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ITW Sekou Doumbouya : « J’ai pensé à arrêter le basket »

Betclic ÉLITE - À l'issue de sa première sortie officielle avec la Chorale de Roanne, bouclée avec une belle fiche statistique (18 points à 8/15, 4 rebonds et 2 interceptions en 35 minutes) mais une défaite, Sekou Doumbouya s'est présenté en conférence de presse à Strasbourg. L'occasion de faire le point sur les années noires traversées par l'ancienne pépite du basket français.
ITW Sekou Doumbouya : « J’ai pensé à arrêter le basket »

De retour en Betclic ÉLITE, Sekou Doumbouya a terminé avec 18 points à 8/15, 4 rebonds et 2 interceptions en 35 minutes à Strasbourg

Crédit photo : Philippe Gigon / SIG Strasbourg

Sekou, c’est sûrement une première frustrante pour vous cet après-midi à Strasbourg…

C’est sûr que c’est frustrant. On commence bien le match en plus, on les accroche, on est devant pendant longtemps puis ils reviennent. Mais je pense qu’on est sur la bonne lancée. Je sens une bonne énergie dans le groupe, une bonne alchimie qui se créé, une bonne entente. Ça ne peut qu’aller mieux. C’est le premier match que je joue avec l’équipe, où je retrouve des vraies situations de match. Les prochaines rencontres devraient bien se passer, voire mieux. On sera meilleurs sur les petits détails, surtout à la fin avec les rotation sur les pick and roll au milieu. Ce sont des petits détails mais ça va le faire.

Quelle est votre regard sur la prestation collective de la Chorale ?

Franchement, bien. Ma première impression est très bonne. On doit juste bien finir les matchs, notamment sur les petits détails, corriger vite les petits lags qu’on a défensivement, et trouver la solution rapidement. Sinon, franchement, on leur tient tête, on est devant plus de la moitié du match. Il faut marquer : on est à 50% aux lancers-francs contre 80% pour eux, des petits détails comme les 3-points. Mais ça va venir, je ne suis pas inquiet. Je sais qu’on va rebondir. Je suis sûr que ça va être mieux.

« Un plaisir de rejouer ! »

Quel regard portez-vous sur votre premier match officiel depuis onze mois ?

C’était un plaisir ! Après, c’était juste un plaisir (il le répète). Il y a eu du déchet, forcément. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué, longtemps que je n’avais pas eu les sensations d’un vrai match à haut niveau. J’ai raté des trucs faciles (il insiste sur le mot, ndlr) : des post-up, des tirs ouverts. Mais ça va venir… Je suis très content. Je me donne, j’ai l’envie. Je veux (il s’interrompt).. Pas forcément montrer, mais juste jouer au basket ! La suite s’annonce bien.

Pouvez-vous nous raconter le tout début de match ? On vous a vu concentré, la tête dans votre maillot… Était-ce le trac ?

Non, c’est plus l’envie de bien faire, de bien rentrer dans la saison. Après, moi, je n’ai jamais le trac, je ne suis jamais frustré, jamais de la vie. C’était plus une concentration.Je voulais bien rentrer dans le match, aider l’équipe au mieux. C’est tout. J’ai absolument jamais le trac.

Et avec vos 35 minutes de jeu, vous n’avez jamais ressenti de fatigue ?

Sekou Doumbouya a retrouvé la compétition après presque un an sans jouer (photo : Philippe Gigon)

Franchement, fatigué non, mais il y a des moments où j’ai eu une baisse de régime, d’énergie. Mais fatigué non… J’ai du cœur, je carbure (il sourit). J’aime bien tout ce qui est effort, j’aime bien me donner. Parfois, je marque des paniers avec juste de l’effort, rien à voir avec le talent. De temps en temps, c’est avec le talent mais la plupart du temps, c’est l’effort, l’effort, l’effort… Donc c’est un peu mon style de jeu. Non, je n’étais pas fatigué pendant le match.

On vous a vu prendre des initiatives très rapidement. Était-ce pour retrouver des sensations ?

C’est exactement ça. Comme le coach vous l’a dit tout à l’heure, il me fait beaucoup jouer exprès pour que je reprenne des sensations dans un match. Ça commence à revenir, je sens que ça revient, je rate des trucs faciles que je ne rate pas d’habitude mais ça fait plus d’un an que je n’ai pas joué. Je sais que ça va revenir, ça va peut-être prendre un peu de temps… (il s’interrompt) Enfin, un peu de temps, une semaine, deux semaines, mais je sais qu’il faut vite être dans le bain. Je pense que c’est déjà pas mal. Ça ne peut qu’aller de mieux en mieux. Je suis content de jouer.

« J’ai eu un dégoût du basket »

L’environnement du club vous a fait comprendre les difficultés du classement ?

J’ai conscience de ça. Je suis là pour aider l’équipe et jouer à mon niveau. Je sais qu’il faut que je sois encore meilleur. Je finis à 18 points, etc. Mais il faut encore plus : des stops défensifs… Il faut produire plus, il n’y a pas que les points. Ça va venir, je ne suis pas inquiet.

Le fait de pouvoir tenir 35 minutes directement, est-ce le fruit du travail de vos derniers mois, depuis la préparation à Monaco, notamment du côté de Dallas ?

L’été dernier, Sekou Doumbouya se présente hors de forme, plus de 120 kilos sur la balance (photo : AS Monaco Basket)

Dallas, exactement. Dallas, c’était un grand, grand, grand travail. Je suis passé de 122 kilos à 101. En deux mois, il faut le faire. Et oui, c’est vraiment le fruit du travail, du travail acharné je dirais. Et c’est tout. Et cette envie-là de rejouer au basket après tout ce qui s’est passé, depuis plus d’un an. J’avais juste envie de revenir au haut niveau, petit à petit.

Y-a-t-il eu un déclic à un moment donné ?

Honnêtement, à un moment donné, j’ai eu un dégoût du basket. De presque tout. Pas forcément par rapport à moi, mais avec tout ce qui s’est passé autour : les proches, la famille, etc. Ça m’est tombé dessus d’un coup. Je n’étais pas bien entouré à ce moment-là et il fallait faire avec. C’était mon épreuve et on sort toujours plus grand des épreuves. C’est un mal qui m’a permis de beaucoup apprendre. Je sais maintenant ce que je veux, où je veux aller, dans quelle direction. Je le prends avec le sourire et je suis là aujourd’hui. Après tout ce qui s’est passé, je suis là. Je me démerde, je me bats, c’est tout (il sourit). Je suis content.

Quand était ce dégoût du basket ?

C’était après ma blessure avec les Lakers. Je me blessure au cinquième métatarse du pied. Je reviens puis je me re-blesse encore, au même endroit. Là, c’était… (il s’interrompt). En plus, j‘avais bien commencé la saison, je jouais, le coach me faisait jouer, et après je me blesse. C’est là que tout a basculé.

« C’est le premier pas de mon come-back »

Avez-vous pensé à arrêter ?

Oui, à un moment donné. J’ai pensé à arrêter pendant un bout de temps. Surtout quand je me suis retrouvé dans le plâtre, dans une botte. Je prenais du poids, je ne faisais rien, je ne pouvais pas bouger. Donc oui, à un moment donné, ouais. Mais bon, on a remonté (la pente) !

Comment avez-vous vécu la saison dernière en G-League ? De loin, on voyait vos faibles statistiques : des 2 points en 5 minutes qui s’enchaînaient…

Blessé lors de sa brève expérience aux Lakers, Sekou Doumbouya a failli arrêter le basket

Ce n’était pas vraiment une saison où je devais jouer. J’avais encore mal. Sur les matchs, je conseillais le coach, il me consultait souvent, ça veut dire qu’il me faisait confiance. Et des fois, si je pouvais dépanner 4-5 minutes, même si j‘avais mal, il me faisait rentrer. Juste le temps de faire souffler les grands. C »était une saison où je devais me soigner, rétablir mon pied. Au final, on finit champions ! Le coach vous en parlera mieux mais j’ai beaucoup participé au titre. Ce sont  des choses que les gens ne savent pas. Ils pensent que j’y étais pour jouer alors que non, c’était totalement différent.

Qu’est-ce qui a fait que vous avez su vous en sortir ?

Je dirais le mental et Dieu. Vous savez, je suis très croyant et je sais que rien n’arrive par hasard. Du coup, j’attendais et je savais que j’allais avoir un déclic à un moment donné. Je savais que ça allait être dur de revenir. Mais j’y crois, toujours. Et aujourd’hui, c’est le premier pas. C’est le premier pas du come-back. Je suis très heureux, je suis très content. Je remercie beaucoup les gens qui ont été là pour moi. Je suis une personne qui ne lâche jamais. Vraiment jamais. Peu importe ce que les gens disent autour… Je ne regarde pas, je ne calcule pas. Je suis là et je fais ce que j’ai à faire.

Qu’est-ce qui a été le plus dur ?

Ce n’était pas la partie mentale. En revanche, perdre 22 kilos en deux mois, c’était dur. Il ne fallait pas juste en avoir envie, il fallait une discipline, il fallait autre chose, vraiment aller chercher ça dans les tripes. Là, j’étais prêt. Je voulais ça surtout. Mais ce n’était pas facile.

« La plus grosse épreuve de toute ma vie ! »

Qui vous a aidé ?

Mes agents. C’était Bouna (Ndiaye), Jérémy (Medjana) et moi. Comsport et moi, c’est tout.

Comment s’est nouée votre deuxième union avec Comsport ?

Au Rhénus, Doumbouya a connu une première inégale : de l’impact et du déchet (photo : Philippe Gigon)

Via mon père. Il était toujours en contact avec Bouna. À un moment, mon père me demande si je ne voulais pas changer d’agence. Je dis OK, pas de souci, car j’écoute beaucoup mes parents. Il me dit d’essayer de voir avec Bouna, qu’il a parlé avec lui et qu’ils sont chauds. Du coup, avec Bouna, on parle, on s’appelle et on met les choses à plat. Et voilà, on est repartis ! Bouna, malgré tout ce qui se passe, malgré tout ce que les gens peuvent penser, c’est comme mon père spirituel, comme ma famille (il sourit). On a toujours eu une bonne relation, il n’y a rien qui a changé. Pareil pour Jérémy.

Est-ce la chose la plus difficile que vous ayez eu à faire dans votre vie ?

C’est la plus grosse épreuve de toute ma vie jusque-là. C’est la plus grosse, vraiment. En plus, ma vie est un film (il rit). Mais bon, c’est comme ça.

« Je ne vois pas Roanne comme une dernière chance »

Vous dites que vous savez désormais où vous voulez aller. Alors où ?

Au plus haut niveau. J‘en ai encore dans les jambes, j’en ai encore dans les tripes. Et comme on dit toujours, seul le travail paye. J’en suis convaincu. Je ne doute pas de mon basket, je ne doute pas de mon potentiel. Ça fait partie des choses dont je me suis rendu compte et je sais que ça va le faire, que je vais le faire. Je ne suis pas inquiet.

Prenez-vous ce passage à Roanne comme une sorte de dernière chance ?

À la Chorale, le 15e choix de la Draft 2019 retrouve le plaisir de jouer (photo : Philippe Gigon)

Non, pas vraiment. Vous savez j’ai 23 ans… Je suis pro depuis que j’ai 15 ans. Comme le dit Bouna, c’est ma deuxième carrière qui commence. Je ne suis pas pressé. Je sais que les choses vont venir petit à petit. Ce qui me reste à faire, c’est jouer, c’est tout. Je me sens très bien à Roanne. Très bien avec le coach, avec le staff, l’organisation, les joueurs. Tout se passe super bien. Je ne vois pas ça comme une dernière chance. Je savais que ça allait arriver, tôt ou tard. Qu’il me fallait juste de la patience, continuer à travailler, et quand le moment arrive, être prêt, tout simplement.

Vous avez enchaîné les clubs, les essais, les négociations jusqu’à Roanne cette saison. N’était-ce pas devenu désespérant à un moment ?

Non, pas vraiment. Par exemple, à Monaco, j’y allais juste pour m’entraîner. Pareil pour Palencia. Les gens ne le savent pas. J’y allais pour rester en rythme, faire du 5-5 à un certain niveau. Non, ce n’était pas désespérant pour moi. C’est un truc que je veux, que j’aime, donc ce n’est pas désespérant pour moi. Pour d’autres, peut-être, mais moi non.

Le regard de Jean-Denys Choulet :
« Je n’ai pas honte de dire que j’aime bien Sekou »

« Il a fait ce qu’il sait faire. Je pense qu’il peut faire encore beaucoup mieux, notamment dans la sélection et dans la réussite. Mais franchement, je suis content de sa prestation. Il était aussi beaucoup utilisé mais c’était volontaire de ma part. Il faut bien un jour le mettre dans le rythme, et il va l’être rapidement. Il est déjà en très bonne condition physique. Tout le monde a pu le voir. Il joue quand même 34 minutes et  36 secondes, sans être spécialement troué en défense, même si c’était parfois un peu compliqué à la fin. Ça veut dire qu’il est en bonne condition physique, largement autant que certains. Il est sur la bonne voie. Il amène de la bonne humeur aux entraînements, des sourires. Je suis très content de ce qu’il fait. J’avais lu les propos de gens bien intentionnés qui disaient qu’il serait viré au bout de deux semaines. Or, j’espère qu’il sera là très longtemps et j’en suis extrêmement content. Son comportement est exemplaire, tant du point de vue basket qu’humain. Si on peut faire taire toutes les mauvaises langues, je serais très content.

Depuis deux semaines, Jean-Denys Choulet ne cesse de répéter sa satisfaction à l’égard de Sekou Doumbouya (photo : Philippe Gigon)

Sekou, il a du basket plein les mains. Je vais vous le dire très clairement ce que Sekou a pu faire par le passé, ce qu’on a pu dire de lui, je m’en tape le coquillard. Tout ce qui m’intéresse, c’est ce qu’il fait avec moi et ce qu’il fait avec nous. Le reste, je m’en fous, j’ai toujours fonctionné comme ça toute ma vie, avec mes joueurs. Je suis plutôt un player’s coach et je n‘ai pas honte de dire que j’aime bien Sekou. J’aime bien travailler avec lui, j’aime bien ce qu’il me fait à l’entraînement, j’aime bien sa joie de vivre, j’aime bien ses bonnets à la con quand on est en déplacement. C’est le Makhtar N’Diaye (joueur de la Chorale entre 1999 et 2001, puis en 2003/04, ndlr) de l’époque. Voilà, c’est tout, ça met un peu de fraîcheur, ça met un peu de joie. Et on en a besoin parce que ce n’est pas facile pour nous cette année… »

Propos recueillis à Strasbourg,

Commentaires


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fussoire38
Bien ! on a tous besoin d'une seconde voire troisième chance pour suivre sa route.
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grotext- Modifié
Ça serait une bien belle histoire s’il devenait ne serait-ce que la moitié du joueur qu’il devait être ! Le fait que cela passe très bien avec JD Choulet annonce une bonne fin de saison pour lui, je lui souhaite en tout cas.
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dams
JDC est un meneur d'hommes comme on n'en voit peu, si le joueur est motivé (et il semble l'être) ça peut donner quelque chose de très bien. Heureux en tout cas de voir Doumbouya rejouer, ça aurait été un immense gâchis qu'il se perde.
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