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ITW Ali Bouziane : « Je veux sortir de ma zone de confort »

Fort de plusieurs années de coaching en centre de formation, à Monaco et l’Elan Chalon, mais aussi en tant qu’assistant-coach de l’équipe de France U20 masculine, Ali Bouziane (44 ans) rêve de plus grand. Après un passage à la tête de l’équipe professionnelle de l’Elan Chalon en fin de saison passée, avec qui il n’a pu éviter la descente en Pro B du club, l’ancien joueur de Dijon ou encore Gravelines-Dunkerque en Pro A se sent prêt pour diriger une équipe professionnelle. Cette année, avec les espoirs Pro B de Chalon-sur-Saône, il réalise une très belle saison, son équipe de trouve dans la poule haute de la seconde phase du championnat. Alors que Ali Bouziane revient sur son parcours de coach, ses ambitions futures et ce métier d’entraîneur de centre de formation.

« Je n’ai pas digéré la descente en Pro B »

Vous avez passé 6 semaines à la tête de l’Elan Chalon en Betclic ELITE l’an dernier, qu’a t-il manqué au club pour se maintenir ? Avez-vous digéré la relégation en Pro B ?

6 semaines oui, mais 6 semaines vraiment intensives car on a disputé 11 matchs sur cette période. Est-ce que j’ai digéré la descente ? Non, je ne pense pas être passé à autre chose. Mais cela va me servir comme moteur, car c’était une très bonne expérience, même si elle a été usante. Usante car on a eu très peu de temps et c’était une mission avec beaucoup de responsabilités. Malgré tout, c’était l’opportunité pour moi de rentrer dans le grand bain, et je remercie énormément le club de m’avoir fait confiance. C’est une des raisons pour laquelle je n’ai pas digéré : on m’a donné cette confiance, et je n’ai pas réussi à accomplir la mission.

Avec cette expérience, vous auriez voulu continuer à la tête de cette équipe à la fin de la saison ?

Evidemment, mais je reste assez lucide. Les enjeux de cette saison sont encore plus importants que ceux de la saison dernière, car il faut remonter tout de suite. Prendre la responsabilité de coacher une équipe qui veut monter, c’est quelque chose d’assez important. Je comprends la décision du club de prendre un entraîneur plus expérimenté, un choix comme celui de Sebastien (Machowski, NDLR). Sur le passage en fin de saison dernière, le seul regret, c’est que ça aurait pu se faire plus tôt, 11 matchs c’est assez court comme période.

« Ce n’était pas facile de retourner avec les jeunes »

Après ce passage à la tête de l’équipe professionnelle, le retour avec les jeunes (Espoirs Pro B) a t-il été facile ?

Non, ce n’était pas facile, et de plus j’étais en fin de contrat. Quand j’ai signé au club il y a 2 ans et demi, l’objectif était d’amener cette génération 2001 au bout, sur un cycle de 2-3 ans, sur les directives du directeur Remy Delpon. Cet été, ça a été dur pour moi de repartir avec les jeunes, je me suis posé beaucoup de questions : est-ce que je repars sur un centre de formation, ou je profite de cette opportunité pour me lancer dans le grand bain ? Avec Remy, on avait déjà eu des discussions sur le fait d’aller au bout avec cette génération : quand il m’a proposé à la fin de l’année de repartir avec les espoirs, j’ai mis un peu de temps à accepter, mais je l’ai fait car je me devais d’aller au bout avec eux.

Considérez-vous que cette génération 2001-2002 est une réussite ?

Mon seul regret avec eux, c’est que les meilleurs joueurs sont soit prêtés (Yvann Mbaya à Poitiers), soit déjà pros (Sitraka Rahiramanantoanina) ou aux Etats-Unis (Quentin Diboundje). Mais pour ceux qui sont restés, ils réussissent au sein du club : Ismael Roche, Maxime Galin et Claudien Elizer-Vanerot s’entraînent toutes les semaines avec les pros. Finalement, je prends plutôt ça comme un succès, puisqu’ils ont fini leur cursus espoirs bien avant la fin de leur cycle.

« Ce n’est pas le même métier »

Quels sont les principales différences entre coacher une équipe de jeunes et des professionnels ?

Déjà, j’ai envie de dire que ce n’est pas le même métier. Cela a été une de mes difficultés quand j’ai repris l’équipe pro, la gestion des entraînements et des joueurs est complètement différente. Je me suis replongé dans mes expériences passées de joueur pour me situer, et si je n’avais pas eu cette expérience, ça n’aurait pas été possible. Depuis 4 ans, j’étais sur de la formation, et je devais switcher immédiatement de méthode lorsque je suis passé avec les pros. La gestion des égos est différente, on est beaucoup plus dans l’accompagnement avec les jeunes, plus directifs avec les pros. Ce qui reste en commun, c’est l’autorité qu’on a sur les joueurs, dans le respect.

L’équipe que vous avez dirigé la saison passée est dans une très belle saison (deuxième de Pro B), la remontée est fortement possible.

L’équipe est bien partie, la dynamique est bonne. Sauf scénario catastrophe (blessure d’un joueur majeur), la montée est envisageable, oui. Le début de saison a été un peu compliqué, avec la descente et le temps d’adaptation, entre un nouveau coach et des nouveaux joueurs. La confiance s’est installée, j’y crois et j’ai confiance en Sebastien Machowski. 

Vous avez été assistant en équipe de France U20 masculine aux côtés de Jean-Aimé Toupane ; qu’est ce que cela apporte de voir évoluer des jeunes joueurs avec un très haut potentiel ?

Avant cela, mon expérience en tant qu’entraîneur de centre de formation (celui de l’AS Monaco, pendant la saison 2017-2018) m’a permis d’accéder à ce poste d’assistant coach en équipe de France U20. D’abord, cela m’a apporté la conaissance des meilleurs jeunes de cette génération, français ou européens. Les U20, c’est un niveau pro ! Ce n’est plus du basket de jeunes, car quand on arrive dans les compétitions U20, on voit des joueurs qui jouent dans des Coupes d’Europe, en EuroLeague. Je prends l’exemple d’un championnat d’Europe, où on avait joué Israël en demi-finales, il y avait des grands joueurs comme Deni Avdija (Washington Wizards) ou Yam Madar (Partizan Belgrade). Être assistant à ce niveau, c’est quelque chose d’assez grand.

« Je veux sortir de ma zone de confort »

Après vos expériences dans le coaching depuis 2015, quel est votre prochain objectif en tant qu’entraîneur ?

D’abord, je ne serai plus sur le centre de formation de Chalon l’année prochaine, je l’ai annoncé aux dirigeants. J’ai envie de passer à autre chose et de sortir d’une certaine zone de confort, j’ai l’impression que je suis rentré dans une routine qui me dérange énormément. Depuis mon expérience avec les pros la saison dernière, je sens que mon moteur est au ralenti. Je veux chercher et trouver de nouvelles opportunités, avec une équipe professionnelle. Je veux changer d’approche, être moins dans la formation et plus dans le management de joueurs. Je tiens à montrer tout mon respect au club de Chalon, pour qui la formation est au coeur du projet du club, et avoir eu la chance de coacher sur ce centre de formation donne quelques garanties, quelques armes, pour que je puisse passer à autre chose, sur un niveau plus élevé.

Sur cette saison d’Espoirs Pro B, vous êtes dans la poule haute de la deuxième phase  après un très bon début d’exercice (deuxième du groupe A, 12 victoires pour 4 défaites), la saison est-elle une réussite jusqu’ici ?

La vraie réussite, le vrai succès, c’est le fait que 3 joueurs espoirs s’entraînent régulièrement avec les professionnels, ainsi que tous ces joueurs, que j’ai eu sous mes ordres, qui s’affirment au niveau pro (Yvann Mbaya à Poitiers, Sitraka Raharimanantoanina avec l’équipe Pro B, Quentin Diboundje à Tennessee en NCAA).

La vraie réussite, elle est là ! Les résultats sur un centre de formation n’ont pas vraiment de valeur, puisqu’ils sont tronqués par les effectifs. En espoirs, les joueurs changent très souvent, cette année avec Chalon, on a jamais joué avec plus de 5 espoirs, le reste étaient des cadets (U18). C’est une chose que l’on doit accepter quand on veut être entraîneur de centre de formation, et s’asseoir un peu sur les résultats : récemment, on a joué à Antibes (défaite 67-58) avec 8 joueurs, 4 espoirs et 4 cadets, mais c’est un succès car j’ai un joueur de première année cadet qui a joué 17 minutes. Malgré tout, la saison est très positive si on parle de résultats, et de formation des joueurs.

Comment trouvez-vous la nouvelle formule du championnat Espoirs Pro B – le fait notamment de ne plus jouer en levée de rideau des pros – après une grosse moitié de saison disputée ?

D’abord, je reste persuadé que notre système de formation implique de confronter les jeunes aux adultes. Quand les joueurs sortent du système espoirs, ils mettent un peu de temps à s’adapter au niveau et aux exigences professionnelles. J’aimais bien l’ancienne formule, où l’on jouait contre des NM1, NM2, NM3, mais elle n’était pas parfaite, il devrait y avoir une sorte de système hybride. Tout de même, je suis très surpris du niveau de jeu du championnat. En Espoirs ELITE, il y a plus de talent, en Espoirs Pro B, j’ai l’impression que les joueurs sont mûrs, prêts à jouer. Certains joueurs ont été libérés par des centres de formation de Pro A, et peuvent jouer avec les Espoirs, tout en s’entraînant avec une équipe de Pro B, ce qui n’aurait pas été possible s’ils étaient restés dans leur club.

« Zvezdan Mitrovic est une inspiration pour moi »

Quels sont vos modèles dans le coaching ?

J’ai eu la chance de travailler avec Jean-Aimé (Toupane, NDLR), qui est un mentor, j’ai joué avec lui à Toulouse quand j’avais 20 ans et lui 40, puis il m’a coaché dans cette même équipe ; il m’a beaucoup apporté sur la gestion d’un staff. Philippe Hervé, en 6 mois, m’a énormément appris tactiquement, sur les réseaux offensifs et défensifs, le jeu loin du ballon.

Mais surtout, Zvezdan Mitrovic à Monaco a été une énorme inspiration pour moi : je prends pour anecdote le début de saison quand j’entraînais les Espoirs de Monaco. Je lui ai demandé la façon dont il voulait que je joue avec l’équipe, pour que les jeunes susceptibles de jouer avec les pros puissent s’adapter. Il me répond : « Ali, est-ce que tu as Dee Bost ou un joueur qui s’en rapproche dans ton équipe ? » Je lui répond que non, il me dit : « Mais alors pourquoi tu veux faire les mêmes systèmes que moi ? ». J’ai trouvé cela d’une pertinence folle. Il m’a dit de me créer mon identité, de rester dans la formation, quand lui travaille sur de la compétition. Mais Zvezdan Mitrovic a toujours été la quand j’avais des questions à lui poser, il est à l’opposée de l’image qu’il répercute dans les médias, c’est un entraîneur toujours présent pour aider les autres.

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