Après six ans de NM1, Marius Chambre « arrive au moment où il faut goûter à l’étage supérieur »

Marius Chambre vit la fin de saison de Tarbes-Lourdes sur le côté, la faute à une blessure, mais compte monter en Pro B
Après six saisons en Nationale 1, Marius Chambre (1,82 m, 26 ans) regarde vers le haut. Actuellement blessé, l’arrière de l’Union Tarbes-Lourdes assiste aux playoffs de Nationale 1 depuis le banc. Libre de tout contrat à la fin du mois de juin, le troisième meilleur passeur de NM1 ne rêve que d’une chose : « Goûter à l’étage supérieur ». Il revient sur son fol élan, stoppé par sa blessure au genou, et révèle sans détour ses envies de goûter à un plus haut niveau dès la saison prochaine.
Cela fait un mois que vous n’avez plus foulé les parquets, comment allez-vous, comment va votre genou ?
Je vais mieux. Je n’avais vécu d’aussi grosses blessures avant, c’est un peu le monde qui s’écroule. Mon genou a gonflé et l’IRM a confirmé qu’il y avait bien quelque chose. Quatre semaines plus tard, j’ai pu consulter le Professeur Cavaignac, spécialiste du genou, et ma blessure n’est pas aussi grave que prévue : mon genou est revenu dans une position normale plus rapidement. Ma rééducation va donc être plus courte que prévue, j’entame ma réathlétisation sans passer par la case opération. D’ici à la fin juin, je serai pratiquement revenu à 100%. Ce sont toutes de très bonnes nouvelles. Ça a été très dur de devoir lâcher les coéquipiers et le projet du club. Maintenant je suis passé sur le fait de revenir au mieux pour la saison prochaine.
Avant ce coup d’arrêt vous étiez le meilleur passeur du championnat, aujourd’hui encore vous êtes sur le podium ; était-ce un objectif chez vous ?
Mon objectif premier n’était pas d’être statistiquement dans les meilleurs passeurs, je voulais surtout monter avec Tarbes. Même si c’est forcément flatteur d’avoir de telles statistiques, je n’en fais pas un objectif. Seules, les passes décisives ne veulent pas dire grand chose, je voulais surtout avoir un ratio passes décisives/ballons perdus le plus élevé possible pour servir mon équipe.
Quel bilan faites-vous des 33 matchs auxquels vous aviez pris part avant votre blessure ?
Collectivement, on a réussi à répondre présent et confirmer la bonne saison passée. Et individuellement, j’ai augmenté toutes mes statistiques et mes pourcentages quasiment partout. J’ai montré que je pouvais faire plein de choses et plutôt bien, que j’étais capable de mener une équipe vers le haut niveau NM1. J’étais très satisfait de la place où on était.
« J’ai envie de prouver à l’étage supérieur. C’est le bon moment pour faire la bascule »
Vous avez encore amélioré votre scoring cette année, tout en gardant l’influence au rebond et à la passe ; avez-vous eu la sensation de franchir un cap ?
J’ai clairement eu l’impression d’avoir passé un cap ! J’arrive à maturité dans cette division, au point d’avoir l’impression que le jeu a ralenti. Je fais les meilleurs choix, je suis plus lucide : forcément ça se retranscrit dans le jeu.
Que vous faudrait-il pour encore progresser la saison prochaine ?
J’arrive au moment où il faut que je goûte à l’étage supérieur. La Pro B est vraiment un objectif pour moi. Je voulais le faire à Tarbes car monter avec une équipe est encore plus satisfaisant. Maintenant je suis blessé, le sort de Tarbes n’est plus entre mes mains. Je fais confiance à mes coéquipiers pour tout donner.
Personnellement, j’ai énormément évolué dans cette division, je suis passé par beaucoup de statuts, j’ai beaucoup appris, j’ai été performant. J’ai beaucoup gagné, obtenu deux montées même. Être meilleur passeur et l’un des meilleurs meneurs à l’évaluation le prouve. Dorénavant, j’ai envie de prouver à l’étage supérieur. C’est le bon moment pour faire la bascule.
« L’envie de m’installer en Pro B, de montrer que j’ai le niveau pour y jouer »
L’équipe est entrée dans la période la plus importante de la saison, les playoffs, sans vous. Comment avez-vous perçu cette fin de saison ?
En 20 ans de basket, j’ai rarement vu mes coéquipiers jouer sans moi. C’est très frustrant et très difficile de gérer le fait de ne pas pouvoir être sur le terrain. Au fur et à mesure, j’ai réussi à trouver ma place sur le bord de terrain, à essayer de guider et encourager mes coéquipiers du mieux que je peux. Il y a eu une grosse réaction après ma blessure, j’ai été très touché par le fait qu’ils se battent autant pour moi. Les gars sont motivés et concernés jusqu’au bout, même face à l’ogre du championnat, Le Havre.
Quelles sont vos ambitions à court ou moyen terme pour la suite ?
J’ai envie de gagner ! J’ai envie de m’installer en Pro B, de montrer que j’ai le niveau pour y jouer. Après, je ne me fixe pas de limites. Je rêve de beaucoup de choses, je sais que par le travail on peut arriver à beaucoup de choses. Je suis en fin de contrat avec Tarbes au 30 juin. D’ici là, je ne les lâcherai pour rien au monde. De mon côté, je me prépare pour être le plus rapidement opérationnel, étape par étape avec le kiné du club. Je travaille avec le préparateur physique en musculation, et après je suis aux entraînements pour supporter les gars ! (sourire)
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