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Jayson Tchicamboud, le temps est venu

Sur les dernières semaines avant la fin de la saison, Jayson Tchicamboud (1,95 m, 17 ans) a montré le bout de son nez en Jeep ELITE. Le fils de Steed Tchicamboud, pensionnaire du centre de formation de la SIG Strasbourg, a profité du manque de rotation sur les lignes arrières (du aux blessures mais aussi aux départs) pour jouer plus régulièrement. Entré en jeu à cinq reprises sur les sept derniers matchs, il a encore été plus responsabilisé sur les derniers matchs, à Levallois (7 minutes) et Chalon-sur-Saône (9 minutes).

Poste 1-2 long (1,95 m), doté d’une compréhension du jeu au-dessus de la moyenne pour un joueur de son âge, fort défenseur, il doit encore progresser sur son tir, sa conduite de balle et se renforcer physiquement pour passer professionnel à temps plein puis parvenir à atteindre ses objectifs, très élevés depuis tout jeune.

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Jayson Tchicamboud se raconte

Connu très jeune via des vidéos de ses rencontres en U11 et U13, le jeune homme actuellement confiné chez lui à Chalon-sur-Saône revient avec nous sur son évoluation ses aspirations.

Son parcours

J’ai commencé à l’ESPE Châlons-de-Champagne en baby basket (U7) où je suis resté un an. Après j’ai suivi mon père à Cholet, j’y ai passé deux ans. Puis j’ai fait deux ans à Nancy. Ensuite j’ai été pendant quatre ans à l’Elan Chalon. Je devais y rester en minimes mais ils n’avaient pas de minimes France (U15 ELITE). Vu que mon père était à Roanne à ce moment-là, je me suis entraîné avec le coach, je connaissais Malcolm (Cazalon) dont je suis proche depuis tout petit. Ca c’est bien passé donc on s’est dit que c’était là que j’allais aller en U15. En même temps, je suis entré au Pôle Espoirs à la Croix Rousse. En sélection U15, j’ai fait le TIL (tournoi inter ligues) national avec les 2001, qu’on a gagné à Paris. Après en deuxième année U15, j’ai fait le CIZ (camp inter zones), les tests INSEP puis de nouveau le TIL. On est arrivé troisième avec le Lyonnais. Avec Roanne, on est arrivé troisième de France.

Le choix d’aller en centre de formation à Strasbourg

Pendant les tests INSEP, Strasbourg m’avait vu. Vincent Collet était également intéressé, si je n’allais pas à l’INSEP. Le choix de ma famille s’est plutôt porté sur Strasbourg finalement. Cela s’est confirmé comme le bon choix. Dès la première année (U16), j’ai joué en U18 ELITE et en Espoirs. J’étais déjà dans l’effectif Espoirs mais avec les blessés qu’il y a eu, j’ai vraiment été responsabilisé. En deuxième année (U17), j’ai aussi cumulé U18 et Espoirs, avec un titre en Coupe de France U17 à la clé. Et cette saison, afin d’aller en poule haute U18, les coachs m’ont fait jouer les matchs importants. Arrivés en poule haute (groupe A), ils ont voulu me faire jouer tous les matchs sauf qu’on a diminué (ma présence en U18) car je suis souvent avec les pros et que j’ai le bac à réviser, car je suis en terminale S.

L’intégration en pro

La saison passée, j’assistais souvent aux entraînements professionnels. A un moment donné, ils étaient un nombre impair et ils faisaient du 2 contre 2. Du coup, Vincent Collet m’a dit de venir faire l’exercice et j’ai continué jusqu’au 4 contre 4. C’est comme ça que j’ai commencé à faire les entrainements professionnels. Mais c’est vraiment sur la préparation 2019/20 qu’on m’a dit que j’allais m’entraîner avec les pros. Pendant la saison, c’est quand il y a eu des blessés qu’ils m’ont appelé.

Rattraper les cours dès que possible

C’est assez difficile. Dès que j’ai un trou j’essaye de rattraper les cours avec les profs qui sont beaucoup derrière moi, m’aident beaucoup. Par exemple, le samedi matin des fois je ne vais pas au shooting d’avant-match, je fais deux heures avec ma prof de mathématiques. Lors des vacances de février, la première semaine j’ai fait mon bac blanc et la deuxième semaine j’ai eu des cours aménagés avec mes profs qui sont venus à la salle m’aider.

Une période difficile pour Strasbourg qui lui a donné une opportunité

Ca c’est un peu ouvert lorsque Travis Trice est parti. Ensuite il y a eu la blessure de Scottie. C’est vrai qu’au moment où c’était un peu chaud dans le club, j’ai pu avoir des minutes.

Ses sensations en pro

Franchement, avant le match tu te dis que ça va être un match professionnel et tu ne sais pas vraiment comment l’aborder car tu ne l’as pas encore vécu. L’année dernière, je savais que si j’allais jouer, c’était pour les dernières minutes. Là je ne savais pas quand j’allais rentrer. Je suis prêt, je sais que je dois montrer que je suis là en défense. C’est comme ça qu’on nous lance les jeunes. En face, ce sont des humains comme moi, ils ont deux bras, deux jambes. Après c’est la niaque qui parle.

9 minutes de temps de jeu au Colisée, un match forcément particulier

Pendant la semaine, j’y ai pensé. Même si c’était le Colisée, je ne pensais pas que ça allait me troubler. Arrivé à 5 minutes avant le match, je commençais à sentir la pression monter alors que cela n’avait pas été le cas à Levallois par exemple. Arrivé sur le terrain, je me suis dit  »mon père a joué là pendant longtemps, il a gagné des titres ici, tout le monde le connaît… » Même moi on me connaît à Chalon car je courais partout dans la salle pendant les matchs, à la fin du match j’allais sur le terrain… Franchement ça m’a fait quelque de revenir dans cette salle, où même moi je me suis entraîné pendant des heures.

Les entraînements avec son père

On essaye de s’appeler régulièrement, après les entraînements, après les matchs. Il arrive à voir mes matchs donc il me dit ensuite ce qui est bien ou moins bien, ce que je dois faire mieux etc. « Arrête d’avoir peur quand tu es avec les pros ». Il me donne beaucoup de conseils, ça m’aide beaucoup. Quand j’étais en sixième/cinquième, on avait demandé à mon collège de me faire sortir plus tôt le mardi pour qu’on ait un créneau avec mon père pour que je m’entraîne avec lui. Franchement, des fois c’était vraiment dur au point que je pleure. Mon père me disait que c’était pour moi qu’il faisait ça et que je le remercierais un jour car ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’avoir une salle pour lui tout seul mais aussi un père derrière lui qui en plus connaît le basket.

Les highlights de lui en U11

Cela ne m’a jamais destabilisé. On dirait que je dois montrer quelque chose aux gens. On me rabaisse aussi. On trouve que je ne suis pas assez ci ou pas assez ça. Depuis que je suis petit, les gens parlent dans mon dos. Moi je montre sur le terrain ce que je vaux. Si cela ne leur plaît pas, ce n’est pas mon problème. Je joue mon jeu pour moi, c’est tout.

L’impact de son père, très vocal depuis les tribunes

Ca aussi cela ne m’a jamais destabilisé. Je suis né avec, depuis que je suis petit, c’est comme ça. Et même, ça m’aide. Des fois je ne suis pas dans le match et cela m’y remet, ça me booste ! C’est la personne la plus exigeante avec moi.

Son jeu

Je suis un joueur qui peut défendre sur les postes 1 et 2. En attaque, je suis fort avec ma main droite. J’ai une bonne vision de jeu, j’aime bien contrôler mon équipe, communiquer sur ce qu’on doit faire ou ne pas faire. Ce qui me manque vraiment, c’est mon tir qui s’est amélioré mais il manque vraiment de l’adresse.

Son évolution sur le tir

Je suis droitier mais quand j’étais petit et que j’ai commencé à tirer, j’ai shooté main gauche. Mon père n’a pas voulu changer ça. Au Pôle, on a voulu me changer de main. J’ai tiré main droite pendant une année. En fin de saison, on a regardé et on a constaté qu’il n’y avait pas d’amélioration donc on est reparti sur la main gauche. Arrivé à Strasbourg, on s’est reposé la question. Mais on n’a pas encore voulu changer… Je suis persuadé que je peux y arriver avec la main gauche. Avec les cours, je n’ai pas de trou pour faire beaucoup de tirs. Cela me frustre beaucoup. Néanmoins, l’été dernier on a beaucoup travaillé avec mon père (il est passé de 8% de réussite à 3-points en 2017/18 à 16% en 2018/19 et tournait cette saison à quasiment 30%). Je suis parti aussi à Dallas (avec l’agence comsport) – avec Karlon (Dimanche), Warren (Woghiren), Christophe (Robert), Benjamin Ngondo, Jean-Marc Pansa -, j’ai pu travailler sur mon tir et ça m’a aidé à le stabiliser.

Les lancers-francs

Comme pour le tir, j’ai cherché ma mécanique pendant longtemps. Je ne savais pas comment prendre mon ballon, où placer mes mains. Ma mécanique, parfois je me sentais bien, puis finalement je me suis dit « ça ce n’est pas pour moi ». A la fin de la saison 2018/19, j’ai su trouver ma mécanique (il tournait cette année à 66,3% sur 4,6 lancers par match contre 18,8% en 2017/18 avec 0,6 lancer par rencontre).

Une grosse saison 2019/20 avec les Espoirs

Cette année en U18 (interview réalisée avant l’annonce de la Fédération au sujet de la fin de saison 2019/20), je ne sais pas si on va pouvoir mais, on veut gagner le championnat. En Espoirs, avec Cholet c’est difficile. Mais si on fait le Trophée du Futur, on veut créer la surprise en gagnant ce trophée.

Vincent Collet

Dès que je faisais une erreur à l’entraînement, il me corrigeait. Sinon après les matchs Espoirs, quand on se croisait, il venait me faire un débrief. Il m’expliquait ce qu’il attendait de moi en Espoirs aussi. Cela lui est arrivé de me croiser à la salle, de me dire de prendre un ballon et de me donner des petites astuces pour progresser. Je n’ai pas eu peur de jouer quand il m’a mis sur le terrain, je savais ce que je devais faire. Après, je savais que je ne pouvais pas arriver et jouer mon un contre un directement. C’est rare qu’un coach pro donne ça à un jeune.

Lassi Tuovi

Avec Lassi, c’est dans la continuité. Il me demande de mettre le tempo défensivement. Par exemple à Chalon, il m’a dit que je devais être dans les pattes de Justin Robinson. Il sait que j’en suis capable. En attaque, il me dit de ne pas perdre de ballon et d’annoncer les systèmes pour les scoreurs de l’équipe.

Sa défense, avec un centre de gravité haut

Je me sens à l’aise. Par exemple avec Gabe York (arrière des pros de Strasbourg), on fait beaucoup de un contre un. C’est vraiment un joueur de un contre un pur. Je pense que ça m’a aidé à ce niveau. Après, quand je suis en match je ne trouve pas que j’ai des difficultés à défendre sur des petits meneurs qui vont vite. Être opposé à l’entraînement avec Ludo(vic Beyhurst) m’a beaucoup aidé. Sa défense est très forte, tenir le ballon face à lui c’est difficile. En attaque aussi, comme il va très, très vite ça m’a permis de m’ajuster. En défense, je vois le jeu et je parviens à anticiper les choix des joueurs.

Son poids (75/76 kg)

Je suis à l’internat donc c’est difficile d’avoir un programme de nutrition spécial. Je prends néanmoins des protéines, quand j’ai du temps libre je vais en muscu avec les préparateurs physiques.

Passer professionnel cet été ?

Si j’ai la possibilité de passer pro cet été, oui bien sûr. Mais on n’en a pas pas encore parlé avec le club.  Lassi me pousse à avoir mon bac pour que je puisse ensuite être la salle tout le temps. Sur mes temps libres, je suis tout le temps à la salle. Sauf que, soit j’ai entraînement pro, soit j’ai entraînement espoirs…

L’Euro U16 en 2018 : une frustration

J’étais frustré de mon temps de jeu. Je ne m’étais pas préparé à jouer aussi peu. Cela ne s’est pas très bien passé avec les coaches. Je ne me sentais pas à ma place au bout du banc. J’étais le dernier joueur à rentrer, je crois même qu’il y a un match où je n’ai pas joué. Avec les gens de mon âge, je n’avais jamais vécu ça. On ne m’a pas dit pourquoi. En préparation, ça tournait beaucoup. Je me doutais que je n’allais pas être dans le cinq mais je pensais avoir l’opportunité d’aider l’équipe.

L’Euro U18 à venir (s’il a lieu)

Cette année, c’est clair et net : je veux aller en Turquie faire l’Euro U18. Pendant le regroupement à l’INSEP, j’ai donné le plus possible pour montrer que j’en avais envie et que j’avais ma place dans les douze. Cela s’est bien passé.

Ses objectifs à long terme

Mon objectif depuis tout petit, c’est la NBA. Je dois montrer très bientôt que j’en ai les capacités. Je sais que je les ai mais il me manque encore un peu de masse musculaire et de tir qui font que pour l’instant je suis un peu dans l’ombre. On me connaît peut-être en France mais pas aux Etats-Unis. Entre l’Euro et la saison prochaine, c’est le moment où il va falloir se montrer. Sur notre année, c’est Juhann Begarin qui sort du lot. On s’entend tous bien, on est bons amis avec Juhann mais aussi Yvan (Ouedraogo) et Louis (Lesmond) qui sont aux Etats-Unis, Matthew (Strazel), (Daniel) Batcho, Lucas (Beaufort) et Clément (Frisch) qui sont avec moi (à Strasbourg).

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L’avis de Steed Tchicamboud

Evoquer Jayson Tchicamboud, c’est forcément parler de son père. Ancien joueur référencé dans le championnat de France, vice-champion d’Europe 2011, celui qui est aujourd’hui le coach de Sorgues (Nationale 2) est aussi le premier coach et conseiller du pensionnaire du centre de formation de la SIG.

Ce qu’il pense de son fils, en tant que joueur

Il est passé à 30% de réussite à 3-points, c’est très bien. Mais il doit encore stabiliser son tir. Je me compare beaucoup à moi car à son âge je n’avais pas sa vision de jeu. Au même âge, je ne connaissais pas le jeu comme lui. Maintenant il doit évoluer dans son physique, il doit prendre du muscle. Je ne vois pas vraiment où est son gros défaut. Il doit plus jouer à gauche. Il peut y aller, mais il est tellement facile à droite qu’il va au plus facile…

Le QI basket de son fils

Jayson a suivi toute ma carrière. Ce que j’apprends à mes joueurs en Nationale 2, Jayson le fait déjà. Il m’étonne des fois. Sur certaines situations, il fait des choses que je ne savais pas qu’il connaissait. Par exemple, que faire sur un pick & roll quand il y a un step-out. A son âge, j’étais à des années lumières de savoir ça. Pourtant je faisais partie des meilleurs Espoirs du championnat. Philippe (Hervé) ne me faisait pas jouer et je ne comprenais pas. Lui, il a ses connaissances basket là. C’est pour ça que Vincent (Collet) a apprécié son profil et que Nebojsa (Bogavac) disait qu’il fallait le lancer (avec les pros). Lassi, comme il l’a dit, si les joueurs sont performants à l’entraînement, ils jouent.

Son exigence envers lui

Oui à Chalon ils pourront le dire. La femme du président (Dominique Juillot) m’avait dit de le laisser un peu tranquille (rires). Je pose des questions à mes enfants. A Jayson, je lui ai demandé s’il voulait faire du basket. Il m’a dit que oui. Quand je lui ai demandé à quel niveau, pro ou loisir ? Il m’a dit « pro » donc on est parti (sur cet objectif). S’il m’avait dit loisir, je n’aurais pas eu de problème avec ça. Sa soeur n’a pas voulu faire de basket, je n’ai aucun soucis avec ça. Il fallait qu’il comprenne qu’être pro ce n’est pas seulement venir jouer le samedi soir. Il y a des contraintes, des manières de travailler. C’est vrai que quand il ne voulait pas s’entraîner, je pouvais être dur. Il voulait être pro et moi je lui ai donné ce que je n’ai pas eu. Et ça fonctionne aujourd’hui.

Son mental

Je le trouve très, très serein. Ce qui est bien, c’est qu’il n’a pas peur. A chaque fois qu’il est entré en pro, il a amené quelque chose et ils ont toujours été contents de lui. Ce n’est pas facile d’entrer en pro quand l’équipe est en mauvaise posture. C’est pas mal du coup ! Surtout que Strasbourg joue beaucoup sur la compréhension du jeu. Je suis étonné de ce qu’il a pu apporter.

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L’avis de de Lauriane Dolt

Coach des Espoirs de la SIG Strasbourg, Lauriane Dolt a pu suivre l’évolution de Jayson Tchicamboud ces 18 derniers mois. « C’est la première année que je l’ai. Je l’ai eu à partir de décembre 2018, mais avant j’étais sur les pros », rappelle-t-elle. Elle nous partage son avis à son tour.

Son profil

Il a cette clairvoyance, cette compréhension du jeu, mais par moment ça peut lui créer des torts car il veut un peu trop en faire. Il va un peu trop loin dans les actions, ce qui se termine souvent par des pertes de balle ou des choix de tirs forcément ratés car ils ne sont dans le bon jeu. Par rapport, cette année c’était vraiment beaucoup, beaucoup mieux. Son ratio pertes de balle/passes décisives est bien meilleur que l’année dernière et il a aussi un pourcentage de tirs qui s’améliore. Il a fait pas mal de tirs l’été dernier (à Dallas, voir plus haut) avec l’agence qui le représente, Comsport. Ca c’est quand même remarqué. Il ne prenait pas énormément de tirs à 3-points mais il avait une adresse jusqu’à décembre vraiment très intéressante. Au niveau de ses choix, c’était beaucoup plus propre avec moins de pertes de balle.

Son emploi du temps très chargé

Il y a un avant « je suis tout le temps avec les pros » et un après. C’est un peu ce sur quoi il faut qu’on travaille avec Jayson. Il a fait le travail qu’il fallait pour pouvoir intégrer l’équipe professionnelle à temps plein. Il est bâchelier, notre objectif est quand même que les joueurs de moins de 18 ans sortent avec le bac. Après, on voit au cas par cas. Donc c’est vrai qu’on ne le sortait pas tout le temps de cours pour qu’il puisse s’entraîner avec les pros. A partir du moment où on a eu pas mal de soucis d’effectif, c’était d’abord une demande de la part de Vincent Collet de l’avoir un peu plus régulièrement. Puis ensuite de Lassi Tuovi également. Donc on a également amenagé des cours grâce à notre super lien avec l’établissement scolaire Marc Bloch. Les profs ont fait pas mal de soutien, par exemple le samedi matin, ou alors dès qu’il y avait des creux dans l’emploi du temps. Et surtout durant les vacances scolaires. A partir du moment où il a été plus avec les pros, il a été moins performant avec les Espoirs. Il faut juste trouver le bon tempo pour continuer à être focus sur les deux. C’est un élément tout à fait normal chez les jeunes. Maintenant avec 12 ans d’expérience, j’ai eu le même cas avec tous les autres.

Mais il a vraiment fait un très, très bon début de saison. Sur cinq mois, il a été en évolution et bien dans les objectifs fixés. Après, il a raté trois matchs parce qu’il devait être préservé pour les pros. Donc ce n’est pas évident non plus. C’est à nous de trouver les ressources mentales sur tous les objectifs donnés et pas le plus flamboyant seulement.

Ses points forts

Sa qualité numéro 1, c’est la compréhension de jeu. Ca se voit qu’il baigne depuis tout petit dans le basket. Il connaît beaucoup de choses. Il transpire le basket quoi. Ensuite en défense, ça doit être notre curseur. Tout le monde le voit en première ligne, vu qu’il est meneur. Il doit montrer cet exemple là et oui il remplit bien son rôle.

Son tir

Pour le physique, ça viendra. Il va falloir être patient, mais d’ici deux/trois ans il va s’étoffer. Sa marge de progression, elle est surtout dans l’efficacité du tir. S’il ne devient pas plus adroit, plus régulier… ça peut être compliqué quand même. On peut déjà voir que certains choix tactiques des équipes adverses que nous rencontrons, ils passent dessous (les écrans pour le laisser shooter, NDLR).

Il a longtemps été question de droitier/gaucher, gaucher/droitier. Il est beaucoup main droite dans les attaques du panier, un peu trop à notre sens. Ca a quand même posé pas mal de problèmes, dans ses premières années au centre de formation car nous n’étions pas forcément d’accord là-dessus. Mais on a tranché l’année dernière pour qu’il reste à gauche et puis voilà. Maintenant il faut avoir de la répétition, car sa mécanique de tir en soit, pour un gaucher – car on dit souvent que les tirs de gaucher sont particuliers -, elle est bonne. Après il y a une question aussi de viseur, d’oeil directeur. S’il est droitier et qu’il shoote main gauche, du coup quel est vraiment son oeil directeur ?

Jusqu’ici je trouvais que c’était surtout un gros problème de coordination, de touché du sol. Au niveau de ses appuis, il n’avait pas de pliométrie, il prend son tir et boom il tombe vraiment au sol comme quelqu’un qui a l’opposé de lui pèse une tonne. Il n’y avait pas de flexibilité.

On travaille mais c’est sûr qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut car l’école reste prioritaire. C’est une année difficile car la charge de travail demandé à un ado à ce moment là est très exigente. On sait pertinemment que pour la plupart le basket prend le dessus par rapport à l’école mais on s’y tient. On verra l’année prochaine ce qu’on peut mettre en place.

Sa conduite de balle

Il a une marge (de progression) importante. Sur tous les changements de rythme et de hauteur. Dribbler haut, dribbler bas, dribbler vite puis dribbler moins vite, dribbler fort pour pouvoir dépasser, tout ce qui est aussi dribbler plus loin du corps, plus près… J’espère qu’il travaille ça (pendant le confinement) et pas que sur son tir (rires).

Son langage corporel

Il y a encore beaucoup (de progrès à faire) mais on progresse bien, oui. On s’attache beaucoup sur ça au niveau du centre de formation. On accorde un point d’honneur à comment sont nos joueurs sur le terrain. Et on essaye de leur donner un maximum de billes pour la réussite. En donnant souvent l’exemple de Frank (Ntilikina) car ce côté là il était exemplaire. Jayson a un passé, il a vécu dans une situation qui pour beaucoup n’est pas du tout la même. Son papa a réussi dans le basket français. Il y a le poids du nom. Au début c’était vraiment compliqué mais il a su nous faire confiance pour nous écouter. Avec la maturité, il comprend les choses. Il est intelligent aussi. Donc il arrive aussi à savoir comment se conduire pour réussir. C’est important, il n’y a pas que la tchatche. Ca pour moi il l’a très vite compris.

(Avec l’arbitrage) Là aussi il était très, très expressif et ça commence à être un peu moindre. Après on ne peut pas être du tout au tout, lui demander le blanc et le noir. On commence à être dans le gris clair, ça avance.

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Jayson Tchicamboud, en vidéos

Son match de Jeep ELITE chez l’Elan Chalon le 7 mars dernier :

Qualité de percussion :

Lecture de jeu :

Défense :

Tir :

Body-language / comportement :

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