Du 00 au 99 : les histoires cachées derrière les numéros de maillot des Bleus

Les joueurs de l’équipe de France ont expliqué la signification de leurs numéros de maillot
Fut un temps où les joueurs devaient se cantonner aux chiffres compris entre 4 et 15 pour leurs numéros de maillot. Ce n’est que depuis l’édition 2017 que les internationaux peuvent aller piocher dans une large gamme, de 00 à 99 pour les Bleus. Un choix d’apparence anodin, mais qui ne l’est pas forcément…
« Pour tout joueur, le numéro de maillot devient presque une superstition, qui a le même impact qu’une routine de match », explique Mouhammadou Jaiteh. « Nous, les athlètes de haut niveau, on se construit sur des routines, des choses qui nous donnent de la confiance, des certitudes. Ce numéro est un détail, parmi tant d’autres, qui nous permet d’être prêt pour le match. »
Ces derniers jours, les douze représentants de la France à l’EuroBasket nous ont tous dévoilé les secrets de leurs numéros respectifs. Parfois avec une vraie histoire derrière, ou parfois… pas du tout.
#00
Sylvain Francisco
« C’est parce qu’il n’y avait plus de numéro ! Ils étaient déjà tous pris. Je voulais le 3, mais Tim (Luwawu-Cabarrot) l’avait. Chaque fois qu’un joueur de l’équipe de France a un numéro, il le garde jusqu’à sa retraite internationale. J’ai demandé à Théo (Gallois, l’intendant) s’il n’y avait pas un numéro en 0. Il m’a répondu qu’il y avait le 00. Donc si on voit une autre équipe avoir un 00, c’est parce que j’ai ouvert les portes ! »

#0
Élie Okobo
« Quand je suis passé pro à Pau, c’est le moment où on a pu commencer à choisir tous les numéros de maillot, de 0 à 99. Pour moi, c’était un départ de zéro. Fini la période Espoirs, jeune, centre de formation, c’était le monde pro et je repartais de zéro. Ça matchait bien avec mon nom de famille, avec tous les O dedans. Je l’ai quasiment toujours eu en carrière, à part à Phoenix et lors de ma deuxième saison d’EuroLeague avec Monaco. Mon 0 et le 00 de John Brown ne passaient pas sur le tableau d’affichage. J’ai dû prendre le 2. Mais je n’aimais pas trop…

#2
Nadir Hifi
« C’est juste que j’aime bien le n°2. Mais cela n’a pas d’histoire. Pour beaucoup de joueurs, je sais que le numéro de maillot a une histoire, une signification, mais pas pour moi. Plus jeune, je me référençais plus aux joueurs que je suivais en NBA, comme LeBron. Je mettais leur numéro. Mais là, comme à Paris, j’ai choisi le n°2 parce que je l’aime bien. J’ai eu de la chance qu’il soit disponible quand je suis arrivé avec les Bleus. »

#3
Timothé Luwawu-Cabarrot
« Quand je suis arrivé en équipe de France, c’était au moment où ils ont créé le groupe Team France. Avec des dizaines de joueurs, qui allaient rester pendant toute leur carrière avec le même numéro, jusqu’à leur retraite. À ce moment-là, je voulais prendre le numéro 9. Seulement, on m’a dit que le numéro 9 allait être retiré parce que voilà, c’est celui de Tony (Parker)… À l’époque, je jouais à Philadelphie, où Allen Iverson a eu un énorme impact. Donc vu que son numéro 3 était disponible, je me suis dit que j’allais le prendre. »

#7
Guerschon Yabusele
« Il y a plusieurs raisons. J’ai un nombre de liens assez dingue avec le n°7. Il y a beaucoup de gens de ma famille qui sont nés le 7 du mois : mes filles, ma femme, ma sœur, mon meilleur ami. Moi, je suis né un 17 (décembre) donc il y a le chiffre 7 dedans aussi. Ça rassemble beaucoup de choses. »

#8
Isaïa Cordinier
« Mon père portait le 8 en équipe de France (de handball). Il a eu le 5 et le 8. Vu que Nico (Batum) avait le 5, je suis parti sur le 8. Ça va rester pour toujours. J’avais le 30 avant, c’était l’anniversaire de ma petite sœur. Le 8 est devenu une évidence, mon père l’a porté, c’est le chiffre préféré de ma femme. Ça coche beaucoup de cases. »

#11
Théo Maledon
« J’ai toujours joué avec le numéro 6 mais il n’était pas disponible. J’avais déjà eu le numéro 11, notamment quand j’ai commencé à Oklahoma City, donc je me suis dit que j’allais garder celui-là. En gros, c’était un bon numéro de secours. »

#14
Mouhammadou Jaiteh
« C’est un numéro que je trouve beau, je ne saurais pas expliquer pourquoi. Je l’ai mis jeune, il m’a porté chance et je suis resté avec depuis. Maintenant, c’est devenu une habitude. À la base, je l’ai porté parce que je l’ai trouvé beau et les matchs qui ont suivi se sont bien passés. Où ? Je ne sais plus si c’était à l’INSEP ou en jeunes avec Nanterre. Vu que je devais être grand, je devais avoir le choix sur les numéros 10 et 15. C’est un numéro qui m’a suivi toute ma carrière, sauf deux – trois années où il était malheureusement déjà pris par un autre joueur. D’ailleurs, ça s’était moins bien passé quand je ne l’avais pas. Quand je ne l’avais pas, j’en faisais une fixette. Je suis content de l’avoir avec les Bleus et je le porte fièrement. »

#21
Zaccharie Risacher
« J’aurais voulu le numéro 10 mais ce n’était pas possible de l’avoir, étant donné que c’est celui d’Evan Fournier. Du coup, j’ai fait un petit calcul vite fait : ma sœur, Aïnhoa, est née le 13 juillet et moi le 8 avril. 13+8, ça fait 21. Ça ne représentait rien d’autre pour moi sinon, juste nos dates d’anniversaires combinées. »

#34
Jaylen Hoard
« De base, j’avais le n°14 ou le n°1 en club mais ils n’étaient pas disponibles en équipe de France (occupés par Mam’ Jaiteh, et Frank Ntilikina, ndlr). Le 34, c’est un bon numéro : c’est celui de Paul Pierce, mon joueur préféré, et celui de mon département, l’Hérault. Avec ces deux éléments-là, j’ai trouvé que c’était une bonne idée. J’ai vraiment regardé en regardant Paul Pierce : j’aimais beaucoup son style de jeu, ses step-back, ses 3-points. Il affrontait les grands joueurs sans crainte, il allait contre Kobe ou LeBron et il gagnait ses duels. C’était vraiment un joueur que j’appréciais; »

#44
Alexandre Sarr
« Le 44, parce qu’il n’y avait pas d’autres numéros en vrai… Mais bon, ça fait RR un peu, comme Sarr. »

#99
Bilal Coulibaly
« De base, je porte le numéro 0, mais je ne pouvais pas le prendre vu qu’Élie l’avait déjà. Alors je me suis dit que j’allais aller dans les extrêmes. Donc 99 ! »

Propos recueillis à Katowice et Riga,














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