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Poitiers en situation critique : oui, « il faut rester positif », mais le temps des défaites encourageantes est révolu

Cette fois-ci, l’âge d’or du Poitiers Basket 86 semble définitivement terminé. Après avoir été le club en vogue de la Pro B à la fin des années 2000 grâce à son identité d’équipe et sa communication futuriste, après avoir participé aux playoffs de Pro A en 2010, après avoir servi de rampe de lancement à d’énormes prospects comme Evan Fournier ou Sekou Doumbouya, le PB86 poursuit son lent déclin dans les profondeurs de l’antichambre. Et cette fois, plus rien ne semble pouvoir enrayer le naufrage. Alors même que le timing est terrible avec l’arrivée programmée de l’Arena Futuroscope en 2021.

S’il reste encore 18 rencontres à disputer, cette 16e journée avait déjà des allures de match de la dernière chance pour Poitiers. Toujours scotchée à la dernière place du classement avec une seule petite victoire au compteur, l’équipe pictavienne recevait le premier non-relégable, Fos-Provence, qui comptait déjà quatre succès de plus. Et si le PB86 semblait pouvoir s’appuyer sur un joli matelas d’avance (47-31, 19e minute), un terrible 19-0 est venu tout ruiner (47-50, 24e minute). On aurait pu penser que cette quinzième défaite (79-84) viendrait faire flotter un air de déprime au dessus de Saint-Éloi mais les propos de Jérôme Navier laissent poindre tout le contraire. Interrogé par Le7hebdo, le nouvel entraîneur ressort combatif de cette rencontre, soulignant notamment l’état d’esprit irréprochable de ses joueurs, incarné par Carl Ona Embo et Abdoulaye Mbaye qui ont tenu à passer au dessus de leurs pépins physiques pour jouer.

« Je veux tirer un coup de chapeau à Carl (Ona Embo) et Abdou (Mbaye). Ces deux joueurs ne devaient pas jouer le match à cause de leur blessure. Ils sont venus d’eux-mêmes en disant  »coach, on a mal mais on est là pour aider l’équipe. On donnera le maximum ». On a affaire à des bons mecs. J’en connais qui auraient utilisé leur blessure pour se cacher. Deuxième message, on a bricolé toute la semaine avec nos moyens, mais le travail collectif, l’élan, la communication en interne me font plaisir dans l’optique d’avancer ensemble. Ce (samedi) soir, on n’est pas loin de faire un gros coup contre une sacrée belle équipe de Fos dont plusieurs joueurs ont l’expérience de la Jeep ELITE. Dans le troisième quart-temps, on a perdu beaucoup trop de balles. Et puis je dois dire que je n’ai pas compris la faute sifflée contre nous sur (Bodian) Massa à la fin qui nous met deux lancers-francs. Les joueurs sont remontés comme des pendules. Concernant les rebonds, on a travaillé à l’entraînement une défense spécifique qui peut ouvrir malheureusement sur des rebonds offensifs. Après, cela pointe aussi du doigt notre cruel manque de répondeurs. Tout a été fait de notre côté pour permettre à (Iba) Camara de jouer aujourd’hui, ce qui n’est pas le cas du club suisse. »

Alors oui, Poitiers a livré une belle prestation. Les motifs d’espoirs peuvent s’entendre : les joueurs se sont battus, le nouveau meneur Manny Ubilla semble être une bonne pioche (19 points à 8/12 et 6 passes décisives), Bathiste Tchouaffé est sorti de sa torpeur pour réaliser le meilleur match de sa carrière (24 points à 8/9), le pivot Ibrahima Camara jouera la semaine prochaine à Gries-Oberhoffen alors que son absence, pour raisons administratives, aurait déjà pu faire le plus grand bien (35 rebonds à 22 pour les BYers)… Mais la réalité mathématique est là, terrible : il ne reste qu’un seul match à disputer pour boucler la phase aller et le PB86 pointe à cinq longueurs de la 16e place, occupée par Évreux et Fos-Provence, et est même distancé par l’autre relégable, Saint-Quentin, détenteur lui de quatre succès cette saison. Un gouffre lorsqu’on ne peut se targuer que d’une seule victoire.

Simplement tombeur de Paris le 1er novembre (90-79), Poitiers vit une saison cauchemar. Mais c’est vrai, il y a eu du mieux vendredi. Pour la première fois depuis la 9e journée et la réception de Nancy (83-88), les coéquipiers de Mickael Var se sont retrouvés dans la position de gagner un match (-19 à Saint-Quentin, -16 contre Aix-Maurienne puis à Nantes, -27 contre Quimper, -19 à Antibes puis contre Souffelweyerheim depuis). Le temps de la défaite encourageante est dépassé, celui de l’urgence mathématique est arrivé depuis longtemps. Mais ce n’est pas le discours adopté par les composantes du club. Bathiste Tchouaffé a corroboré les propos de son coach, martelant qu’il ne fallait voir que les facettes positives de cette rencontre.

« Je retiens qu’on avance et qu’on progresse » veut croire le joueur prêté par la JL Bourg, transfiguré depuis deux matchs  (19,5 points à 72% et 3 rebonds pour 19,5 d’évaluation) et l’arrivée de Manny Ubilla après un début de saison indolent (4,8 points à 27% et 1,9 d’évaluation en 15 minutes). « Même dans la défaite, je vois du positif et je pense que ça va être bien pour la suite. Même si l’on est dans une situation très critique, l’essentiel est de voir du positif et de continuer à avancer malgré le négatif. […] On est dos au mur et quand un chien est dos au mur, il agresse. C’est ce qu’on a fait sur ce match là, ça nous a aidés mais aussi perturbés. Peut-être qu’on était trop dans l’agressivité, peut-être qu’on a eu la peur de gagner ou de perdre dans le troisième quart-temps car on n’a pas l’habitude de contrôler la situation. ne sais pas ce qui nous manque… C’est le basket. Il y a des années où c’est difficile, d’autres où il y aura des séries. On est à 1-15 et il y aura une saison où Poitiers sera à 15-1. Ça s’inverse, c’est la loi des séries, c’est le sport. C’est difficile à vivre mais il faut rester positif. »

Si la situation reste en l’état d’ici la fin de saison, on ne pourra s’empêcher d’avoir une pensée pour Pierre-Yves Guillard, lui qui a connu une carrière exemplaire, un parcours comme on n’en fait plus, 16 saisons au sein du club de sa ville natale pour devenir l’un des artisans majeurs de l’époque dorée du PB86. Actuellement sur la touche à cause d’un pneumothorax, l’emblème de Poitiers a annoncé qu’il devrait raccrocher les baskets au printemps. Il serait laid de le voir quitter la scène sur une telle fausse note. A contrario, après un maintien arraché au terme d’une phase retour ébourrifante, cela aurait une toute autre saveur… Il faut voir le postif, disent-ils.

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