David Kahn heureux de ses sept saisons à Paris : « On a créé quelque chose qui est plus qu’un club »

David Kahn a construit le projet du Paris Basketball, qui a du tout reconstruire cet été après son premier titre de champion de France
David Kahn, le président du Paris Basketball, a connu une saison exceptionnelle avec le titre de champion de France, une victoire en Coupe de France et un quart de finale d’EuroLeague face au futur champion, Fenerbahçe. Pourtant, l’homme fort du club parisien ne cache pas une part d’amertume, dans un entretien accordé à L’Équipe, face au départ de plusieurs piliers de son équipe. Il en appelle à plus de créativité pour continuer à faire grandir le projet.
Un cycle terminé, un autre à inventer
Dans une Adidas Arena en travaux, à l’occasion de la projection du documentaire Tout éteindre retraçant la folle saison 2024-2025, David Kahn a laissé parler ses émotions. « C’est un sentiment doux-amer, car T.J. (Shorts), Tyson (Ward), Kevarrius (Hayes), Mikael (Jantunen) s’en vont. Il est impossible de repenser à cette aventure sans y songer », a-t-il déclaré au micro de L’Équipe. Ces départs, contraints par le marché et les ambitions personnelles des joueurs, viennent rappeler les limites économiques d’un club encore jeune, malgré ses succès éclatants.
Mais cette frustration n’efface pas la fierté : « J’ai ressenti une immense joie, de la fierté. J’ai eu un peu mal au cœur, aussi. Mais il est encore tôt pour la nostalgie. »
Une réussite hors normes
L’ancien dirigeant NBA, passé notamment par les Indiana Pacers et les Minnesota Timberwolves, place cette expérience parisienne au sommet de sa carrière : « Paris, ça reste différent. Il y a quelque chose d’incomparable quand tu construis quelque chose du sol au plafond, littéralement. » Pour Kahn, il ne s’agit plus seulement d’un club de basket mais d’un projet global, culturel, social et même politique. « On a créé quelque chose qui est plus qu’un club. Une entité culturelle en qui les gens peuvent s’identifier. » Une expérience professionnelle qu’il met d’ailleurs au-dessus, en terme d’émotions, que la finale 2000 vécue avec les Indiana Pacers en 2000.
« J’ai été fier d’être le manager général d’Indiana quand nous sommes allés en finale NBA. On a ouvert le Conseco Fieldhouse, Larry Bird était notre coach. Et pourtant… Paris, ça reste différent. Il y a quelque chose d’incomparable quand tu construis quelque chose du sol au plafond, littéralement. Quand on est arrivés avec Eric (Schwartz), il n’y avait rien. Pas de salle, pas un club purement parisien depuis le titre du PSG Racing en 1997… Alors, la satisfaction de réussir est sans commune mesure. »
L’équipe parisienne est désormais une référence dans le basket français et européen, avec un style, une identité et un public en constante croissance. Et si certains moments sur et en dehors du parquet semblent déjà faire partie de l’histoire l’avenir reste à écrire. Heureusement, parmi les visages désormais accolés à l’image du Paris Basketball, Nadir Hifi reste. « Le fait que Nadir Hifi reste est un signal important. Il était crucial de ne pas perdre à la fois T.J. et Nadir », avoue l’Orégonais.
Faire face à la réalité du marché
Autrement, le départ de nombreux cadres cet été laisse un effectif à reconstruire. Une situation qui oblige Kahn à rester inventif : « Il faut être toujours plus créatif. » Malgré le prestige nouvellement acquis et l’ancrage renforcé du club dans la capitale, le Paris Basketball doit encore composer avec des réalités budgétaires et la forte attractivité de ses joueurs, désormais courtisés à travers toute l’Europe. Surtout que son objectif n’est pas de perdre de l’argent, contrairement à… la totalité de ses concurrents en EuroLeague.
Mais l’homme fort du club parisien n’a pas l’intention de freiner l’élan pris : « Le travail n’est pas fini, mais ces premières années ont été incroyablement enrichissantes », estime-t-il. Pour l’heure, il lui manque encore à trouver un dernier meneur pour compléter un effectif 2025-2026 déjà bien garni, notamment au poste 4.


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