel programme en dit long sur la qualité de l’équipe allemande. Et surtout sur sa montée en puissance.

Une longue montée en puissance marquée par Dirk Nowitzki

A 21 ans, Dirk Nowitzki a conduit l’Allemagne à la 7e place lors de l’Euro 99 en France (photo : FIBA).

Grand pays de football, pays phare du handball, l’Allemagne a, à l’image de son voisin français avec qui elle partage de nombreux points communs, attendu longtemps avant d’émerger au meilleur niveau international dans le basketball. Il y a eu ce titre en 1993 donc, malgré le manque de talent dans la sélection dixit son coach d’alors Svetislav Pešić. Il y a eu quelques pionniers partis aux États-Unis, avec Detlef Schrempf (8e choix de la Draft NBA 1985 et triple All-Star NBA). Il y a surtout eu Dirk Nowitzki. Le natif de Wurtzbourg est devenu l’un des meilleurs ailier-forts de l’histoire du basket, remportant un titre de MVP de la saison régulière NBA en 2006-2007 et une bague de champion, quatre ans plus tard. Mais pas assez bien entouré en sélection à l’image de son successeur à Dallas, Luka Doncic en Slovénie, Wunderkid n’a pas réussi à décrocher de titre international, malgré sa grande implication. Il a toutefois amené les siens à la troisième place des championnats du monde en 2002 puis en finale de l’EuroBasket 2005. Mais comme pour Tony Parker en France, la génération qui a suivi, qui ne compte pas un ambassadeur de la même trempe, a plus de densité.

Jamais un titre en compétition jeune !

Car après la retraite internationale de Dirk Nowitkzi, à l’issue du premier tour de l’Euro 2015 joué à domicile, c’est une nouvelle génération qui a pris le relai. Une nouvelle génération qui sort chaque année de nouveaux joueurs de haut-niveau malgré des résultats encore inconstants dans les compétitions jeunes, au contraire de l’Espagne ou de la France. Tenez-vous bien, si l’Allemagne a remporté l’or en sénior, elle n’a jamais gagné le moindre EuroBasket en division A ou une Coupe du monde en jeunes chez les garçons ! Cela ne l’empêche pas d’aligner chaque été plusieurs jeunes à suivre. Des jeunes d’hier que l’on a retrouvé cette année à Okinawa et Manille. Jeune, Dennis Schröder ne l’est plus vraiment lui qui va fêter ses 30 ans ce vendredi 15 septembre. Dans son prime, celui qui est passé de franchise en franchise en NBA a été directement appelé par Gordon Herbert à sa prise de fonction en septembre 2021 – après une huitième place aux Jeux olympiques de Tokyo. Et les deux hommes ont de suite eu une belle connexion selon l’ancien coach de Paris et Pau-Orthez.

L’avènement du nouveau chancelier Schröder, élu MVP de la Coupe du Monde

L’implication de Dennis Schröder en équipe nationale est exemplaire (photo : FIBA).

Mal aimé outre-Rhin pour sa supposée arrogance, à l’image de Tony Parker en France sur sa première partie de carrière, mais aussi d’après plusieurs journalistes allemands présents à Manille pour sa couleur de peau, l’enfant de Brunswick (Braunschweig en allemand) a enfin pu s’épanouir en équipe nationale au contact du technicien canadien. Grand fan de TP à son arrivée en NBA, il avait besoin comme son modèle de liberté dans un jeu bien cadré. Totalement investi, leader offensif mais aussi défensif (comme il l’a prouvé en finale en éteignant totalement Bogdan Bogdanovic), le nouveau joueur des Toronto Raptors a pris le projet de la Fédération à bras le corps, quitte à tancer publiquement Max Kleber qui a fait le choix de ne pas venir en sélection un deuxième été de suite pour travailler individuellement. Lors de la première année de ce cycle de trois ans, l’Allemagne n’est pas passée loin d’un titre à l’Euro, avec une défaite évitable contre l’Espagne en demi-finale (ahhh la box and one de Sergio Scariolo pour enfermer Dennis Schröder). Dès la deuxième année, elle a donc remporté le titre mondial. Il faut dire que l’équipe est bien hiérarchisée.

A 22 ans, Franz Wagner est la nouvelle star du basket allemand (photo : FIBA).

Les Wagner, c’est déjà de l’or !

Dans le cinq, on retrouve ainsi un meneur créateur/scoreur de premier plan donc, mais un shooteur pur à ses côtés, Andreas Obst, qui apporte du spacing, un ailier grand et physique à très fort potentiel, Franz Wagner, un ailier-fort fuyant et expérimenté, Johannes Voigtmann, et enfin un pivot plus petit mais vaillant, utile dans les short-rolls avec sa lecture et son tir, Daniel Theis. Sur cette compétition, le staff disposait de plus de quatre très bonnes rotations, avec Maodo Lo à la mène (un joueur dur en défense et fort shooteur), un Isaac Bonga en net progrès (un ailier de grande taille capable de défendre sur diverses positions mais aussi de monter la balle et même de shooter) et deux intérieurs avec un gros impact physique, Moritz Wagner et Johannes Thiemann, pour envoyer du bois. De quoi compter un groupe de neuf joueurs compétitifs et complémentaires, avec de la taille, de la vivacité, de l’impact physique, du talent, de l’expérience. Un savant-mélange donc. A ces neuf là, on pourrait ajouter trois intérieurs NBA ou EuroLeague, Max Kleber donc mais aussi Isaiah Hartenstein (vu en équipe d’Allemagne jeunes ainsi qu’à l’Euro 2017) et Tibor Pleiss. Avec un Dennis Schröder encore dans son prime (30 ans ce vendredi) et surtout les frères Wagner (26 et 22 ans), l’Allemagne a encore de belles années devant elle.

Un championnat national en fort progrès comme rampe de lancement pour les internationaux de demain

Leon Kratzer Bonn 2022-23
Le pivot allemand Leon Kratzer, vainqueur de la BCL avec Bonn en mai 2023 (photo : FIBA).

Surtout que c’est l’ensemble de la discipline qui progresse de l’autre côté de la frontière alsacienne. Si le pays compte trois fois moins de licencié.es qu’en France – avec un faible total de filles notamment -, la ligue allemande (la BBL) n’a cessé de progresser ces dernières années. Avec une belle professionnalisation, son niveau est considéré comme sensiblement inférieur à celui de la Betclic ELITE. La première partie de tableau est au moins équivalente. Avec l’arrivée prochaine d’une nouvelle salle, l’arrivée de Pablo Laso, le Bayern Munich est la locomotive du championnat, devant l’autre club engagé en EuroLeague, l’ALBA Berlin. Derrière, le travail porte ses fruits pour Ulm (champion d’Allemagne 2023) et Bonn (vainqueur de la BCL 2023 et finaliste des playoffs allemands 2023), quand d’autres clubs (Chemnitz, Ludwigsbourg, Hambourg etc.) progressent et s’installent en Coupe d’Europe (EuroCup et BCL). Ce schéma permet à de nombreux joueurs allemands de progresser sur la scène nationale tout en s’exprimant au niveau international. Et les lendemains s’annoncent meilleurs encore avec ce titre, suivi en clair par 4,63 millions de téléspectateurs dimanche après-midi sur la chaîne de télévision publique allemande ZDF. «C’est vraiment le moment le plus important de l’histoire du basket», a ainsi déclaré un fan, Andreas Koch (63 ans), à l’AFP, lundi lors de la célébration des champions du monde à leur retour au pays, à Francfort-sur-le-Main. Car si le basket allemand sera désormais très attendu, Dennis Schröder & co devraient faire des émules sur leur territoire.

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