François Wibaut a quitté Rouen pour Pau : « Un choix pour le développement de ma carrière »

François Wibaut, ici au centre avec le n°20, ne portera plus le maillot de Rouen
François, que tu retiens de cette première expérience à l’Euro et en équipe de France jeunes ?
J’ai bien aimé l’expérience, franchement c’est très intense. Nous n’avons eu que deux jours de repos pour sept matchs. Après les phases de poules, on enchaîne avec les huitièmes, les quarts et les demi-finales. Il faut vraiment passer vite à autre chose. On perd deux matchs, dont un contre la Serbie en poule. Cela n’a pas eu d’impact directement mais nous avons quand même dû vite nous remobiliser. Il faut également faire preuve de résilience. Que l’on perde ou que l’on gagne, il faut aller de l’avant. J’en retiens que du positif, j’ai appris beaucoup de choses. C’est une fierté pour moi d’avoir pu représenter l’équipe de France. Même si on n’est pas repartis avec la médaille que l’on souhaitait, on a quand même pu écrire notre histoire et aller chercher la médaille de bronze. Je suis fier de notre équipe.
Comme tu l’as dit, vous êtes effectivement repartis avec la médaille de bronze, après une défaite en demi-finale face à la Lituanie (71-81) et une victoire face à la Serbie en petite finale (72-63). Selon toi, qu’est-ce qui vous a manqué pour réaliser le triplé ?
Sur nos entames de match, on n’a pas eu beaucoup d’impact. On n’a pas joué à notre meilleur niveau. Par exemple, en demi-finale, on a eu pas mal d’appréhension et on s’est peut-être mis un peu trop la pression. On les a regardés jouer et quand on s’est remobilisé, c’était trop tard.
« En préparation, je n’étais pas une pièce maîtresse »
Tu as fait partie des joueurs de l’effectif les plus efficaces lors de la compétition, avec une moyenne de 9,1 points, ce qui fait de toi le deuxième meilleur marqueur de l’équipe de France. Selon toi, qu’est-ce qui explique cet impact ?
L’entraînement et le travail (sourit-il), c’est ce qui explique cet impact. Plus sérieusement, je pense que cette année j’ai beaucoup appris à Rouen, que ce soit dans l’intensité, l’effort ou le travail que j’ai fourni. Et ça m’a amené de la confiance, parce que pour être honnête lors de la préparation je n’étais pas une pièce maîtresse. Je n’étais pas en confiance non plus. Mais j’ai su me reprendre et j’ai juste essayé de jouer mon basket. La confiance est revenue. J’étais avec de bons coéquipiers qui m’ont mis dans de bonnes conditions et un staff qui m’a mis dans de bonnes conditions également. Par la suite, j’ai pu performer et essayer d’apporter mon énergie, mon intelligence au groupe et mon leadership au groupe.
Cette médaille de bronze clôture ton année de la meilleure des manières. Toi qui terminais la saison à 5,8 points de moyenne, 2,4 rebonds et 1 passe décisive en 38 matchs avec Rouen, pour ta première année en tant que joueur professionnel. Qu’est-ce que tu retiens de cette saison ?
Cette saison m’a permis de beaucoup progresser, que ce soit au niveau de mon intensité, de ma rigueur ou de mon exigence. Que ce soit auprès des cadres que j’avais dans mon équipe comme Karim Gourari ou Mohamed Choua. J’ai énormément appris de ces gars-là, qui sont des personnes exemplaires avec de l’expérience. Je me suis senti bien dès mon arrivée, et grâce à mon année de transition avec LyonSO j’ai pu entamer la saison de la meilleure des manières. Certes c’était de la NM1, mais cela m’a permis de découvrir le monde professionnel. À mon arrivée à Rouen je n’étais pas dépaysé, j’ai pu retrouver Elwin Ndjock avec qui j’avais évolué à l’ASVEL. Je connaissais également Narcisse Ngoy contre qui j’avais déjà pu jouer et franchement tous les autres joueurs étaient top.
« Très reconnaissant de ce que j’ai pu vivre à Rouen »
Tu as terminé l’exercice en faisant partie du top 5 des meilleurs jeunes de Pro B, ce qui récompense d’une certaine manière ta saison prometteuse. Qu’est-ce que ça te fait d’avoir obtenu cette distinction ?
Même si je n’ai pas eu le titre, ça fait plaisir d’être reconnu de cette manière. Ça me pousse à continuer à travailler. Franchement, j’ai faim et j’ai envie d’aller chercher encore plus. C’est encourageant.
Tu disposais encore de deux ans de contrat avec le RMB, mais tu as pris la décision d’activer une clause de départ. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Je suis très reconnaissant de ce que j’ai pu vivre à Rouen. J’ai pu découvrir la Pro B, avec un rôle, j’ai pu avoir du temps de jeu. Mais j’ai fait ce choix-là pour la suite et le développement de ma carrière. Pau, c’est un plus gros club, avec plus d’expérience au haut niveau, plus de moyens et plus de structures. Également parce qu’il y a Mickaël Hay en coach. Pour moi, c’était plus intéressant de viser un des top clubs d’ÉLITE 2 qui vise la montée.
Tu l’as dit, là-bas tu y retrouveras Mickaël Hay, qui a pu te coacher lors de l’EuroBasket U20. Qu’est-ce qui t’attire dans sa manière de coacher et comment s’est passée cette première connexion entre vous deux ?
Avant, j’ai pu avoir un call avec lui par rapport aux équipes de France, puis ensuite au sujet de Pau. Il m’a présenté le projet et nos premières interactions se sont super bien passées. J’ai toujours eu de bons retours le concernant. J’ai pu échanger avec des personnes qui ont travaillé avec lui, mon agent a également déjà eu l’occasion de travailler avec lui et ça s’est toujours bien passé. Je sais que c’est un coach qui est dur mais juste, il fait également jouer les jeunes quand il croit en eux. Et surtout, quand il dit quelque chose, il le fait. C’est ça qui m’a attiré chez lui. Il a aussi beaucoup d’expérience dans le milieu, et ça, j’ai pu le constater lors de l’EuroBasket.
Entouré par De Colo, Lauvergne ou Kahudi
Quels sont tes objectifs collectifs et personnels, à court et long terme ?
À court terme, ce serait de réaliser une bonne saison avec plus de responsabilités en ÉLITE 2, dans une équipe compétitive qui a pour but de monter en Betclic ÉLITE. Ensuite, faire une bonne saison en Betclic ÉLITE, puis pouvoir jouer une coupe d’Europe. À terme, ce serait l’EuroLeague. Mais avec une coupe d’Europe intermédiaire, que ce soit l’EuroCup ou la Champions League, avec un club français ou à l’étranger.
Pour la suite de ta carrière, tu aspires à évoluer en EuroLeague ?
Oui, bien sûr. J’ai pu découvrir ce championnat lorsque j’étais à l’ASVEL. J’ai pu côtoyer et évoluer avec des joueurs de top niveau, comme Nando De Colo, Joffrey Lauvergne ou encore Charles Kahudi, des mecs avec qui je suis encore proche et avec qui je discute. Ils m’ont donné beaucoup de conseils. J’ai vu leur rigueur et leur exigence. J’ai envie d’être comme eux et de faire comme eux. En EuroLeague, ça attaque, ça défend, tous les matchs sont importants et il y a des clubs avec de vraies valeurs ancrées dans la population. C’est ça qui m’attire.

Commentaires