Thomas Heurtel : « L’important c’est ce qu’il y a de mieux pour moi et ma famille »

« Je ne prends pas l’argent des gens qui tuent… » Plus vigoureusement encore qu’il ne l’avait fait dans les colonnes de Ouest-France, Thomas Heurtel (1,89 m, 33 ans) a tenté de justifier son choix d’évoluer pour le club russe du Zénith Saint-Pétersbourg cette saison, dans une interview mise en ligne par L’Équipe ce vendredi. Pour lui, représenter le club détenu par la société Gazprom ne peut pas être considéré comme un soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine. « Peut-être que je fais partie du système parce que je joue dans ce club mais cela ne veut pas dire que je suis d’accord avec ce qu’ils font », assure-t-il, allant plus loin dans son argumentation :

« Quel est le rapport avec moi et ce que fait le gouvernement russe ? Cela voudrait dire que parce que je joue en Russie je cautionne ce que fait la Russie ? Donc les gens qui jouent en Chine cautionnent la politique des droits de l’homme en Chine ? Les gens qui jouent en France acceptent tout ce que fait le gouvernement français ? Je ne pense pas. Vous, vous ne cautionnez pas tout ce que fait le gouvernement ? Il y a des choses que vous aimez, d’autres que vous n’aimez pas ? C’est pareil. Alors qu’ils commettent des crimes forcément je suis contre. Forcément je ne veux pas qu’ils tuent des gens, qu’ils fassent cette guerre ! Forcément ! Mais l’important c’est ce qu’il y a de mieux pour moi et ma famille. »

« Si économiquement et pour le basket, c’est mieux de rester ici, je resterai ici. »

L’aspect pécuniaire est le premier argument avancé par l’Agathois pour expliquer sa présence en Russie, en plus d’être le leader offensif du jeu mis en place par Xavi Pascual. Quitte à devoir renoncer à son avenir en équipe de France, même s’il assure que le staff et les dirigeants de l’équipe de France souhaitent qu’il participe aux prochaines échéances des Bleus. Et bien sûr que lui aussi. Mais pas au point de renoncer à un contrat plus lucratif que ce qu’il trouverait ailleurs qu’en VTB League.

« Je dois d’abord penser à moi. Après, c’est toujours un honneur de porter le maillot de l’équipe de France mais je pense d’abord à ma famille, à mon futur, à mes enfants. Si économiquement et pour le basket, c’est mieux de rester ici, je resterai ici. Et si je n’ai rien d’autre qu’est-ce que je fais ? […] Engranger le maximum pour le futur. Je pense que dans ma situation tout le monde aurait fait comme moi. C’est sûr que ça m’emmerde de ne pas être en équipe de France. »

Au point de changer d’avis d’ici l’été et la Coupe du Monde 2023 ? A suivre.