Zvezdan Mitrovic surpris après la victoire de l’ASVEL : « C’est un beau trophée pour nous »

Pratiquement dix ans que l’ASVEL attendait cela. Avant la festive soirée de vendredi à l’Astroballe, il fallait remonter jusqu’au 9 décembre 2009 pour trouver trace d’un succès villeurbannais en EuroLeague. Menés par les 16 points de l’Estonien Kristjan Kangur, les hommes de Vincent Collet s’étaient imposés 68-61 sur le parquet du Fenerbahçe Istanbul devant une affluence confidentielle (800 spectateurs). Rien de tout cela vendredi où les Bad Gones, les supporters les plus bruyants de l’Olympique Lyonnais, se sont mêlés à leurs homologues de la balle orange pour donner à l’Astroballe des airs de chaudron (même si le derby à Saint-Étienne, c’est demain !).

Une ambiance au niveau de l’intensité déployée par les coéquipiers de Tonye Jekiri (13 points et 10 rebonds) qui, après cinq premières minutes balbutiantes (10-17), ont véritablement étouffé une équipe de l’Olympiakos en rodage (82-63). Rétrogradée en deuxième division grecque, l’équipe du Pirée disputait son premier match officiel de la saison et a pu mesurer tout le chemin qui lui restait à parcourir pour être digne de son statut de grand d’Europe.

« J’aimerais féliciter l’ASVEL », déclarait, beau joueur, David Blatt. « Villeurbanne a livré une bien meilleure prestation et mérite sa victoire. Nous n’avons pas fait grand chose de positif, notamment en arrêtant d’exécuter ce qui fonctionnait pourtant bien dans le premier quart-temps. Au basket, il faut mettre des tirs et lorsque vous shootez à 23% à trois points et à 60% aux lancers-francs (65%, ndlr), vous mettez toutes les chances de votre côté pour perdre le match, encore plus à l’extérieur. Cette soirée nous montre évidemment que nous avons beaucoup de travail devant nous. »

Une amertume qui contrastait évidemment avec la satisfaction, pour ne pas dire la surprise, de Zvezdan Mitrovic. Lui aussi novice à ce niveau, l’ancien entraîneur de Monaco n’avait cessé de prévenir que l’ASVEL faisait office de petit dans la cour des grands. Alors autant dire qu’il ne s’attendait pas à une victoire aussi éclatante.

« C’est une super première ! Nous avons affronté un club légendaire de l’EuroLeague et cela nous a donné un surplus de motivation. Nous avons vraiment mieux joué que lors de n’importe quel match depuis le début de la présaison. Et pour ne rien vous cacher, c’est une grande surprise pour moi. Maintenant, nous avons certes fait un grand match mais vous connaissez le calendrier qui nous attend, nous rejouons dès dimanche (contre Cholet, ndlr) puis jeudi contre le Panathinaïkos. Peut-être que cela va nous permettre d’engranger un peu de confiance mais nous allons garder les pieds sur terre. Je vais répéter ce que j’ai dit avant le début de la compétition : chaque victoire en EuroLeague sera un trophée pour nous, et ce soir, c’est un beau trophée ! »

Outre le résultat brut, Zvezdan Mitrovic avait surtout de quoi se réjouir du contenu proposé par son équipe. Devant les yeux du patron de l’EuroLeague, Jordi Bertomeu, et du duo Tony Parker – Jean-Michel Aulas, l’ASVEL a affiché un très haut niveau de jeu pendant 35 minutes. La vista d’Antoine Diot, l’efficacité de Jordan Taylor et David Lighty ou encore l’impact physique de Tonye Jekiri ont sauté aux yeux. Mais l’entraîneur monténégrin a surtout voulu mettre en exergue l’harmonie collective de sa troupe, prenant l’exemple d’un Edwin Jackson discret (2 d’évaluation) mais qui n’a rien forcé. Un symbole de l’état d’esprit irréprochable des Vlleurbannais.

« Nous avons démarré le match de manière très soft », commençait par se remémorer Mitrovic. « Les joueurs de l’Olympiakos faisaient ce qu’ils voulaient, on laissait Printezis prendre ses positions sous le panier, on n’exerçait pas de pression sur le ballon, ils ont pu trouver des tirs faciles et aller sur la ligne. Ce n’est qu’après qu’on a réussi à établir ce que l’on voulait mettre en place et nous avons extrêmement bien dégendu pendant 35 minutes, au niveau requis par l’EuroLeague. Ce n’est que le premier match de la saison mais nous avons développé un bon jeu collectif, on s’est bien partagé le ballon. Je retiens l’image de notre meilleur scoreur et meilleur shooteur, Edwin Jackson, qui avait toujours deux défenseur sur le dos et préférait passer le ballon plutôt que de prendre un tir contesté. Personne n’a fait la preuve d’égoïsme et ce fut la clef de notre attaque, cela nous a permis de trouver des shoots ouverts pour marquer dans les moments chauds. »

Maintenant, l’heure n’est pas à l’euphorie pour l’ASVEL pour qui le plus dur commence, peut-être, maintenant. Les Villeurbannais sont au pied de la montagne avec un calendrier infernal qui les attend. Dans un peu plus de 24 heures, Cholet se présentera à l’Astroballe après une semaine d’entraînements tournée vers cette rencontre. Puis jeudi, ce sera au tour du Panathinaïkos de venir se produire au bord du périphérique lyonnais. L’autre équipe athénienne, bien plus en place que l’Olympiakos, tombeuse de l’Étoile Rouge de Belgrade (87-82) avec une performance majuscule de son maestro Nick Calathes (21 points et 7 passes décisives). La belle soirée vécue contre l’Olympiakos est certes porteuse d’espoirs, mais c’est bel et bien le Panathinaïkos qui sera le révélateur des ambitions potentielles de l’ASVEL sur la scène européenne.

À Villeurbanne,

 

par

Qui a écrit ce papier ?

Alexandre Lacoste

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