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Deux finales en un mois pour Lattes-Montpellier : le président Franck Manna dresse le bilan

Franck Manna est devenu président du Basket Lattes Montpellier-Méditerranée-Métropole-Association en 2017. Après une année de transition, pas toujours évidente, le BLMA a retrouvé son rang de club leader du basketball féminin français, acquis à la fin des années 2000, aux côtés de Bourges. Avec une première finale européenne (d’EuroCup, perdue face à Orenbourg), les Gazelles sont de retour en finale, cette fois en playoffs de Ligue Féminine de Basket (LFB). Les Héraultaises affronteront le Lyon ASVEL Féminin, la nouvelle place forte de LFB. Parallèlement à ces bons résultats sportifs, le club bénéficie d’un engouement populaire jamais vu sur la métropole de Montpellier, ville doté de nombreux clubs sportifs professionnels mais sans réelle passion pour l’un d’entre eux. Patron d’une chaîne d’hôtels, le président Franck Manna (ancien vice-président du Groupe Park&Suites) a été moteur cette dynamique. Entretien avant la finale des playoffs de LFB, qui débutera le lundi 6 mai à Lyon.

Quel est votre état d’esprit avant la finale ? Vous avez affronté Lyon cinq fois cette saison (deux fois en championnat, deux en EuroCup et une en Coupe de France).

Il est bon ! Dans le sens où en début de saison on a fixé des objectifs très clairs, à savoir atteindre la finale de la Coupe de France, du championnat et minimum les quarts de finale de l’EuroCup. En Coupe de France, on a été battu par Lyon en 8e de finale avec un effectif réduit. Ensuite on a fait un parcours extraordinaire en Coupe d’Europe en ayant battu les champions en titre (le Galatasaray), les vice-champions (Venise)… Avec un retournement de situation incroyable contre Venise. On perd la finale à la maison, bon c’est comme ça, c’est le sport. Il faut retenir que l’objectif a été plus qu’atteint. Enfin, en championnat de France, il a aussi été atteint.

Lyon est une forte équipe, on est ravi de les retrouver. Il ne faut pas se tromper de qui est qui. Lyon ASVEL est clairement le favori de la finale. Ils ont fini premiers de la saison régulière. Ca a été l’équipe la plus régulière. Ils ont de très, très fortes individualités. Ils ont aussi Valéry Demory comme entraîneur qui a une expérience du championnat hors normes avec un record de matchs. Ils ont l’avantage du terrain. Donc le favori c’est Lyon. Maintenant, on va essayer d’aller décrocher le Graal en essayant de faire déjouer cette magnifique équipe de Lyon.

Si l’on revient quelques mois en arrière, outre le changement de coach tôt dans la saison, il y a eu une période délicate en janvier. Vous vous êtes fait sortir de la Coupe de France dès les 8e de finale et avez perdu au match aller du 16e de finale de l’EuroCup de 19 points à Venise. C’était un moment difficile. Avez-vous douté à ce moment-là ?

Des doutes on en a eu parce qu’une saison est longue. Mais l’équipe est forte. Dans les individualités mais surtout dans ce qui prime dans cette équipe, c’est à dire le collectif. C’est une bande de copines. On a eu des épisodes difficiles dans le courant de la saison, notamment mon choix de me séparer de Rachid Méziane. Si c’était à refaire, je le referais. Je suis ravi qu’il ait pu trouver un autre club. Thibaut Petit a su saisir la confiance qu’on lui a accordé et l’équipe a rebondi. Il y aura un avant et un après Venise sur cette saison. On a pris conscience de nos capacités pour aller décrocher des finales ou des titres.

Les objectifs étant atteint aux deux tiers, voire plus, j’ai proposé un prolongement de contrat d’un an à Thibaut Petit.

Même si l’objectif était de jouer la finale de la LFB, après avoir perdu celle de l’EuroCup, en perdre une autre serait tout de même une déception non ?

Encore une fois, l’objectif c’était la finale. Le titre serait la cerise sur le gâteau. Bien sûr, on ne va pas se contenter de jouer une finale. Aujourd’hui, on veut le titre. On a eu, je pense, une gestion des joueuses et du collectif très bonnes tout au long de la saison. Il ne faut pas oublier que pendant 4 mois on a joué avec 7 joueuses. On a du faire des choix au niveau tactique au niveau championnat, avec 6 défaites au final, pour se retrouver au moment opportun, c’est à dire les demi-finales des playoffs, avec un effectif complet. On a fait dans la saison deux matchs seulement au complet. La gestion menée par l’équipe dirigeante mais surtout le médical et le staff a permis d’être prêt au mois d’avril, ce qui est le plus important.

Avec le retour de Marielle Amant, vous êtes à 11 joueuses professionnelles pour entamer la finale, ça vous donne quand un vrai plus face à Lyon qui doit faire sans Turcinovic, Chery et Dos Santos…

Un plus, je ne sais pas on verra en fonction des résultats de notre équipe. Encore une fois, j’ai énormément de respect pour cette équipe de Lyon. Je le redis : Lyon est favori. Oui c’est vrai qu’on est au complet mais il ne faut pas oublier qui on a en face, avec un coach qui a énormément d’expérience des phases finales.

« On est pratiquement à guichets fermés à tous les matchs »

En parallèle des bons résultats, il y a quand même eu un vrai succès populaire pour cette saison avec un Palais des Sports réaménagé qui s’est rempli au fur et à mesure de la saison.

C’est la vraie fierté du club. Un engouement s’est créé avec cette équipe. C’est le fruit du travail de tous les bénévoles – dont le nombre a triplé en deux ans – et des dirigeants qui m’accompagnent. En terme d’affluence, on a augmenté en deux ans de plus de 400 personnes. L’année passée, on avait augmenté de 150 spectateurs en moyenne, cette année de 250. Ce qui est colossal sur un Palais des Sports avec une capacité de 1 500 places. C’est indéniable que la réussite sportive tient de cet engouement. On a créé des clubs voisins partenaires. Le BLMA ce n’est pas que le club de Lattes. C’est le club d’une métropole, d’un département, d’une région… En ayant fait venir le maximum de jeunes joueurs et joueuses du coin, ça porte le club aujourd’hui. C’est une stratégie payante car on est pratiquement à guichets fermés tous les matchs.

On ressent également cet engouement chez les partenaires. On a reconfiguré le Palais des Sports en fonction, avec des chaises en bord de terrain pour les partenaires.

Aujourd’hui, aller voir un match de basket pour voir un match de basket, ça ne suffit plus. On est dans la métropole la plus dynamique de France au niveau sportif. Donc il faut créer des événements avant et après. C’est pour ça qu’on a réaménagé la bodega, on a un food truck, il y a des animations entre les quart-temps… On a créé une boutique de vêtements. Il ne faut surtout pas oublier notre nouveau speaker, Eric, qui met une ambiance folle et qui ne lâche rien. On a créé dans cette petite salle un chaudron. Parfois, ça déstabilise les adversaires et nous favorise donc. On a su bien aborder le virage et fait ce qu’il fallait.

« L’annonce du départ d’Héléna Ciak nous a déstabilisé en interne »

Au-delà de la finale, il y a la pérennisation de ces résultats sur les années à venir. Thibaut Petit, l’entraîneur, a prolongé un an. On sait qu’Héléna Ciak s’en va à Lyon. D’autres sont annoncées partantes (Endy Miyem vers Charleville-Mézières). Le secteur extérieur, dans sa grande largeur, est annoncé restant. Marie-Michèle Milapie de Basket Landes vous rejoint. Alors que Lyon ASVEL a déjà révélé la totalité de son effectif, que pouvez-vous en dire du vôtre ?

On va rester fidèle à notre politique. Edwige Lawson-Wade (la directrice sportive) et moi mêmes sont très respectueux des autres clubs, en France et à l’étranger. Je regrette le départ d’Héléna Ciak car c’est une joueuse talentueuse et une fille avec un état d’esprit irréprochable. Je regrette la manière dont ça c’est fait, c’était très moyen. J’aurai le temps d’en parler une fois le championnat terminé. Après je ne vais annoncer l’arrivée d’aucune joueuse. Bien sûr qu’il y a des bruits de couloir, plus ou moins confirmés. Mais il y a des joueuses (qui vont rejoindre le BLMA) qui sont toujours en piste. On annoncera les filles qui partent et celles qui restent le lendemain de la dernière journée du championnat.

L’annonce du départ d’Héléna Ciak n’est pas de notre fait et nous a déstabilise en interne. Ce n’est pas normal. Il faut avoir une certaine élégance envers le club. Que certaines de nos joueuses soient contactées par des clubs mieux lotis financièrement que nous, c’est parfaitement normal, c’est la loi du marché. Il n’y a aucun problème. Mais c’est la manière dont ça c’est fait…

« Le BLMA restera compétitif »

Est-ce que cela ne va pas de pair avec le fait d’avoir des joueuses médiatisées dans votre équipe et plus généralement parce que le championnat de France féminin est de plus en plus suivi, avec la montée en puissance de plusieurs clubs, le Lyon ASVEL Féminin en tête ?

Que les informations sortent, pourquoi pas ? Mais que le club officialise des venues de joueuses, c’est autre chose. C’est ce que je regrette aujourd’hui. Après je suis ravi pour le championnat français et le basket français qui montent en puissance.

On a un club avec une stabilité financière avec les collectivités qui nous accompagnent : la mairie de Lattes, la Métropole de Montpellier – notre plus gros financeur (900 000 euros par saison, NDLR) – la région et le département. On ne dépensera pas l’argent que l’on n’a pas. On n’a pas de carte de crédit non plafonnée ni de chèque en blanc. Par contre, on restera compétitif. Le BLMA se doit de rester en haut de l’affiche, il le restera. On sait où on peut aller, on a le droit de rêver, d’avoir la tête dans les étoiles, mais on garde les pieds sur terre. Je ne dépenserai jamais l’argent qu’on n’a pas au sein du club. On essaye d’anticiper au maximum le recrutement pour l’année prochaine. Ma directrice sportive est une fille qui connaît très bien le monde du basket, a beaucoup de relations et fait un travail extra-ordinaire avec l’enveloppe que je lui donne tous les ans. Je peux assurer qu’on aura une équipe compétitive l’année prochaine.

Vous parliez de l’apport très élevé des collectivités au sein du budget. Pour faire augmenter ce budget et pérenniser le club à ce niveau, cela passe nécessairement par l’augmentation du volume de partenaires privés. Avec peut-être en fil rouge une salle différente…

Concernant la salle, je laisse le soin aux collectivités de travailler dessus. Il est évident que si demain on pouvait avoir une salle un peu plus grande, d’une capacité entre 2 000 et 2 500 personnes, ça serait l’idéal pour nous. Pour autant aujourd’hui, on travaille avec ce qu’on a. On a reconfiguré la salle. Le but étant de faire un chaudron de cette salle. Au niveau financier, le BLMA a une stabilité avec les collectivités parce qu’on est dans une dynamique positive. On est un peu la vitrine du sport féminin en salle. Ça nous permet d’attirer des sponsors. Autrement, en début de mandat, les recettes de billetterie étaient vraiment anodines. On avait une centaine d’abonnés. Aujourd’hui, avec l’engouement, on a des recettes de billetterie qui sont très intéressantes pour pouvoir être encore plus compétitifs. C’est à prendre en considération. La boutique nous permet aussi d’avoir des revenus que l’on n’avait pas. Ce tout nous permet de continuer à structurer le club et nous de rester le plus haut possible sportivement.

Votre budget de 2,3 millions d’euros sera-t-il augmenté par rapport à cette année ?

Il sera augmenté d’une manière peu significative. Peut-être entre 5 et 10%. Plutôt 5 que 10. Mais tout n’est pas défini, les bilans ne sont pas encore finalisés. On verra jusqu’où on peut aller concernant les partenaires.

Vous avez rappelé les objectifs pour cette année… L’année prochaine on pourra parler de titres ?

C’est un peu tôt car le recrutement n’est pas tout à fait finalisé. Ce qui est sûr c’est qu’il faut prendre en considération le fait que d’autres clubs recrutent fort. Tant mieux pour le basket français. On a une ligue qui est une des plus fortes d’Europe, si ce n’est la plus forte en terme de densité. En Turquie et en Russie, il y a trois/quatre équipes fortes et derrière c’est moins solides. Ce qui est sûr c’est qu’on essayera d’être toujours dans le Top 4.

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