Cédric Heitz (Châlons-Reims) : « On repart à l’assaut et on va viser à surprendre tout le monde »
Le Champagne Châlons Reims Basket a fait son retour sur les parquets et le moins que l’on puisse dire, c’est que la reprise est totalement inédite. Trois joueurs professionnels y ont pris part, le reste de l’effectif étant bloqué à l’étranger. Ekene Ibekwe, Dominique Archie, Jalen Adams, Jimmie Taylor et Travis Leslie sont toujours en attente d’un visa pour rallier la France en provenance des États-Unis. Junior Mbida ne devrait quant à lui pas tarder à rentrer du Cameroun. Ainsi, Jessie Begarin, Matthieu Gauzin et Arnas Velička sont les trois rescapés du groupe de Cédric Heitz. Ce dernier est revenu sur la situation exceptionnellement délicate à laquelle il doit faire face mais aussi sur la constitution de son effectif ainsi que ses ambitions pour la saison prochaine.
Avec seulement trois pros pour la reprise, « on renforce l’équipe Espoirs » au CCRB
« Bizarrement, pour nous c’est compliqué alors qu’on a respecté tout le protocole de la Ligue Nationale de Basket qui nous a imposé de passer par elle pour avoir le plus de chance de recupérer les Américains en temps et en heure. Mais il semblerait que cela n’a pas été la bonne solution en ce qui nous concerne. Aux dernières nouvelles, certains clubs auraient eu des laissez-passer de la Ligue mais pas nous. C’est assez perturbant.
On s’attendait à des difficultés mais on a joué le jeu de la Ligue, on a respecté au mieux les directives et le fait est qu’on a aucun résultat. Zéro. En faisant confiance à la Ligue, aucun joueur n’est venu. Je trouve que ce n’est pas équitable et il y a un problème quelque part. Et quelqu’en soit le problème, nous, on en subit les conséquences. Déjà qu’on est une petite masse salariale, car on est l’avant-dernière masse salariale du championnat, en plus de cela, on n’a pas les joueurs en temps et en heure. Donc, en tant qu’entraîneur, c’est loin d’être facile. Pour monter l’équipe déjà mais aussi pour arriver à la faire performer au premier jour de compétition. Pour le moment, les trois pros participent à des entraînements Espoirs.
Il semblerait néanmoins que les choses avancent doucement. C’est le problème du contexte actuel, on le sait, c’est qu’on ne sait pas justement. On ne sait rien. Il y a beaucoup de flou. »
Un recrutement « miraculeux » pour « surprendre tout le monde »
« S’il faut qualifier l’effectif que j’ai sous la main par un adjectif, je dirais que ce recrutement est miraculeux. Miraculeux parce que, avec le budget qu’on m’a donné, c’était loin d’être simple de constituer un effectif compétitif. Car oui, je peux trouver dix joueurs avec un budget moindre et je peux monter une équipe, il n’y a pas de problèmes. Mais monter un effectif qui est en mesure d’être compétitif en Jeep Élite, ce n’est pas pareil. Les chiffres ne mentent pas, il y a un vrai seuil. Avec une masse salariale nette d’un million d’euros, il est possible de jouer entre la neuvième et la douzième place environ et de se mêler à cette compétition-là. On en est loin mais je considère que l’effectif peut être compétitif comme ça a été le cas ces dernières années et ce, malgré le fait que sur le papier, on est loin d’être dans le top 16 des masses salariales de la Ligue.
Je vise à gagner le plus de matchs possibles et à faire mieux que l’année dernière. Je vise à surprendre tout le monde. Et on est tous d’accord sur ce point. Tous les joueurs, qui, car il faut le dire, ont fait d’énormes sacrifices financiers, ont également affirmé que Châlons-Reims reste un spot intéressant pour pouvoir performer et décrocher à l’avenir un job plus rémunérateur comme ça a pu être le cas pour Jean-Baptiste Maille, Yannis Morin ou Martin Hermannsson par exemple. Nous, on essaye de garder cet esprit d’offrir une certaine exposition aux joueurs, de par un style de jeu qui est favorable à l’épanouissement du joueur. Derrière, on attend de ce même joueur de la performance et de la compétitivité pour gagner des matchs. C’est un contrat donnant-donnant. Donc on repart à l’assaut avec cette volonté de faire mieux et on va viser à surprendre les gens. Tous les joueurs qui ont signé chez nous sont là pour ce challenge-là. »
Velička, Gauzin et Begarin : une jeunesse expérimentée, à l’image de l’équipe
« Jessie Begarin, on le connaît oui et non. Est-ce qu’on le connaissait aussi efficace et compétitif que ce qu’il a été la saison dernière ? Je ne pense pas. Il a surpris pas mal de monde et c’est en effet une valeur sûre, que ce soit en attaque ou en défense. C’est aussi pour ça qu’il est prêt, qu’il est capitaine dans notre groupe et qu’il est très responsabilisé. Pour les deux jeunes (Arnas Velička et Matthieu Gauzin), c’est compliqué de donner un avis pour le moment. Ce que je vois, c’est que ce sont deux joueurs qui ont beaucoup de talent et qui ont une approche du jeu intéressante. Je sens qu’ils ont envie d’apprendre et, à leurs âges, c’est une condition sinéquanone pour entamer une carrière. On a fait le choix de cette mène jeune mais qui est expérimentée quand même. Car il y a la jeunesse en fonction de la date de naissance mais il y a surtout beaucoup de minutes passées sur le terrain et à des niveaux de compétition plutôt élevés.
Il y a aussi Jalen Adams qui peut jouer meneur et lui aussi est jeune, il n’a que 24 ans. Mais je ne sais pas si on peut s’arrêter sur l’âge. Certes, l’expérience ne peut pas s’acheter mais les minutes qu’ils ont passés sur le terrain, c’était dans des championnats respectés. On a ce mix de jeunesse sur le papier mais d’expérience en terme de compétition. Sans oublier qu’on a aussi de l’expérience sur le papier avec Ibekwe, Archie ou Begarin. On a ces cadres qui donneront de la consistance au groupe. »
Arnas Velička, Jessie Begarin et Matthieu Gauzin lors du premier jour de reprise (©CCRB)
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