[Rétro] Quand Alperen Sengun signait son premier carton en carrière à… Pau !
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Déjà 19 points, et bientôt le 20e, pour un tout jeune Alperen Sengun à Pau en 2019
Assister à l’éclosion d’une future superstar du basket mondial, cela doit marquer, non ? Alors on demande à Léopold Cavalière qui, le 3 décembre 2019, avait passé sa soirée à défendre sur le phénomène Sengun, protagoniste majeur de la demi-finale de l’EuroBasket entre la Grèce et la Turquie vendredi soir. « Je ne savais même pas que j’avais joué contre lui », nous répond-il. Mauvaise pioche. Thibault Daval-Braquet alors ? « Malheureusement, je n’ai pas tant de souvenirs de lui. » Bon…
20 points au Palais à 17 ans !
Cet article part mal. Pourtant, l’anecdote est cocasse : c’est à Pau, devant un Palais des Sports bien clairsemé ce soir-là (2 800 spectateurs), qu’Alperen Sengun, alors âgé de 17 ans et 4 mois, a signé sa première grosse performance sur la scène européenne.
Alperen Sengun was already a beast at 17 years old! 😤#BasketballCL pic.twitter.com/ZL8mgG8dc6
— Basketball Champions League (@BasketballCL) September 11, 2025
Alors qu’il plafonnait à 2 points (à 19%) de moyenne en Basketball Champions League, qu’il n’avait jamais fait mieux que 7 points dans le championnat turc, le jeune intérieur de Banvit avait donné la leçon à la défense béarnaise avec 20 points à 5/8, 3 rebonds, 1 passe décisive, 1 interception et 7 fautes provoquées pour 20 d’évaluation en 24 minutes.

Une démonstration qui lui avait valu, à l’époque, l’hommage appuyé de Laurent Vila, le coach palois, en conférence de presse (à partir de 11’30). « On a un joueur qu’il faut retenir, le n°28, Ségun (sic), qui met 20 points », glissait le Catalan devant les micros. « Il faudrait vérifier son âge mais il n’a pas 20 ans je crois (17 ans, ndlr). C’est un exemple. Je vois un joueur qui respecte les fondamentaux, respecte le jeu et est récompensé par ce qu’il met en place. Je trouve que c’est positif et ça me conforte dans mes idées (donner un terrain d’expression aux jeunes, ndlr). »
Alors forcément, lui s’en rappelle ? Un petit SMS donne la confirmation espérée. « On parle déjà de six ans en arrière mais bien sûr que je m’en souviens », écrit l’assistant des Bleus. Ouf, au moins un témoin. Puis un deuxième avec Anthony Ottou, désormais journaliste à L’Aisne Nouvelle, biberonné au basket béarnais. « Je ne crois pas avoir déjà vu un jeune aussi fort au Palais, il m’avait vraiment marqué », lâche-t-il.
« Physiquement, déjà une bête »
Rassurant, d’autant plus que Sengun n’était pas non un total inconnu à ce moment-là. Il avait notamment déjà privé la génération 2002 française de deux médailles, gagnant la petite finale de l’EuroBasket U16 2018 (17 points, 10 rebonds, 3 passes et 2 contres) et le quart de finale de l’EuroBasket U18 2019 (9 points, 8 rebonds et 2 contres), tout en tombant les armes à la main face aux 2001 en quart de finale de la Coupe du Monde U17 (26 points et 17 rebonds).

Prometteur en deuxième division turque pour sa première saison pro en 2018/19 (10,8 points et 6,8 rebonds), il découvrait alors le grand monde sous les couleurs de Banvit. « Il faisait déjà parler de lui et c’était la première fois qu’il avait un rôle important », re-situe Laurent Vila, qui revoit « un joueur grand, doté de bonnes mains et d’une bonne intelligence de jeu. Quelqu’un de bien large et bien costaud, physiquement déjà une bête. »
Les images montrent pourtant un Sengun qui avait sacrément mal démarré son match, avec une balle perdue face à Cavalière puis un contre subi des mains de Petr Cornelie, avant de commencer à prendre confiance sur la ligne des lancers-francs en y inscrivant ses quatre premiers points. Avant le début du vrai festival, assez ahurissant pour un gamin de 17 ans, surtout de par la force physique qu’il dégageait : une coupe ligne de fond avant de finir au contact sur Léopold Cavalière, un dunk profitant d’un oubli défensif palois, un reverse dos au panier d’une rapidité folle sur Léo Cavalière, une attaque face au cercle sur Ekene Ibekwe pour terminer par un spin et enfin une feinte sur Yohan Choupas afin d’obtenir un ultime and-one et faire entendre sa rage à tout le Palais.
« Il avait torturé Cavalière »
« Il avait vraiment fait un bon match contre nous », insiste Laurent Vila. « Avec sa taille, il avait une vraie présence sous le cercle : beaucoup de rebonds offensifs, de ballons récupérés, de fautes provoquées. Mais ce dont je me souviens surtout, c’est qu’il avait un bon physique. Pour son âge, il envoyait ! »

Des propos corroborés par ceux d’Anthony Ottou. « Il ne jouait pas tout le temps mais il avait su saisir l’occasion et explosé. Il jouait 4 et il avait torturé un Cavalière qui commençait à émerger. Il avait été trop fort en sortie de banc, il avait enchaîné les clinics. »
« Il était déjà injouable,
il ne faisait pas son âge ! »
Et les joueurs alors ? On continue de tenter ceux qui se sont coltinés le phénomène dans la raquette, comme Ekene Ibekwe, mais sans plus de réussite. Heureusement, dans le tourbillon incessant d’une carrière, avec parfois près de 80 matchs par saison, certains se souviennent quand même avoir défié la future star des Rockets…
C’est notamment le cas de Yohan Choupas, qui avait joué 6 minutes, encaissant le dernier and one. « Il était déjà injouable », glisse l’arrière de l’Élan Chalon. « Il ne faisait pas du tout son âge. Il avait l’air d’être en avance sur tout le monde, à tous les plans : déplacement, vision du jeu, etc. » Une expression reprise par Digué Diawara, qui évoque « un très bon joueur de post-up, avec une bonne qualité de passe. »

Entré en jeu le temps de quelques secondes, Gérald Ayayi garde lui « de bons souvenirs de Sengun. Bien qu’il était déjà en avance physiquement, il jouait très juste car il avait déjà cette capacité à évoluer sous le cercle, ou plus loin, à faire jouer ses coéquipiers aussi. Je me souviens d’une feinte de main à main où il attaque pour terminer au cercle. J’étais surpris car il faisait lourd et lent mais il était, en réalité, explosif (il rit). Il était compliqué à scouter et défendre. »
Qu’il se rassure, beaucoup d’autres ont eu du mal… L’Élan Béarnais n’était finalement que la première équipe d’une longue liste à ne jamais savoir su solutionner l’équation Sengun…









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