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Daniel Goethals (Antibes) : « Je pense qu’on a montré qu’on n’est pas du tout faible mentalement »

Avec Tristan Larguier, à Antibes,

Antibes monument du basketball français en péril ? Grâce à ses réajustements, le club a réussi à sortir de la zone rouge. En s’imposant 88-79 contre Saint-Chamond vendredi soir à l’AzurArena dans le match de la peur, les Sharks ont pris deux victoires d’avance sur le premier relégable. Au passage, ils ont mis la fin à une série de six défaites consécutives. De quoi soulager le meneur Gédéon Pitard, excellent ce vendredi (14 points à 6/8, 6 rebonds, 3 interceptions et 6 passes décisives pour 26 d’évaluation en 30 minutes)

« Après six défaites, c’est vrai que ça fait du bien de gagner. Du coup, il y a beaucoup de soulagement, surtout contre une équipe de Saint-Chamond avec qui nous sommes en lutte pour le maintien. Il fallait prendre ce match-là. Du coup, on est soulagés, on est contents aussi content, parce que ça fait du bien après deux défaites, contre Denain et Quimper. Il fallait réagir à domicile et ce qu’on a fait ce soir, on est très contents. »

En première mi-temps, les Sharks étaient trop tendres défensivement. Ainsi, ils étaient derrière à la pause avec 47 points encaissés. Ils ont haussé leur niveau d’engagement en deuxième mi-temps pour prendre le dessus analyse leur coach Daniel Goethals.

« Encore une fois je veux parler de ce qu’on a fait collectivement, à la mi-temps j’ai dit à mes gars que si on voulait jouer Saint-Chamond et gagner le match 104-101 on allait être battus 104-107 et donc qu’il fallait défendre. Donc sur la deuxième mi-temps on encaisse 32 points dont seulement 15 dans le dernier quart-temps, je pense que c’est là que s’est fait la différence, qu’on a pu exploiter la fatigue de Saint-Chamond, même si les miens étaient bien exposés aussi. Il y a beaucoup de fierté parce que depuis des semaines on se prend des coups sur la tête, je n’ai pas besoin d’énumérer tous les blessés qu’on a depuis quelques jours, quelques semaines et malgré ça on revient à l’entrainement avec l’envie, avec le sourire, avec l’ambiance positive, avec le staff c’est notre leitmotiv, de rester positif et trouver l’énergie qu’il faut pour se sauver et gagner ce genre de match. Aujourd’hui c’était un match super important mais il nous en reste huit, le prochain est hyper important, celui d’après est hyper important. […] Cette équipe de Saint-Chamond a un talent offensif incroyable, avec la première mi-temps où ils nous placent 47 points, c’était le match à ne pas perdre mais aujourd’hui je pense qu’on a encore fait preuve d’une très grande force mentale, malgré tout ce que je peux lire comme quoi on serait faibles mentalement, je pense qu’aujourd’hui on a montré qu’on ne l’est pas du tout. »

« Avec Byron cette connexion commence à se mettre en place »

Après les défaites difficiles contre Denain (sur le buzzer) et Quimper, l’équipe peut ainsi reprendre confiance. »

« C’est clair que les deux matchs qu’on fait, contre Denain et Quimper ça laisse des traces. Mentalement ça a été dur à encaisser. Forcément quand tu es à +7, +10 tu peux tuer le match calmement mais nous c’est vrai que nous avons eu ce moment de panique où ils sont revenus à -5. On s’est dit qu’on va revivre le même scénario, mais on a été solides, on a trouvé des solutions et on a gagné ce match-là. Mais on y pense, on y pense quand-même parce qu’après avoir perdu deux matchs au buzzer on y pense. Après il faut rester soudés et aller gagner le match, ce qu’on a fait ce (vendredi) soir. »

Outre Gédéon Pitard, qui a joué 30 minutes et brillé alors qu’il était incertain jusqu’au matin même à cause d’un hématome au mollet, Byron Wesley s’est montré excellent (19 points à 7/14 aux tirs 5 rebonds, 13 passes décisives et 4 fautes provoquées pour 31 d’évaluation en 38 minutes) et décisif. Arrivé en cours de saison, l’arrière/meneur s’affirme comme l’un des leaders de l’effectif.

« Au-delà de sa performance comptable, points, passes décisives et je lui ai dit, j’ai maintenant mon floor (terrain) leader, le gars avec qui je peux avoir une interaction, a expliqué Daniel Goethals. Je construis toujours mon équipe avec mon poste 1, il doit ressentir, deviner et avoir les intuitions de mon basket. C’est lui qui me permet de sauver mes temps-morts et de garder mes temps-morts pour gagner le match. Avec Byron cette connexion commence à se mettre en place, il a du mal parce que je suis très demandeur et ça c’est déjà ma plus grande victoire avec lui. Son talent offensif, son talent individuel on le connait et c’est pour ça qu’on lui passe quelque trucs en défense parce qu’il est capable de faire des matchs avec des indexes de fou mais faut que les autres élèvent leur niveau parce que Byron Wesley n’est pas Superman Wesley donc il ne gagnera pas tous les maths tout seul. On l’a vu à Quimper, si à moment donné on a un peu plus d’aide avec un joueur comme Pansa, comme Carl Lindbom. Carl Lindbom nous a apporté beaucoup de bonnes choses en première mi-temps quand on n’était pas au top, Jean-Marc Pansa a fait une bonne deuxième période. C’est un collectif, vous jouez tous les trois jours, la fatigue est là, vous voyagez, c’est pour tout le monde mais à moment donné tu peux pas être à ton summum… Après ce qu’on peut voire c’est que les gars qui ont pas joué avant, ou qui ont pas joué la fin de saison dernière à cause de la covid, commencent à monter en puissance et à devenir performants. Byron quand il est arrivé ici ça faisait une petite année qu’il avait pas joué donc là on est en train de finir notre préparation d’avant-saison depuis que je suis arrivé. »


Byron Wesley a bien pris ses marques à Antibes (photo : Sébastien Grasset)

« Ça pète dans les tous les clubs »

Avec les blessures qui s’accumulent, l’effectif se raccourcit. Pourtant, les matches s’enchaînent. Et dans l’obligation de gagner, le staff est obligé d’utiliser certains joueurs de longues minutes.

« J’ai sorti Byron très proche de la fin du match parce que j’ai senti que si je lui donnait pas un petit break il allait me refaire une perte de balle, parce que je lui demande beaucoup dans la création donc j’aimerais bien les jouer moins, parce qu’avec le préparateur physique on analyse très fortement les minutes. À Quimper c’est ce que j’ai réussi à le faire un peu plus, là on a eu Léopold Ca qui a fait des fautes. Lui il s’entraine demain  (samedi) matin à 10h parce que tu peux faire une connerie, tu peux en faire deux mais tu peux pas en faire quatre. Mais c’est pas pour le punir, c’est pour le mettre à un niveau plus haut parce qu’on l’a vu à Quimper, ça veut dire que potentiellement c’est là. Mais hier (jeudi) il a fait 100 pompes pendant la séance collective parce qu’il était toujours à Quimper et dans le sport de haut niveau c’est pas possible. Quand je le sors à sa troisième faute je lui ai dit “tu es en train de payer les conneries que tu as faites hier à l’entraînement parce que tu es arrivé comme un touriste, que tu as fait un bon match à Quimper et que tu crois que la vie va être facile. Et là tu te fais rentrer dedans, et comme tu te fais rentrer dedans tu dois réagir, quand tu réagis tu es toujours deuxième, tu prends les fautes, donc tu finis sur le banc.” Je le dis toujours, c’est le meilleur endroit sur le banc, tu dois pas payer ton entrée, tu es en première ligne, tu vois ce que tu veux. Sauf que les mecs qui sont sur le banc moi j’en ai besoin et aujourd’hui c’est lui qui aurait dû me sauver 5-6 minutes à Pitard, 5-6 minutes à Wesley. Parce que ces 5-6 minutes là c’est pas maintenant qu’ils vont les payer, c’est mardi à Gries. Donc on est vraiment dans cette analyse et quand on fini un match et qu’on vient te dire y’en a un on va lui réparer le tendon d’Achille qui est sectionné, l’autre on va lui mettre trois broches parce qu’il a le doigt pété… Et que tu les perds sur la même position, c’est pas que tu les perds sur un poste 1 et un poste 5, non, poste 3 tout le monde est… (Shawn) Tanner nous a apporté 10 minutes, je suis sûr que (Gédéon) Dimoke va pourvoir nous donner quelque chose aussi. J’aimerais vraiment faire jouer moins Byron et Gédéon. Je pense qu’avec le calendrier qu’on a, malheureusement on devra faire des choix à moment-donné. À Quimper on y avait déjà réfléchi, si à moment donné, en fin de troisième on était à -20 on savait qu’il y avait ce match derrière, on peut pas c’est des humains on est en train de les tuer là. J’en parlais avec le coach de Saint-Chamond, ça pète dans tous les clubs, mais c’est des blessures graves, des gars qui vont pas revenir au mois d’août, qui vont revenir en janvier, février. On a croisé l’équipe de Gravelines à l’aéroport, pareil ça pète dans tous les coins. L’humain n’est pas une machine incassable, il n’y a pas de machine incassable déjà, donc on essaye de gérer tout ça dans la récupération, que ça soit dans des bains froid, de la cryothérapie, des massages… Après Quimper notre kiné a massé jusqu’à 2h du matin, c’est des petits détails mais ça permet de faire la différence, aujourd’hui même si [les Sharks] étaient morts, eux ils étaient encore plus morts. »

Paulius Dambrauskas bientôt de retour

Toutefois, le retour de blessure de Paulius Dambrauskas pourrait faire le plus grand bien.

« Ca évolue très bien, il doit passer une échographie ce lundi, ce qui devrait nous donner une date de reprise exacte. Mais là on ne va pas prendre de risques, il y a Rouen qui est arrêté aujourd’hui (voir ici), s’ils viennent pas jouer chez nous le match sera reporté donc on va pas prendre de risques. On peut dire qu’il sera présent la semaine de Maurienne Saint-Chamond mais j’irais pas si j’ai pas 100% de certitude de la part du staff médicale, ça je peux pas faire. Dambrauskas en plus pour soulager Wesley et Pitard ça serait bien mais on va pas prendre de risques. On aimerait l’avoir à partir de cette semaine-là pour les matches qu’il va rester, avec Aix-Maurienne, Saint-Chamond, Évreux encore à domicile et à Nancy. Peut-être que Nancy seront champions et que le dernier match ils seront encore sous alcool (rire). »

Si Antibes a pris le large sur la zone rouge, le champion de France 2017 Gédéon Pitard refuse de croire à un relâchement de l’équipe dans les semaines à venir. Le boulot reste à terminer.

« On est content mais on est conscient qu’il reste encore plein de matches. Saint-Chamond, vous avez vu, ils ont une très bonne équipe. Je pense que des matchs ils en prendront chez eux et nous, si on se contente d’une victoire comme celle-là, qu’on se dit que c’est tranquille, on fait un faux pas. Ce (vendredi )soir on a gagné, c’est bien, contre une équipe contre qui on joue le maintien, mais il n’y a rien de fait encore. Il y a encore dix matches, neuf matches à prendre. Il faut qu’on y aille, qu’on gagne chaque match parce que Saint-Chamond fait partie des équipes qui vont gagner des matches et nous il nous faut qu’on soit prêt à être solide parce que je pense que ça va encore bouger au classement. »

Prochain match ce mardi sur le parquet de Gries-Oberhoffen.

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