Entraîneur mythique de Vichy et Antibes, pionnier de la zone-press, Djordje Andrijasevic s’est éteint

Djordje Andrijasevic, ici accroupi en bas à gauche, a entraîné Antibes entre 1977 et 1986
C’est une petite part du basket français qui s’en est allé le 7 août dernier à Belgrade. Entraîneur de la première équipe française finaliste d’une Coupe d’Europe, la JA Vichy, Djordje Andrijasevic est décédé à l’âge de 94 ans.
Cinquième capitaine de l’histoire de l’Étoile Rouge de Belgrade, sextuple champion de Yougoslavie entre 1950 et 1955, il est arrivé à Vichy en tant qu’entraîneur-joueur en 1962. Le début de la grande époque de la JAV. « C’est lui qui a fait que la JAV aille aussi haut et soit reconnue en Europe », témoigne son ex-meneur André Jacquemot au micro de La Montagne. « J’en garde des souvenirs immenses. Il était rigide, organisé et surtout, très compétent. Il nous a appris le professionnalisme. »
Entraîneur de la première équipe française
finaliste d’une Coupe d’Europe
Sous son égide, le club auvergnat a remporté deux Coupe de France (1969 et 1970) et s’est hissée jusqu’en finale de la Coupe des Coupes en 1970, finalement perdue face à Naples, au prix notamment d’une demi-finale légendaire contre l’AEK Athènes devant les 80 000 supporters du Stade Panathénaïque. « Andrijasevic nous avait demandé une première fois, puis une deuxième fois d’aller saluer le public sur la ligne des lancers francs », expliquait Jacquemot pour Basket Rétro. « On s’est tous dit : « il est tombé sur la tête ». La troisième fois, il s’est mis en colère. Alors on a obéi. On s’est avancé et, là, le stade s’est tu. On a salué et le public s’est mis à nous applaudir. C’était un moment d’une force incroyable ! »
À Vichy, l’ex-international yougoslave (47 sélections) a également lancé une technique inédite à l’époque : la défense zone-press, utilisée pour la première fois en 1965.
« Perfectionniste à l’extrême »
Reparti brièvement à l’Étoile Rouge, passé à deux reprises sur le banc de Caen, Djordje Andrijasevic a également fait les beaux jours de l’Olympique d’Antibes, à la tête du club azuréen entre 1977 et 1986. À son actif, deux nouveaux beaux parcours européens (demi-finaliste de la Coupe Korac en 1984 et 1986) et plusieurs crève-cœurs en Pro A, dont un titre de vice-champion de France en 1984.
« Georges m’a beaucoup marqué, il m’a façonné », indique l’ancien meneur antibois Serge Provillard dans Nice Matin. « C’était un coach de l’école yougoslave, perfectionniste à l’extrême. Avec lui, il valait mieux aller au bout des systèmes et avoir les bras bien tendus sur les passes ! »

Parti à 94 ans, Andrijasevic laisse derrière lui son épouse, trois enfants, six petits-enfants et quatre arrière-petits-enfants.


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