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ITW Mathieu Wojciechowski de retour au Limoges CSP : « Une autre manière de voir le jeu »

Après deux saisons à l'ESSM Le Portel à cravacher pour le maintien, Mathieu Wojciechowski retrouvera les joies d'une Coupe d'Europe avec le Limoges CSP à la rentrée. L'ailier franco-polonais, de passage dans le Limousin entre 2015 et 2017, s'est engagé pour deux saisons avec le Cercle Saint-Pierre. Il s'est confié sur cette nouvelle opportunité, est revenu sur sa première expérience limougeaude et a fait le bilan de ses deux années dans le Nord.
Crédit photo : Pauline Ledez

Le Portel – Limoges, c’est un trajet que Mathieu Wojciechowski va de nouveau emprunter début août. Comme en 2015, il quitte le Nord pour rejoindre la Haute-Vienne. À l’époque, l’ailier franco-polonais découvrait l’exigence de la première division française. Son expérience à Limoges a été plus courte que prévu puisqu’il a quitté le CSP après deux ans de collaboration, alors qu’il avait paraphé un contrat de 5 ans (3 saisons +2 en option). « Même si je n’ai pas joué, j’ai énormément observé et travaillé, j’ai beaucoup appris sur le monde professionnel en allant à Limoges », se remémore-t-il cinq ans après.

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À la recherche de plus amples responsabilités et de temps de jeu, il a ensuite rebondi à la JL Bourg en 2017-2018, avant d’évoluer dans le championnat polonais (Gornicza et Wroclaw), d’où sont originaires ses parents. Ses deux années à l’ESSM Le Portel ont convaincu les dirigeants limougeauds : un contrat de deux ans à la clef et la Basketball Champions League à disputer. « C’est une évolution dans ma carrière », valide l’intéressé. Joueur de devoir (7,6 d’évaluation en 17 minutes en 2021-2022), il semble correspondre à la philosophie jusqu’au-boutiste de Massimo Cancellieri. Entretien.

« Ni le même joueur, ni la même personne »

Le transfert de Le Portel à Limoges, une impression de déjà vu. Pourquoi ce choix ?

Légèrement ! (rires). Limoges est le club qui s’est le plus rapidement et concrètement intéressé à moi. Je suis un joueur polyvalent donc je vais continuer d’évoluer sur le poste 3 et 4. D’autant que j’ai senti une volonté de la part du coach (Massimo Cancellieri) et du DS (Kévin Anstett) de bosser ensemble. Donc ça a été un choix naturel. On connaît les ambitions de Limoges et une Coupe d’Europe, ça ne se refuse pas. À cette étape-là de ma carrière, j’en avais envie. Je sors de deux saisons à l’ESSM Le Portel où on jouait à chaque fois le maintien donc je souhaitais vraiment me frotter à autre chose.

Les dirigeants et le coach ont été séduits par mon style de jeu, par l’énergie que j’apporte sur le terrain. On a beaucoup échangé autour du projet sportif. Ça va au-delà de la simple signature de contrat : il y a une vraie démarche de travail, d’accompagnement, pour m’emmener encore plus haut. C’est ce qui m’a plu.

Par rapport à votre premier passage au Cercle Saint-Pierre (2015-2017), y a-t-il des appréhensions ?

Je ne sais pas. Forcément, j’aurais à cœur de me prouver que je ne suis plus ni le même joueur, ni la même personne. J’espère donc avoir un bien meilleur impact que la première fois.

En tout cas, il y a beaucoup d’excitation. J’ai changé mon approche par rapport à pas mal de choses. Vous vous rendez compte qu’au final, vous vous mettez de la pression pour rien. Il faut juste jouer, essayer d’être le plus impliqué possible. Dès lors, vous arrivez à être concentré sur vous-même. Le fait d’être dans un mode underdogs, c’est cool aussi. Il faut juste y aller en mode combattant et en général, il y a de bons résultats qui en découlent.

Lors de mon premier passage à Limoges, on avait eu une saison compliquée. Ce n’était pas idéal avec un mauvais début de championnat, l’éviction de Philippe (Hervé, en janvier 2016). On avait pas mal bricolé pour finir la saison mais on n’avait pas réussi à atteindre les playoffs. C’était un contexte particulier.

Que retenez-vous de votre premier passage au Limoges CSP ?

Une expérience énorme. C’était mes premières années en Pro A, j’arrivais de Pro B et je passe dans une structure beaucoup plus pro, tout était plus grand. J’ai énormément appris. Même si je n’ai pas joué, j’ai observé et travaillé, j’ai beaucoup progressé sur mon approche du monde professionnel en allant à Limoges. Par exemple, j’ai appris la rigueur du travail avec (Dusko) Vujosevic : c’est un coach d’exception. Il y a des séances où on bossait pendant trois heures et après il nous demandait des extras en mettant 10 tirs à 3-points de suite avec des gants de chantier. C’est cette rigueur mentale… C’était quelque chose de complètement différent de ce que j’avais vécu avant. J’en garde de bons souvenirs même si sur le moment, c’était dur.

« Être professionnel, pas flashy »

Abordez-vous les matchs différemment aujourd’hui ?

Oui. En jouant des matchs, en vieillissant et en prenant de l’expérience, on a une autre manière de voir le jeu. On est beaucoup plus dans la préparation et beaucoup plus à même et prêt à faire les bons moves et les bons choix. On apprend plus de son jeu : où est-ce qu’on peut aller, où est-ce qu’on ne peut pas aller… C’est super important et j’y travaille tous les jours. Je me focalise vraiment sur ce côté professionnel depuis trois ans.

Être professionnel, pas flashy. J’ai toujours préféré la régularité plutôt que d’avoir ce côté flashy et de ne pas exister sur d’autres matchs. Vous venez le samedi soir à la salle et vous essayez de rentrer dans une forme de routine, comme une machine, pour être le plus performant et le plus régulier possible.

Êtes-vous animé par un sentiment de revanche ?

Je ne sais pas si c’est le bon mot mais… Quand j’ai quitté Le Portel et que je suis revenu, je voulais prouver que je ne suis plus le petit de l’époque, que j’étais devenu un pro. On peut parler mais la seule chose qui comptera, ce sera le terrain.

Lorsque que votre signature a été officialisée, Massimo Cancellieri disait : « Ce que j’aime chez Mathieu, c’est sa forte motivation pour se prouver à lui-même et prouver aux autres qu’il peut faire un pas de plus dans sa carrière ». Qu’est-ce que ça vous inspire ?

Quand on a discuté tous les deux, il me disait que j’étais au point A et qu’il voulait m’emmener au point B. Il ne veut pas que je stagne, il veut m’emmener à la prochaine étape de ma carrière. Je pense qu’un joueur est en constante évolution mais il m’a clairement signifié qu’il ne voulait pas que je reste qu’un simple cadre de cette équipe. Et il a réussi à le faire avec ses joueurs cette saison. Quand on lisait les articles en début de saison, tout le monde les enterrait et au final, les Limougeauds font une saison remarquable et finissent 4e.

Limoges serait donc un tremplin vers de nouveaux horizons ?

Oui, c’est une évolution dans ma carrière. J’ai validé mon étape au Portel où j’ai pu me prouver que je pouvais avoir ce rôle-là et le tenir. En fonction des matchs, on verra où ça me mènera. C’est le futur, on ne peut pas le prédire mais c’est déjà une évolution. À moi de valider cette nouvelle étape.

Un retour à l’étranger, ailleurs qu’en Pologne où vous avez joué entre 2018 et 2020 et d’où vos parents sont originaires, c’est dans un coin de votre tête ?

Oui. J’ai eu la chance de vivre mon expérience polonaise, c’était quelque chose de très particulier pour moi vis-à-vis de mes origines. J’ai toujours voulu y jouer. Je ne sais pas où je serai après mais si vous n’avez pas d’ambitions, ça ne sert à rien.

« Quand vous avez un coach qui est à fond sur son banc… »

Comment voyez-vous Massimo Cancellieri ?

Ça a l’air d’être un coach très pointu sur la tactique et il s’avère que le basket est aussi bien un sport physique qu’intellect. J’ai cette image du match contre Limoges au Portel où il nous colle une zone dans une salle du Carnaval bouillante. On n’y arrive pas et on en prend 20 (défaite 59-73, le 12 mars). C’est un basket posé, mais il y a quand même du rythme. Il ne refuse pas de jouer en transition et c’est intéressant. Je pense pouvoir réussir à m’exprimer avec ce coach.

C’est une forte personnalité, mais on en a tous une. Il faut s’adapter à qui est en face de nous mais, il est intelligent. C’est sa façon à lui de transcender les joueurs, de communiquer. Quand vous avez un coach qui est à fond sur son banc, vous n’avez aucune raison d’être à 50 % sur le terrain. Ça motive encore plus : ça donne plus d’élan, d’enthousiasme et d’énergie. Quand tout le monde est impliqué à 100 %, du premier au dernier, ça vous change une équipe.

Quel bilan faites-vous de vos deux saisons au Portel ?

Beaucoup de positif sportivement. Malgré toutes les difficultés que le club pouvait avoir, on a réussi à se maintenir. Ce n’est pas le club le plus riche, ni le plus « brillant » mais on a fait avec les moyens du bord, en restant fidèle à notre identité. La première année a été plus facile que la deuxième saison. Cette année, on partait quand même de très loin mais on a réussi à faire un résultat assez fou avec l’éclosion de pas mal de joueurs.

Comment expliquez-vous votre métamorphose ?

Au moment où tout le monde nous enterrait, on a réussi à remporter des matchs charnières. La rencontre à Strasbourg (victoire 82-79, le 29 janvier dernier), où on joue avec sept joueurs professionnels, en est un exemple. On a fait un match extraordinaire et Nadir (Hifi), qui arrivait sur la pointe des pieds, n’y est pas pour rien (9 points en 19 minutes). Les rencontres importantes, on les a prises. Ça montre que ce groupe avait du caractère.

Au début, on n’a pas eu forcément de chances. Les joueurs majeurs, que Serge (Crevecoeur) avait recrutés, se sont blessés… Tout le monde a dû donner un petit peu plus, que ce soit Ben (Mangin), Noé (Charles-Noé Abouo), Jo (Passave-Ducteil) ou moi… Sans oublier Mouph (Yarou). On ne parle pas assez de lui, mais ça a été l’un des leaders de l’équipe. La touche d’Éric (Girard) est aussi notable : il vous met dans des situations où vous êtes obligés d’aller à la guerre avec lui. On finit 14e du classement, donc c’est une vraie satisfaction. C’est un kiff, on en a tous de super souvenirs.

« Nadir Hifi a apporté un nouveau souffle à l’équipe »

Nadir Hifi (né en 2002) a fait partie des révélations de la saison en Betclic ÉLITE…

Il est arrivé chez nous sur la pointe des pieds. On ne l’entendait pas… Comme les garçons de son âge, il faisait des petites conneries, mais dès qu’Éric (Girard) l’a intégré au groupe professionnel, on a vraiment senti qu’il est devenu un homme. Et beaucoup plus mature. Ce passage de joueur Espoirs au jeune professionnel qu’il est devenu est fou. Avec Mouph (Yarou), Noé (Charles-Noé Abouo), on a passé beaucoup de temps à discuter avec lui, à lui casser la tête, mais au final, c’était pour son bien.

Il a une très belle éthique de travail, il écoute… Je n’ai que des choses positives à dire sur lui. Il bouffe du basket tout le temps. Je suis persuadé qu’il va faire une très belle carrière. Jusqu’où, je ne sais pas, mais c’est un acharné de travail. Il a la tête dure, il sait ce qu’il veut et où il souhaite aller. Il a apporté sa grinta, un nouveau souffle et une énergie nouvelle au groupe. Il rigolait, il vannait dans le vestiaire… Il apportait sa bonne humeur et dans une saison pas facile telle que la nôtre, ça fait plaisir d’avoir des gars qui dynamisent l’équipe.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre faute technique qui condamne Orléans à la Pro B ?

Franchement, j’aimerais bien en reparler avec Nicolas Maestre (l’arbitre). Il me prévient à plusieurs reprises de ne pas franchir la ligne. On le voit sur les images, mais à aucun moment, je ne savais pas que c’était passible d’une faute technique. Je me suis aussi rendu compte que je ne connaissais pas une règle du basket. J’étais vraiment surpris de ce coup de sifflet car d’habitude, les arbitres nous préviennent (un avertissement n’est pas systématique). J’aurais été un idiot de franchir la ligne si l’arbitre m’avait dit que c’était sanctionné d’une faute technique.

Fort heureusement, ça n’a pas eu de conséquences pour nous mais ça a envoyé Orléans en Pro B. Il y a 34 matchs dans une saison donc ce n’est pas sur ce coup de sifflet que l’OLB joue sa saison. Ce n’est pas à moi de dire si cette faute technique est méritée car je ne suis pas arbitre. C’est un exemple très bête mais ce sont des règles qu’il faut qu’on sache. Il faut que l’on communique plus avec les arbitres.

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