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ITW Éric Bartecheky : « Malheureusement, le maintien est devenu l’enjeu de notre saison »

Voilà maintenant plus de sept ans qu’il arpente les bancs de Jeep ÉLITE et on ne l’avait encore jamais vu dans cette situation, celle d’une équipe qui n’arrive plus à trouver le chemin de la victoire. Ou presque. En 2013/14, alors à la tête du Havre, Éric Bartecheky avait connu deux séries successives de sept puis six défaites, soit une seule victoire en quatorze rencontres. Un souvenir qu’il a convoqué à plusieurs reprises en conférence de presse après le revers à Bourg-en-Bresse, sans que les situations ne soient foncièrement similaires. Il n’y avait rien de surprenant à voir le STB se débattre en fond de classement, et surtout, les coéquipiers de Cedrick Banks avaient réussi à sauver l’essentiel, soit le maintien en Jeep ÉLITE.

Depuis cette période délicate, Éric Bartecheky avait l’étiquette de faiseur de miracles : l’une des meilleures saisons rapport qualité / prix de l’histoire du championnat de France (6e avec Saint-Thomas, plus petit budget de Pro A, en 2014/15), le retour de l’Élan Béarnais en playoffs, le sacre du Mans… Et donc forcément le retour au premier plan de Gravelines-Dunkerque ? Dans le sport, les choses ne sont pas si simples.

Après les années fastes du début de la décennie (double premier de la saison régulière, vainqueur de la Semaine des As 2011 et de la Leaders Cup 2013), le club maritime a progressivement sombré dans l’anonymat, enchaînant les saisons sans saveur, une seule participation aux playoffs à la clé (6e en 2015/16). Alors oui, retrouver le BCM dans le ventre mou de la Jeep ÉLITE relève désormais presque de l’habitude mais à y regarder de plus près, jamais l’équipe gravelinoise n’avait compté aussi peu de victoires à ce stade de la saison (5v-10d). La sonnette d’alarme n’est pas encore tout à fait tirée, les performances proposées sont plus cohérentes que ce que la série de défaites ne veut bien le suggérer mais les Nordistes sont désormais aux portes de la zone de relégation. Les ajustements ne sont pas payants (Adonis Thomas écarté), les blessures s’enchaînent (Bangaly Fofana puis Juice Thompson) et la victoire se dérobe depuis le 9 novembre. Interrogé vendredi à Bourg-en-Bresse après le sixième revers de rang de son équipe (80-89), Éric Bartecheky a effectué un point complet sur la situation actuelle du BCM Gravelines-Dunkerque.

Des changements attendus sur la ligne arrière et au poste 4

Éric, vous avez livré une belle prestation ce vendredi soir à Bourg-en-Bresse mais cela n’a pas suffi…

Comme souvent… Sur nos six défaites de suite, à part la dernière contre Strasbourg où on a été dominé, ce sont des matchs où l’on est au coude-à-coude. Je pense que l’on manque vraiment d’efficacité et de qualité dans la gestion des situations défensives que l’on rencontre. Lorsqu’on repart sur la deuxième mi-temps par exemple, on laisse quatre tirs primés de suite sur des retards et des erreurs stratégiques : McCree qui change et donne un tir à Andjusic, une sortie en retard sur Peacock, McCree qui vient aider côté ballon sur le drive de Peacock et laisse Wilson tout seul, Mipoka en retard sur une situation de sortie d’écran. Ce soir, Bourg termine avec 16/26 à trois points, c’est énorme. Les autres chiffres sont plutôt bons : ne perdre que dix ballons à l’extérieur, je signe tous les jours. Malheureusement, on laisse encore trop de points avec les rebonds, on a un gros déficit dans ce domaine-là cette saison. Pour résumer, notre manque d’efficacité globale en défense ne peut nous emmener vers la victoire. Même si l’on produit des choses intéressantes par ailleurs, avec notamment 80 points marqués à l’extérieur.

Lorsque l’on voit ce que vous êtes capable de produire avec seulement sept joueurs, cela reste porteur d’espoir ?

Oui et non. Je crois beaucoup au contexte : lorsqu’on est à sept, il y a parfois des libérations de certains joueurs, tout le monde est investi. À neuf, on est censé pouvoir être beaucoup plus exigeant et demandeur dans les efforts sauf que cette situation crée beaucoup plus souvent des frustrations. Cela dit, le but est de retrouver une équipe à neuf joueurs, avec l’objectif de combler les manques dont je vous parlais, notamment aux rebonds. Cela passe par un autre profil de poste 4 que celui de McCree et il faut que l’on repense notre ligne arrière pour tendre vers ça.

Cela veut-il dire qu’Erik McCree, pourtant votre meilleur marqueur, est sur un siège éjectable ?

Non, non. Il n’a pas été efficace ce soir mais il nous apporte quelque chose depuis le début de saison, notamment des points. Il est exemplaire sur le travail à l’entraînement, l’engagement, l’état d’esprit. Après, cela reste un jeune joueur qui possède un profil particulier en tant que poste 4. Je ne pense pas qu’il soit menacé, il faut juste l’accompagner en trouvant un autre poste 4/5 différent avec plus d’expérience.

Concernant votre ligne arrière, il est vrai que l’on attendait beaucoup mieux de l’association entre Juice Thompson et Trey Lewis…

Oui, on manque d’impact général sur notre ligne arrière. Ce n’est pas seulement des points car on en a de Trey Lewis ou de Benjamin Sene ce soir. Cela manque de lecture en attaque et défensivement, c’est parfois compliqué (à l’image des 30 points et 9 passes décisives de Danilo Andjusic, ndlr). On a énormément de soucis et c’est pour ça qu’on en est là. On ne peut pas tout résoudre. Mais ce qui est hyper frustrant, c’est qu’on est dans tous les matchs.

Où en êtes-vous dans cette quête de nouveaux joueurs ?

C’est très compliqué. C’est bien beau de vouloir faire des réajustements mais il y a déjà la réalité économique du club à prendre en compte. Surtout, la plus grosse difficulté est de trouver les joueurs. Il y en a sur le marché en ce moment mais encore faut-il pouvoir trouver ceux qui correspondent à ce dont on a besoin. Ce problème là est plus présent que l’aspect financier, où l’on peut toujours trouver des possibilités dans les négociations que l’on entreprend lorsqu’on se sépare d’un joueur, comme avec Adonis (Thomas) en ce moment. C’est une équation qui n’est pas simple à résoudre. Pour l’instant, il n’y a aucune avancée sur un joueur en particulier.

« Les victoires rassemblent, les défaites déchirent »

L’objectif playoffs est maintenant abandonné ? Le maintien est désormais la nouvelle priorité du BCM ?

Oui, il faut être réaliste. C’est malheureusement l’enjeu pour nous maintenant, nous sommes complètement engagés dans cette lutte pour le maintien. Cela va être compliqué. J’ai connu cela huit ans en arrière avec Le Havre (six ans en réalité, ndlr). C’est toujours difficile de retrouver cette situation après avoir lutté pour les playoffs mais ça fait partie du boulot, c’est la situation du club aujourd’hui. On a deux matchs compliqués pour terminer l’année : on reçoit Boulogne-Levallois puis on va à Villeurbanne. Avec six défaites de suite, cela peut aller sur une sacrée série. Parallèlement à cela, on essaye de trouver des solutions pour repartir sur un schéma différent au mois de janvier et être dans cette lutte pour le maintien sur la deuxième partie de saison. 

Est-ce qu’avoir des JFL d’expérience peut aider dans ce type de situation ?

À condition d’avoir un équilibre différent et des étrangers plus impactants afin que nos Français puissent avoir moins à donner. On a aussi une équipe avec des joueurs français vieillissants. Il faut que l’on ait plus de locomotives chez nos joueurs étrangers et que eux apportent plus de rotations, d’expérience. À cette condition-là, oui. Sinon, non.

On a vu des joueurs particulièrement marqués en quittant le terrain. Benjamin Sene, particulièrement, avait le visage défait. Comment étaient-ils dans les vestiaires après le match ?

Nous sommes tous des compétiteurs. Personnnellement, je n’ai pas vécu depuis ma deuxième saison au Havre (ndlr, en 2013/14, avec deux séries successives de sept et six revers, soit une seule victoire en quatorze matchs). J’ai rarement connu des séries de trois défaites, jamais plus. Lorsque l’on est dans une spirale comme actuellement, c’est très difficile. Mentalement, c’est très compliqué pour les joueurs car les victoires rassemblent, les défaites déchirent. Mais ce soir, les gars ont fait les efforts, c’est notre qualité qui n’est pas bonne. Ils auraient mérités d’être récompensés, encore faut-il pouvoir effectuer les stops nécessaires. Cela permet au moins de donner un peu de positif, même si ce n’est pas simple à percevoir dans une telle situation. Mon job est de prendre un maximum de recul par rapport à ça mais c’est dur.

À Bourg-en-Bresse,

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