De peur d’être arrêté, Kerem Kanter renonce au déplacement en Turquie avec Badalone
Tenu éloigné du combat politique mené par son frère Enes Kanter contre le président turc Recep Tayyip Erdogan, très discret à ce sujet l’an dernier lors de son passage par Bourg-en-Bresse, Kerem Kanter (2,05 m, 24 ans) en paye pour certaines conséquences. Ne souhaitant pas sortir de l’Union Européenne, l’intérieur originaire de Bursa n’a pas effectué le déplacement du 23 octobre à Kazan en Russie, pays qui maintient des relations avec la Turquie, et ne sera pas du voyage de la Joventut Badalone ce mercredi dans son pays natal où l’équipe catalane affrontera le Darussafaka Istanbul à l’occasion d’un match capital en vue de la qualification pour le Top 16 de l’EuroCup. « C’est tellement pathétique », a tweeté le pivot des Celtics. « Mon frère est l’une des personnes les plus gentilles et innocentes de la terre et voilà le traitement qu’il reçoit de la part du dictateur Erdogan. Honte à vous, Erdogan ! »
This is so pathetic!
My brother @KeremKanter also can’t travel to Turkey with his team playing against a Turkish team in İstanbul. Kerem is one of the most innocent and kind people on earth and this is the treatment he gets from #DictatorErdogan’s regime.
Shame on you @RTErdogan https://t.co/7rDYafEynr— Enes Kanter (@EnesKanter) November 17, 2019
Si le gouvernement turc n’a pas émis de mandat d’arrêt à son encontre, au contraire de son frère qui avait d’ailleurs refusé d’accompagner les Knicks et les Blazers à Londres et Toronto la saison dernière, Kerem Kanter craint d’être arrêté s’il venait à poser le pied dans la cité stambouliote. Enes Kanter étant l’un des opposants les plus médiatiques et actifs d’Erdogan, l’ayant notamment qualifié « d’Hitler du XXIe siècle », l’ancien pivot burgien n’a pas vu sa famille depuis cinq ans, dont son père, actuellement poursuivi pour « liens avec une organisation terroriste » et qui risque dix ans de prison.
Sportivement, Kerem Kanter a su donner un bel élan à sa carrière après avoir été rapidement coupé par la JL Bourg pour sa première expérience professionnelle. Ses belles dispositions offensives aperçues dans l’Ain (7,2 points à 57% en 13 minutes en 12 matchs de Jeep ÉLITE) lui ont ensuite permis de terminer meilleur marqueur du championnat lituanien avec le Dzukija Alytus (16,8 points) avant de parapher un contrat avec Badalone où il tente de se faire un nom en Liga Endesa et en EuroCup. Encore discret dans le championnat espagnol (3,7 points et 2 rebonds), il pointe le bout de son nez sur la scène européenne, à l’image de sa récente performance contre Ljubljana (11 points et 11 rebonds en 18 minutes). Mais des raisons politiques vont temporairement l’empêcher d’enchaîner.
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