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ITW Christophe Denis : « Si une opportunité se présente, je me ferais un plaisir de la saisir ! »

« Le sport doit nous apprendre à nous canaliser, nous rassembler, nous éduquer et nous amener à nous dépasser. » Une discussion, un brin philosophique, mais qui vient du cœur. Christophe Denis, actuel entraineur de Malakoff en Pré-nationale (Île-de-France) et consultant pour La Chaine L’Équipe et Canal+, nous a accordé un entretien. Le match entre l’ASVEL et Orléans, le coaching de haut-niveau, le « Projet Malakoff »… Le vainqueur de la Coupe de France 2013 avec le Paris-Levallois et de la Leaders Cup Pro B 2015 avec Bourg-en -Bresse partage son point de vue et ses objectifs.

Christophe, tu étais dimanche aux commentaires du match entre l’ASVEL et Orléans. Avec deux victoires en deux matchs sur la semaine écoulée, penses-tu que la saison de l’ASVEL est enfin lancée, après un début de saison difficile ?
Je ne sais pas, c’est une question délicate. Je pourrais le dire qu’à la fin de cette semaine. Ils ont deux matchs d’EuroLeague qui arrivent. S’ils arrivent à bien gérer cette semaine-là en gagnant 3 matchs sur 4, je pense que l’ASVEL aura lancé sa saison. Mais après la première mi-temps face à Orléans, ça ne me suffit pas pour dire de manière définitive qu’ils ont lancé leur saison. D’autant plus qu’en deuxième mi-temps, la « bascule » s’est faite par un jeune garçon de18 ans à qui il faut donner beaucoup de crédit. Il ne faut pas considérer Matthew Strazel comme un jeune espoir qui tout à coup illumine la rencontre, car c’est un joueur à part entière dans l’effectif de Lyon. 
Pour que l’ASVEL lance définitivement sa saison, il faut que l’on retrouve cette hiérarchie qui a été voulue dès la construction de cet effectif. Je veux parler des leaders, il faut qu’ils ancrent définitivement la hiérarchie voulue par le staff entre les joueurs. Et l’alchimie de jeu qui en découle, est également inclue dans cette hiérarchie que cette équipe doit avoir. On voit l’ASVEL qui progresse mais qui n’a pas la maitrise totale de certains temps fort d’une rencontre. Je reste dans l’attente de ce qu’il va se passer lors de ces prochains matchs. Je ne suis pas inquiet pour eux…

« Je me suis toujours senti prêt, aujourd’hui plus que jamais, et si une opportunité se présente, je me ferais un plaisir de la saisir ! »

Ta place est-elle maintenant au micro et aux commentaires plutôt qu’à la place de T.J. Parker et Germain Castano ? 
Ce sont deux très bon coachs, et à chacun ses opportunités. Je suis toujours coach et j’apprécie cette période de consultant pour La Chaine L’Equipe et Canal+. Je profite de cette période où je ne suis pas sur un banc de touche pour continuer d’évoluer dans le basket de haut-niveau, mais de manière différente et complémentaire.

Tu as entrainé à haut niveau pendant des nombreuses années à Paris-Levallois, Rouen, Bourg-en-Bresse mais aussi en Équipe de France A’, le coaching au haut-niveau c’est donc toujours d’actualité pour toi ? 
Bien sûr que oui c’est toujours d’actualité. Ce n’est pas fini. Et justement, quand tu es coach, tu as souvent la tête dans le guidon. Tu enchaines tous les jours sans forcément prendre le temps de lever la tête pour regarder ce qu’il se passe et de me perfectionner. Par exemple, cette semaine, je vais aller regarder les Metropolitans 92 s’entrainer pour observer comment fonctionne Jure Zdovc. Je vais regarder sa manière de faire, échanger avec lui pour qu’il me partage son approche de la compétition. Je pense que tout technicien n’arrête jamais de l’être jusqu’à la fin de sa vie. Je me suis toujours senti prêt, aujourd’hui plus que jamais, et si une opportunité se présente, je me ferais un plaisir de la saisir !

Tu penses que tout ce que tu fais maintenant te rendra meilleur lorsque tu prendras une nouvelle équipe ?
C’est certain ! Je reste connecté au terrain, je suis toujours dans ce rythme d’entrainement et de coaching avec Malakoff. Le métier de coach, de nos jours, est beaucoup plus porté sur la gestion du groupe et de l’individu que sur des choses très technico-tactiques. Un bon coach est avant tout un bon manager.  Cette période m’a fait prendre du recul sur moi-même. J’ai pu suivre des formations sur la gestion d’un groupe et sur la préparation mentale. Ces expériences m’ont permis de m’ouvrir les yeux sur des choses qui, aujourd’hui, me paraissent fondamentales à gérer. Pascal Donnadieu, Vincent Collet, Jure Zdovc et Zvezdan Mitrovic (actuel entraineur de Monaco, NDLR), ce sont des coachs avec qui j’entretiens de bonnes relations. Je parle beaucoup avec eux sur leur approche de la compétition.

« On en revient à la même chose : la nature du sport. Quel message et quel rôle le sport doit avoir ? »

À Malakoff tu es un couteau-suisse : responsable des coachs, directeur sportif, responsable des opérations basket, tu fais partie du comité directeur du club … Quels sont les objectifs à long termes avec Malakoff ?
La première chose c’est que dans cette aventure, je ne suis pas seul. Je suis avec Erwan Abautret. Me lancer dans ce projet a été conditionné avec le fait qu’Erwan devienne président du club. J’ai beaucoup d’estime pour lui. Énormément. On partage les mêmes valeurs et on vient du sud tous les deux (rires). À Malakoff, il y a plusieurs projets. D’abord une ambition sportive concernant l’équipe première avec une montée en NM3, même si on ne se fixe pas de limites et envisager d’aller encore plus haut… Nous sommes très portés sur la formation des jeunes joueurs et des cadres techniques. Amener Malakoff à ce niveau prendrait du sens à ce que l’on est en train de faire sur les catégories jeunes. On a l’objectif d’être un club formateur. Notre partenariat avec le centre de formation du STB Le Havre (NM1) offre la possibilité aux jeunes joueurs de notre club un accès vers le haut niveau. Idem pour les entraîneurs de notre section. Ce partenariat nous tiens à cœur !

Mais après ce travail sur le sportif, il y a pour moi l’un des pôles les plus importants, c’est le pôle « vivre ensemble ». Je pense que le principal rôle d’un club amateur et de se servir de l’activité basket pour aider nos jeunes à devenir citoyens. Différents projets ont vu le jour autour du Basket santé (labellisé), du monde de l’entreprise, des luttes contre les violences, de la place de la femme dans le sport etc…
Le pôle « formation d’officiels » avec la création d’une école d’arbitres. On a voulu donner à nos jeunes l’opportunité de s’impliquer un maximum dans la vie de notre club (l’USM Malakoff). 
Les opérations basket et la formation des cadres. C’est un gros dossier qui me tient à cœur. L’objectif est défini en un mot : le développement. J’ai souhaité réfléchir sur un projet de formation d’entraîneurs au sein d’un club qui se veut formateur de joueurs, et qui devra s’il veut améliorer ce secteur-là se prendre en main pour uniformiser les actions de ses techniciens.
Dans le projet du développement du club, on travaille aussi beaucoup sur l’évènementiel. On avait l’intention de faire un tournoi international 3×3, qui a été annulé à cause de la COVID-19, d’un niveau Open Plus. On va remettre ça pour la saison prochaine. On a également fait une opération « Retour au Jeu » en début de saison, en organisant une Summer League entre plusieurs clubs et sur plusieurs jours, qu’on a appelé la Spartans League. On veut devenir une place forte sur la région parisienne en ayant la possibilité de créer des évènements nationaux et internationaux.

Faire « l’éloge du courage »

Christophe Denis ajoute qu’« aujourd’hui, tout le monde essaye de faire des choses pour le basket. Malgré le fait que l’on traverse une période tristement inédite, il me semble important de continuer à suivre la ligne directrice du développement de notre sport. Il faut faire l’éloge du courage. Prendre la parole quand on peut le faire et encourager ceux qui permettent au basket d’exister encore. Je pense aux clubs (ASVEL, Monaco et Boulogne-Levallois) qui ont accepté de jouer à domicile et à huis clos en cette période difficile. Il faut les remercier. Grâce à des clubs comme ça, grâce aux différents médias, le basket vit encore. Cette situation nous oblige à nous adapter. Comme un coach. Parfois on a notre plan de match et il ne se passe pas comme prévu. Il y a des moments où il faut penser au plan B. Aujourd’hui, on est tous obligé de s’adapter. On a l’opportunité de prouver à beaucoup de monde que les gens du basket peuvent avoir de bonnes idées qu’on peut s’adapter. Il ne faut pas se poser en victime. On a tous compris que cette situation est terrible. Il faut mettre en avant les personnes qui prennent des décisions, et assument leurs responsabilités pour mettre le basket en avant, que ce soit la FFBB, la LNB, les Ligues Régionales, les Comités Départementaux, les clubs amateurs ou même les politiques ! ».

 

 

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