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ITW Lou Bobst, anatomie d’une chute pour l’équipe de France U20 à l’Euro : « On ne laisse pas une belle image »

En exclusivité pour BeBasket, Lou Bobst (Aulnoye) est revenue sur le cauchemar vécu par l’équipe de France U20, passée de double championne en titre à première non-relégable cet été lors de l'EuroBasket.
ITW Lou Bobst, anatomie d’une chute pour l’équipe de France U20 à l’Euro : « On ne laisse pas une belle image »

La détresse de Lou Bobst après l’élimination des Bleuettes en 1/8e de finale de l’EuroBasket

Crédit photo : FIBA

Treizièmes sur seize à l’EuroBasket U20, les Bleuettes ont évité le pire en se maintenant de justesse en division A européenne, après une compétition estivale totalement ratée au Portugal.

Dans le marasme tricolore, la jeune meneuse de l’AS Aulnoye, formée à Tarbes, Lou Bobst (1,75 m, 19 ans) est ressortie du lot, alors qu’elle vivait sa première campagne chez les Bleues. Pour BeBasket, elle évoque “l’amertume” de ce premier rendez-vous, mais aussi la réaction française pour se sauver de justesse et éviter un nouveau fiasco.

PROFIL JOUEUR
Poste(s): Meneur
Taille: 175 cm
Âge: 19 ans (16/09/2005)

Nationalités:

drapeau-france-carre.jpg
Stats 2025-2026 / EuroBasket U20 Féminin
PTS
12
#25
REB
1,4
#139
PD
2,6
#34

« Une forme de suffisance s’était installée
après les deux derniers titres »

Lou, comment vous sentez-vous, quelques jours après la fin de la compétition ?

Il y a forcément un gros, gros, goût amer, parce qu’on n’était pas du tout parties là-bas pour un résultat pareil. Au vu des deux dernières campagnes des équipes de France et des deux derniers titres, on partait pour la même chose. Finir treizième, c’est un sacré coup dur.

En plus de l’amertume, il y a beaucoup de déception. Montrer cette image là de l’équipe de France, de la génération 2005 qui aura fini treizième d’un championnat d’Europe… On ne laisse pas une belle image, d’autant plus pour une dernière compétition en jeunes. Personne ne voulait montrer ce visage.

A-t-il été facile d’aborder cette compétition avec la casquette de double championne d’Europe ?

Je pense qu’inconsciemment, il y avait une forme de suffisance qui s’était installée après les deux derniers titres. On avait un statut de favorites, même si on ne l’a pas crié sous tous les toits. C’était dans les têtes de tout le monde. On nous a tout de suite parlé des enjeux, qu’on y allait pour gagner, mais même personnellement je n’y allais pas pour autre chose que pour l’or. Après je n’avais pas forcément de pression vis-à-vis de ça, car c’était ma première compétition en équipe de France. J’y allais juste pour découvrir de monde-là, kiffer, et bien sûr ramener l’or. Ça n’a pas été le cas…

Pouvez-vous parler de cette équipe, de ses points forts ?

Ce qui était très flagrant sur la compétition, c’est que l’on avait une équipe très athlétique. En comparaison à chacun de nos adversaires, on voyait dès l’échauffement que physiquement, on était bien plus athlétiques. Mais je ne pense pas que ça nous ait tant servi que ça… On n’a pas vu une domination par rapport à ça, notamment défensivement. On avait pour objectif d’être une équipe très défensive, pour relancer et avoir du jeu rapide ; on a vu qu’au final on a encaissé un nombre élevé de points à chaque match. En fait, nos qualités athlétiques ne nous ont pas permis d’atteindre nos objectifs.

« Nos qualités sont devenues nos défauts »

Qu’est-ce qui a empêché que ces forces soient pleinement efficaces ?

Je pense que les autres équipes se sont adaptées et pas nous. On est trop restées sur ça. Les autres équipes se partageaient mieux le ballon que nous. Nos qualités sont devenues nos défauts, nos failles ; et les équipes qui jouaient mieux au basket que nous étaient capables de nous battre. Si c’était à refaire, je travaillerais notre capacité d’adaptation, et aussi la manière dont on se passait la balle. Au-delà de l’aspect défensif, on avait peu de jeu collectif en attaque. C’était flagrant que notre jeu offensif n’était pas huilé.

Avez-vous manqué de temps ?

Pas vraiment… On a eu une longue préparation en amont, avec le temps de se préparer et un environnement compétitif car tout le monde voulait gagner sa place. On s’est peut-être satisfaits de nos gabarits et qualités de vitesse que l’on avait. On se sentait prêtes physiquement à encaisser l’intensité de la compétition. Après, en termes de basket pur, on ne sait jamais vraiment, et puis je pense que l’on n’a pas cherché à développer réellement notre basket.

Les matchs de prépa ne nous ont donné aucune indication : par exemple on avait joué l’Espagne en amical, et leur équipe n’avait rien à voir avec celle qui a remporté la compétition. Ensuite la compète a été assez longue, avec sept matchs sur dix jours. Et même en perdant en huitième, il y avait les matchs de classement derrière, physiquement c’est très épuisant.

Est-ce qu’il a été facile de se relever après l’élimination ? 

Non, pas du tout. On perd le huitième puis le premier match de classement face à la Lettonie, mais on n’avait clairement pas encore digéré car c’était le lendemain de notre élimination. C’était devenu compliqué de se relancer mentalement et de se dire qu’on ne joue “que” pour des matchs de classement et pour ne pas descendre en division B.

Après ce match, il y a sans doute eu un peu de fierté, d’orgueil : la France ne peut pas aller en division B, et on ne peut pas laisser ça à la génération suivante. Ce n’était juste pas possible. On a toutes eu conscience de cela, et on s’est dit qu’il fallait tout donner coûte que coûte. Parce que de toute façon, notre basket n’était pas très bon depuis le début. Mais là, il était question de tout donner sur le terrain, aller chercher le moindre ballon qui traîne. On est revenues en guerrières.

Pour sa première compétition internationale, Lou Bobst a terminé meilleure marqueuse de l’équipe de France U20 (photo : FIBA)

Quel bilan faites-vous de votre compétition, à titre individuel ?

Je n’ai pas encore tout analysé dans ma tête, mais je reste contente et fière d’avoir pu participer à ça car c’était ma dernière année d’éligibilité en équipe de France jeunes. Je pense qu’individuellement, j’ai franchi un step dans pas mal d’aspects de mon jeu. J’ai eu beaucoup de responsabilités, je n’avais plus à hésiter sur mes tirs alors je les ai pris et ça m’a bien réussi sur le tournoi. Je sais que dans quelques années je m’en souviendrai, amèrement mais j’en retiens du positif tout de même.

Est-ce que l’amertume de la sélection devient un carburant pour la saison à venir à Aulnoye ?

Ce sont deux choses différentes, je me suis battue pour mon pays cet été, maintenant je retourne me battre pour mon club. Mais cela me motive à faire une bonne saison, à poursuivre sur la bonne lancée sur laquelle je suis. Indirectement, c’est un carburant.

« La saison prochaine, j’ai vraiment
envie de passer un cap important »

Que retenez-vous de votre première saison dans le Nord l’an dernier, après votre départ de Tarbes ?

C’était une saison un peu mitigée car avant mon arrivée, Aulnoye avait fini premier et chuté en demi-finale. On visait la même chose, et on a fini neuvième… Il y a eu un énorme gap, un changement de coach en plein milieu de la saison ; c’était un peu conflictuel. La saison n’a pas été facile, mais enrichissante car c’était ma première saison professionnelle et j’ai découvert la Ligue 2. Mais la saison prochaine, j’ai vraiment envie de passer un cap important.

La Ligue 2 passe de 12 à 14 équipes, quel est votre sentiment sur ce changement de formule ?

C’est quelque chose de bon pour le développement du basket féminin en général, et puis cela nous ajoute quatre matchs à une saison qui n’est pas forcément très longue. J’espère que cela se passera bien cette année pour que cela passe aussi à 14 équipes en Ligue Féminine à terme. Après, vu les problèmes économiques en ce moment, je ne sais pas si c’est dans les plans aujourd’hui. J’ai vu la situation de Tarbes par exemple, mon ancien club, et cela ne fait plaisir de les voir descendre. Mais cela montre qu’il y a des problèmes dans le basket féminin en France. Il y avait déjà quelques signaux d’alerte quand j’y étais encore, mais je pensais que les personnes qui dirigent le club allaient pouvoir régler cela et faire en sorte que cela s’améliore.

Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre jeune carrière ?

Je veux me développer dans tout : le scoring, la création pour mes coéquipières, pour prendre de l’ampleur et monter de niveau la saison suivante, que ce soit en France ou pas d’ailleurs. L’Espagne peut par exemple correspondre à mon jeu, je verrai ce qui se présente mais je suis pleinement à Aulnoye. Notre effectif a été quasi intégralement renouvelé avec seulement deux joueuses qui sont restées, dont moi. Les joueuses qui nous rejoignent viennent de l’étranger, d’universités, mais ce peut être très intéressant. On vise forcément les play-offs, je suis sûre qu’avec cette nouvelle équipe et un nouveau staff, on peut faire de bonnes choses.

Image Arthur Puybertier
Arthur Puybertier est le journaliste rookie de BeBasket. Il suit de près l’actualité du basket, de la Nationale 1 jusqu'à la NCAA, NBA et WNBA ! Il analyse le jeu et les transferts avec une solide culture sportive et un regard éclairé sur les enjeux du sport. Cette saison, il couvrira également l'Euroleague et la Betclic ELITE depuis l'Adidas Arena et le Palais des Sports Maurice Thorez, pour vous faire vivre l'actualité au plus près.
T-shirt offcourt

Commentaires


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gdeschozadir
Ses commentaires sur la préparation et et le déroulement de cet Euro accablent également le staff.
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(3) J'aime
thegachette
C'est le moins que l'on puisse dire.
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(0) J'aime
jeildo
Retour très intéressant car ce qu’elle dit nous fait penser à beaucoup d’équipes de France jeune qu’on a vu joué. La stratégie de certains à la fédération est simple : avoir une équipe athlétique pour défendre dur et avoir du jeu rapide. Ça marche contre les petites équipes mais pas les grosses où il faut d’autres ingrédients pour les battre et notamment davantage de qualité basket et intelligence collective.
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chriher
C'est exactement ce que j'avais développé sur un autre article. Plan A pression tout terrain, plan B pression tout terrain... L'année dernière Julie Barennes avait analysé la victoire en expliquant que son équipe avait une réponse à chaque situation . Elles avaient battu une Espagne théoriquement supérieure.
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