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Après deux ans sans jouer, Nathan Adrian a régalé la NM1 : « J’ai encore beaucoup à prouver »

Vous devez seulement connaître Nathan Adrian pour ses performances sur la saison écoulée chez les JSA Bordeaux. Pourtant, ce jeune homme a bien d’autres aspects de sa personnalité qui pourraient vous intéresser. L’Ouest-Virginien a notamment mis entre parenthèses sa carrière professionnelle pour s’occuper de sa famille et plus particulièrement de son père. Quelques mois après notre dernière rencontre, il s’est de nouveau confié en évoquant cette fois-ci son retour à la compétition et son possible futur.

Son histoire est folle. Star universitaire dans sa ville natale de Morgantown en Virginie Occidentale, Nathan Adrian (2,06 m, 24 ans) réalisait un parcours on ne peut plus classique et était clairement sur le point d’aboutir son rêve d’enfant, soit de devenir basketteur professionnel. Lors de sa dernière saison NCAA, il tournait à 10,6 points, 6,4 rebonds et 3,2 passes décisives en 28 minutes par match au sein d’un programme huppé, West Virginia. Des statistiques qui ne manquaient pas d’attirer l’œil des recruteurs américains mais aussi européens. Mais alors qu’il était fortement probables pour qu’il traverse l’Atlantique afin de lancer sa carrière, Nathan a été contraint de changer de perspective à la fin de sa saison senior. Pourquoi ? Son père étant tombé subitement malade, il était impossible pour lui de partir de la ville ou du pays alors qu’il était convalescent.

« J’ai joué pour la West Virginia University pendant quatre ans. À la fin de ma dernière année, mon père est tombé malade et je ne voulais pas quitter la maison pendant qu’il était malade ou quitter ma famille à l’époque. J’étais en train d’être recruté quelque part en Europe. J’en étais au début lorsque j’ai décidé d’arrêter de jouer, mais pour autant que je sache, il y avait un certain intérêt de la part des équipes à travers l’Europe. Mais à l’époque ce n’était pas sûr que mon père s’en sorte, alors je savais que je devais être à la campagne pour prendre soin de ma famille. C’était une décision naturelle pour moi. »

Après tant de sacrifices et malgré la possibilité de gagner sa vie correctement en faisant de sa passion son métier, Nathan Adrian a du renoncer à son rêve. Mais pour celui que ses coéquipiers à Bordeaux appelaient « Nate », il était complétement impossible de jouer au basket avant que son père n’aille mieux. Pendant presque deux ans, il a mis de côté le basket et a même commencé à effectuer des petits boulots, comme il l’explique dans la vidéo à voir ci-dessous.

« C’était difficile d’arrêter le basketball, mais à l’époque il y avait des choses plus importantes dans mon esprit. Pendant cette période, j’ai vendu une assurance auto, habitation et même médicale ainsi que des commentaires pour certains matchs de basket régionaux à la télévision. »

Depuis, son père va mieux et il a pu reprendre petit à petit le basket et la compétition avec le défi que lui ont proposé les JSA BMB en 2019.

Un retour à la compétition réussie

Fouler de nouveau les parquets après deux ans sans sport de haut-niveau n’a pas été aussi facile que prévu. Surtout qu’il avait besoin de convaincre de nouveau les potentiels recruteurs.

« J’ai été écarté des terrains, donc j’ai encore beaucoup à prouver. Je ne jouais plus du tout. Une fois que j’ai su que j’avais fini de jouer, je me suis complètement arrêté. Ce n’est qu’un mois avant la saison dernière que j’ai recommencé à m’entraîner et à jouer. C’était très difficile. J’étais en surpoids, à environ 117 kilos au début de la saison l’année dernière, mais j’ai perdu cela assez rapidement. Je ne suis toujours pas revenu dans la forme dans laquelle je veux être, mais au début de la saison prochaine je le serai. »

Recruter un joueur sans expérience dans le milieu professionnel et inactif depuis deux ans représentait un sacré pari. Hors de forme sur les deux premières semaines de la présaison 2019/20 et clairement en dessous des attentes des JSA, l’intérieur américain a vite repris ses marques pour ensuite réaliser une très belle saison. Pour sa première expérience en tant que professionnel, Nathan compilait 17,3 points et 7,7 rebonds pour 19,5 d’évaluation en 34 minutes par match dans le championnat relevé qu’est la NM1. Des statistiques faisant de lui le deuxième meilleur joueur de NM1 à l’évaluation et aux points marqués.

Il a surtout contribué à la belle saison bordelaise avant l’arrêt de la saison 2019/20. Son équipe était classée à la première place du groupe B le 12 mars de quoi espérer à de possibles playoffs. Mais pour Nathan, même s’il s’agissait d’un retour à la compétition, les choses auraient pu encore mieux se passer, collectivement et individuellement.

« Je me sens bien physiquement. Je vais de mieux en mieux chaque jour maintenant, mais je ne suis pas complètement satisfait de ma saison. Il y avait des matchs que nous aurions dû gagner en équipe et aussi des matchs où j’aurais pu mieux jouer individuellement. »

Quoi qu’il en soit, ses prestations n’ont pas manqué une nouvelle fois de taper dans l’œil des recruteurs et, avec ce qu’il a démontré, ce ne serait pas étonnant de le voir jouer plus haut.

Un avenir en première ou deuxième division ?

Inconnu en France avant l’été 2019, Nathan Adrian sera difficile à conserver pour Bordeaux comme nous l’avait confié dès décembre 2019 le directeur général du club, Jérémy Sarre. Ce joueur polyvalent, dur et doté d’un état d’esprit remarqué est doté d’un fort potentiel. De quoi le voir plus tard en Pro B ou en Jeep ELITE ? Le joueur s’est en tout cas dit agréablement surpris par le niveau de la troisième division française. Mais il pense pouvoir évoluer plus haut.

« Le niveau de jeu en France était solide. La compétition a été bonne et m’a aidé à faire progresser mon jeu à certains égards. Je pense que je pourrais jouer à un niveau supérieur. Je n’ai jamais vraiment exploité mon potentiel auquel je sais pouvoir jouer. Je pense qu’avec mes expériences de cette année et un été pour travailler encore bien sur mon jeu, je reviendrai bien meilleur. »

Toutefois, au 19 juillet, l’Américain de 24 ans n’a signé nulle part. A Morgantown depuis mi-mars, il travaille dur pour la saison prochaine avec la volonté de confirmer : « Je ne sais pas où je serai, mais je suis excité pour la prochaine étape. » Son avenir reste donc encore incertain, on ne sait pas encore s’il continuera à éblouir les parquets de NM1 l’année prochaine ou s’il connaîtra l’échelon supérieur. Mais ce qui est sûr c’est que le parcours de Nathan Adrian est peu commun. Une histoire qu’il évoque lui même dans la vidéo ci-dessous :

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