ITW Alain Weisz : Du plaisir mais « aucune certitude » pour les Metropolitans, après leur départ canon

Les Metropolitans 92 ont démarré la saison de Jeep ELITE par cinq victoires en cinq matchs. Ce nouveau club, issu de la fusion du club de Levallois et de Boulogne-Billancourt, montre que sa volonté de devenir l’une des nouvelles forces du basketball français n’est pas utopique. Aux bords des terrains et dans les bureaux, le vice-président (en charge du sportif) Alain Weisz se démène pour faire avancer le projet et le crédibiliser d’ores et déjà sur le plan sportif. C’est lui qui a fait le lien entre le Levallois Sporting Club et le maire de Boulogne-Billancourt, son ami Pierre-Christophe Baguet. Ancien sélectionneur de l’équipe de France, le Sphinx a également facilité la prise de fonction de Boris Diaw en tant que président du club.

Son boulot s’articule sur le domaine sportif avec une aide précieuse apportée au staff en matière de recrutement. Malgré les changements de dernière minute et les blessures, les Metropolitans ont su bien rebondir en fin d’intersaison en signant trois joueurs.

« Il y avait une incertitude sur le meneur Kendrick Perry, qui sortait d’une blessure. Il avait été signé à l’essai. Il disait être rétabli, mais ce n’était pas le cas. DaJuan Summers est également arrivé blessé. Maxime Roos s’est blessé ensuite tout comme Bastien Pinault. Il a fallu rebondir très vite, on a eu la chance de trouver Sadio Doucouré et Georgi Joseph. Cela reste très complexe un mercato. Le même joueur n’est absolument pas disponible le 20 juillet mais l’est  finalement le 20 août. Pour les Américains c’est parfois le cas, comme Briante Weber. C’est pour ça qu’il y a des gens qui recrutent très tard, plus à l’étranger qu’en France. »

Les remplaçants médicaux conservés ?

Ces trois éléments ont parfaitement fait l’affaire. Briante Weber est pour le moment le meilleur joueur de Jeep ELITE, rien que ça, alors que Georgi Joseph apporte son expérience, sa dureté et son boulot de l’ombre si précieux et que Sadio Doucouré continue de révéler ces progrès. Cet équilibre sera-t-il remis en question au retour des blessés ? Mouphtaou Yarou est par exemple sur le retour. L’ancien pivot du Mans et Antibes s’entraîne depuis 15 jours, lui qui a été victime d’une rupture du tendon d’Achille début 2019. Le staff se questionne sur sa présence à Pau dimanche pour la sixième journée de championnat. Avec lui, l’équipe atteindra les six joueurs étrangers (Weber, Gray, Artis, Smith ou Summers, Chikoko et Yarou)

Reste le cas, plus délicat, du poste 4/3. DaJuan Summers a été remplacé par l’expérimenté Donta Smith (2,01 m, 35 ans), toujours aussi précieux (9,4 points à 50% de réussite aux tirs, 4 rebonds et 5,4 passes décisives pour 15,4 d’évaluation en 27 minutes). Conserver ce dernier serait sans doute une bonne chose, ce qui voudrait dire qu’il faudrait se séparer de Summers, sous contrat jusqu’en juin 2020.

« Aucune décision n’a été prise jusqu’à présent, annonce Alain Weisz. Ca va se poser d’une façon imminente. Dans la semaine qui vient il va falloir prendre des décisions par rapport à ça. Il va falloir accorder nos violons entre Freddy (Fauthoux), Boris (Diaw) et le management du club. »

Par ailleurs, Bastien Pinault, victime d’une grosse entorse de la cheville le 27 août, a également repris l’entraînement ce jeudi. Il sera opérationnel d’ici quelques semaines. La ligne arrière Weber – Gray – Michineau – Pinault s’annonce aussi dangereuse que complémentaire. Avec Artis et Roos dans l’aile, Smith et Février au poste 4 et Chikoko et Yarou au poste 5, l’effectif est très solide. Il le sera d’autant plus si Doucouré et/ou Joseph sont conservés. Sans oublier que plusieurs jeunes (Neal Sako, Lorenzo Thirouard-Samson et Robin Pradines) sont susceptibles de faire le bout du banc. Dommage qu’avec une telle équipe les Mets n’aient pas pu participer à une Coupe d’Europe, eux qui s’étaient pourtant portés candidats pour disputer la FIBA Europe Cup.

« On n’a pas été proposé par la commission française qui propose les équipes. C’est un peu dommage, les joueurs préfèrent jouer deux matchs par semaine. »

La leçon de la saison passée

Quoi qu’il en soit, les Metropolitans 92 espèrent gagner leur place en Coupe d’Europe sur le terrain pour la saison 2020/21.

« Nos objectifs pour cette saison sont de se qualifier pour la Leaders Cup les playoffs et une Coupe d’Europe. On aimerait faire mieux si c’est possible. Mais d’abord on va se concentrer là-dessus. Après notre début de saison, nous n’avons aucune certitude. Nous prenons d’abord du plaisir et bien sûr on peut travailler un peu plus en confiance. Mais (il répète), cela ne donne aucune certitude. Je me rappelle de l’année passée, après le 10e match on était 2e du championnat suite à une victoire à Monaco. Le match d’après, on prend 25 points contre Fos-sur-Mer qui était dernier. Je n’ai aucune certitude sur ce qui va advenir de notre saison. En tant que dirigeant, ce n’est pas le même tempo. Le coach, il doit gagner dans l’immédiat, le dirigeant c’est sur la durée. On veut retrouver l’Europe et ne pas faire une « one shot ». »

Le Paris Basketball, un autre projet, mais pas un concurrent

Pour réaliser ces objectifs, l’équipe peut compter sur un soutien populaire en progression. Samedi dernier, contre Bourg-en-Bresse, la salle était ainsi plus remplie qu’à son habitude.

« A Paris, il est difficile de remplir une salle, sauf ponctuellement. Même à Nanterre qui a d’excellents résultats depuis quelques années. 2 000 spectateurs à Paris, c’est déjà très bien. Pour faire plus, il faut jouer en haut du classement, être compétitif. On sent que c’est frémissant, contre Bourg, une très bonne équipe, mais pas encore un grand nom – enfin pour les Parisiens -, c’était effectivement bien garni. Il faut remonter à 1983 et le Stade Français avec Hervé Dubuisson pour se rappeler d’une salle avec du monde à Paris, hormis  peut-être aussi le PSG l’année du titre. Ici, il faut jouer le titre. »

La concurrence d’autres clubs, comme Nanterre (Jeep ELITE / EuroCup), Rueil (NM1) et Vanves (NM1) dans les Hauts-de-Seine, et même le Paris Basketball (Pro B) dans l’agglomération n’empêche pas que les trois clubs puissent s’épanouir au plus haut-niveau. Sans aucune rivalité malsaine. Même après la première confrontation officielle entre les Metropolitans et le Paris Basketball, dans le cadre de la Coupe de France.

« A l’époque où j’étais à Sceaux, nous étions rivaux sur le terrain avec Levallois. Il n’y aucune rivalité déplacée entre Paris et nous. S’ils montent en Jeep ELITE, ils deviendront un rival sportif. Il y a la place pour les trois clubs en Jeep ELITE sans aucun problème, encore faut-il que chaque club fasse encore sa place. Nanterre ne joue que devant 2 000 personnes. Nous devant 1 600 personnes. Il faut remonter à 1983 et le Stade Français avec Dubuisson pour se rappeler d’une salle qui a du monde, hormis le PSG l’année du titre. Il faut jouer le titre. »

La nouvelle salle disponible dans trois ans

En cours de saison 2022/23, les Metropolitans n’évolueront pas à Levallois mais à Boulogne-Billancourt, dans une nouvelle salle de 5 000 places – « pour Paris c’est bien, le prix de l’immobilier est tellement cher » -, avec une salle d’entraînement en annexe. Le centre de formation déménagera lui la saison prochaine.

« Le rachat de Boulogne se fait en douceur. Pour l’instant, nous sommes à Levallois. Il y a toujours les mêmes bénévoles. »

Des bénévoles qui se tourneront peut-être vers la future équipe professionnelle de Levallois, la municipalité ayant l’intention de faire remonter l’actuelle équipe de Nationale 3 en Pro B afin de continuer à proposer du basketball de haut-niveau dans la ville. Mais pas pour faire une équipe réserve des Metropolitans 92 avec surtout des jeunes, comme il avait été question dans la presse l’an passé. Le projet jeune reste prioritaire.

« On veut aligner des jeunes et les développer, mais on ne peut pas faire jouer des joueurs qui ne peuvent pas apporter. On l’a vu avec Théo Maledon à l’ASVEL. Sur le 1er match contre l’Olympiakos, Zvezdan Mitrovic ne lui a pas fait de cadeaux. Par contre on les a équipé et encadré au mieux, avec Jean-Paul Besson (nouveau coach des Espoirs), Philippe Sudre et Mous Sonko. Ces trois-là sont différents et surtout complémentaires. Mous va faire du travail spécifique avec certains joueurs et surtout être le porteur de la bonne parole de la formation levalloisienne. Il va aller dans les clubs de la région parisien en U15. »

En attendant que certains d’entre eux prennent place dans le centre de formation puis au sein de l’équipe professionnelle, les Metropolitans espèrent déjà avoir garni leur palmarès pour s’installer parmi les meilleures formations de la Jeep ELITE.

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Rédaction Bebasket

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