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Les Bleus emportés par le tsunami Doncic (47 points)

Privée de Guerschon Yabusele, l'équipe de France n'a pas pu endiguer la furia de Luka Doncic malgré une formidable résistance (82-88). Le phénomène slovène termine avec 47 points au compteur, record de l'ère moderne dans un EuroBasket, et a pratiquement permis à lui seul à la Slovénie de prendre une petite revanche sur les Bleus. Une défaite qui laisse un goût amer au sélectionneur Vincent Collet, heureux du visage affiché par les siens mais qui ne digère pas la prestation arbitrale du soir.
Les Bleus emportés par le tsunami Doncic (47 points)
Crédit photo : FIBA

« Si vous énervez Luka Doncic, c’est mauvais pour vous », lançait Klemen Prepelic en zone mixte. 398 jours après le contre de Nicolas Batum, l’ancien shooteur de Limoges et Levallois a enfin pu guérir la blessure de Tokyo. Un pansement apposé par un seul homme : Luka Doncic, qui, depuis un an, cultivait des pulsions punitives à l’égard de l’équipe de France. Le génie de Dallas n’a pas manqué ses retrouvailles avec les Bleus en livrant l’une de ses meilleures performances en carrière, une soirée pour l’histoire : 47 points, record de l’ère moderne dans un EuroBasket devant Nick Galis (46 points en 1983), deuxième saillie offensive de tous les temps derrière le Belge Eddy Terrace, auteur de 63 unités contre l’Albanie en 1957.

« Un joueur exceptionnel,
comme on n’en a sûrement pas vu depuis Drazen Petrovic »

Irréel Luka Doncic : 47 points, 7 rebonds et 5 passes décisives (photo : FIBA)

Sourire goguenard aux lèvres, Luka Doncic a savouré sa vengeance. Le Slovène a livré un match absolument parfait, jusqu’à la déraison, à l’image de ce floater au buzzer, en déséquilibre dans le corner, devant les longs segments de Rudy Gobert. L’enfant du Real Madrid a pris confiance au milieu de la première mi-temps, enchaînant les possessions en isolation face à Vincent Poirier pour empiler les step-backs. « Ce qu’il réalise offensivement est incroyable », applaudit son lieutenant Goran Dragic (14 points à 6/13, 4 rebonds et 4 passes décisives. « Sa capacité à trouver n’importe quel mismatch est invraisemblable. Ça a l’air tellement facile quand on le regarde jouer. » Luka Doncic a beau avoir effectivement avoir les joues bien dodues et un physique de sportif du dimanche, il donne l’impression de faire ce qu’il veut en allant à la vitesse qui lui convient le mieux, c’est-à-dire pas trop rapidement. Le basketteur ultime, quand il ajoute de l’adresse, comme aujourd’hui (6/11 à trois points, 11/12 aux lancers-francs) à son inimaginable panoplie. « C’est un joueur exceptionnel, comme on n’a sûrement pas vu depuis Drazen Petrovic », souligne Vincent Collet. « Je pense même qu’il est plus impactant car il a ce côté meneur de jeu et la variété dans la manière de scorer. Luka appartient au Top 2-3 mondial. Il avait certainement un truc avec l’équipe de France depuis les JO mais c’est aussi pour ça que je n’accepte pas qu’on n’ait pas pu défendre nos chances complètement. »

Malgré la défaite (et les arbitres),
de nombreux points positifs pour les Bleus

Une dernière phrase qui visait ouvertement le trio arbitral : Aleksandar Glisic (Serbie), Marius Ciulin (Roumanie) et Georgios Poursanidis (Grèce). Les trois officiels ont sifflé 13 fautes sur Luka Doncic, soit pratiquement autant que sur toute l’équipe de France (15). Même virtuellement plus, si l’on enlève les fautes volontaires en fin de quart-temps. « Et pourtant, ils nous touchaient aussi », glisse Rudy Gobert. Outre quelques décisions douteuses, pour ne pas dire plus, le sélectionneur national ne digérait pas le money-time. « Le basket est un sport fantastique, surtout quand les joueurs peuvent décider du sort de la rencontre. À 82-82, Goran Dragic s’est jeté sur Élie Okobo pour partir au lay-up, n’importe quel arbitre aurait sifflé cela. Ensuite, il y a encore une faute non sifflée sur Evan Fournier. C’est incroyable ! En 13 ans, je n’avais jamais rien dit, c’est la première fois que je me plains, mais les décisions doivent être justes jusqu’à la fin. Les arbitres ont fait preuve d’un manque total de respect contre nous, ils sont rentrés aux vestiaires avec leur sifflet dans la poche. » Après avoir revu les images, l’interception de Dragic ne semble pas être l’action la plus scandaleuse mais d’autres éléments sont à charge contre les hommes en noir comme le contre refusé de manière litigieuse à Élie Okobo, la faute antisportive venant sanctionner un saut de Vincent Poirier dans une lutte pour le rebond, les deux-lancers francs généreusement accordés à Luka Doncic au détriment d’Evan Fournier dans les deux dernières minutes, la faute technique de Rudy Gobert pour avoir réclamé une faute existante ou le fait que Doncic n’ait justement pris qu’une seule technique (sa première du tournoi !) alors qu’il a passé son match à parler, marchander, contester les décisions…

À LIRE AUSSI,
LA RÉACTION INTÉGRALE DE VINCENT COLLET

Élie Okobo a relevé la tête, précieux en vue des phases finales (photo : FIBA)

En dehors de la polémique arbitrale, l’équipe de France pourra toutefois tirer de belles satisfactions de cette rencontre. À commencer par son entame (14-3), avec la capacité de tenir la Slovénie pendant six minutes sans le moindre panier. Son jeu collectif, aussi, valorisé par 26 passes décisives, à comparer aux 11 de la Slovénie. Les retours en grâce, ensuite, d’Amath M’Baye (13 points à 5/11, 4 rebonds et 5 passes décisives), très précieux pour remplacer Guerschon Yabusele (préservé par précaution), et d’Élie Okobo (11 points à 4/7), enfin sorti de sa boîte. Et surtout la réaction d’orgueil. Alors que les champions d’Europe commençaient déjà pratiquement à célébrer à l’entame du money-time (70-80, 35e minute), les Bleus ont su renverser la situation (82-82, 39e minute), portés par leurs cadres Evan Fournier et Rudy Gobert, auteur de l’un des dunks du tournoi sur Luka Doncic. Une force mentale qui servira pour la suite… « C’est notre meilleur match du tournoi », reconnaît Vincent Collet. « On repart de Cologne avec de la confiance. J’ai dit dans le vestiaire qu’il ne fallait surtout pas oublier la performance qu’on livre ce soir, un ton au-dessus de celle de la Lituanie car avec plus d’investissement défensif et de qualité offensive. Il reste des petites erreurs mais on trouve de plus en plus de situations propres. Il faut qu’on continue comme cela. »

Un programme plus relevé à Berlin

Cependant, si elle n’est pas rédhibitoire, la défaite n’est pas non plus sans conséquence pour l’équipe de France dans la mesure où elle accentue la difficulté de son programme berlinois. Troisièmes de leur groupe, les Bleus devront affronter une dangereuse équipe turque, alors qu’un succès leur aurait permis de retrouver un adversaire classique de ces dernières années, et sûrement plus abordable, le Monténégro. Surtout, les tricolores auraient basculé vers la partie de tableau moins dense en récidivant contre la Slovénie, même si la silhouette du monstre Giannis Antetokounmpo se serait profilée dès les quarts de finale. Désormais, le chemin théorique vers le trône européen est incroyablement accidenté : la Turquie en huitième, sûrement la Serbie de Nikola Jokic en quart, avant d’envisager d’éventuelles retrouvailles avec… la Slovénie en demi-finale. « Ça nous complique la vie à coup sûr », soupire Vincent Collet. Mais si ces douze-là veulent réellement être champions d’Europe, il faudra battre tout le monde de toute façon. À cet effet, le résultat de ce soir a tendance à être encourageant : malgré un Luka Doncic injouable, les Bleus étaient à égalité avec le favori slovène à 117 secondes de la fin. Soit une base intéressante pour Berlin, à condition cette fois d’y ajouter deux dernières minutes de bonne facture… Que les choses sérieuses commencent !

À Cologne,

 

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