La double couronne pour l’Allemagne, championne du monde et désormais d’Europe !

Après le monde, l’Allemagne est également sur le toit de l’Europe.
Tout au long de l’Euro, il semblait pourtant insubmersible. Injouable. Parfait. Capable de tout faire, de scorer de n’importe où et de trouver tous les angles de passe. Et puis, sur le plus facile, à 57 secondes du buzzer final, le bras d’Alperen Sengun a tremblé quand il a fallu remettre la Turquie devant (84-83). Un petit tir contre la planche, à 1 mètre du cercle, qui paraissait tout fait. Mais sa main a vrillé, envoyant le ballon beaucoup trop sur la gauche.
Une finale d’exception
Bien sûr, le match ne s’est pas joué sur cette simple action mais à ce niveau, le moindre détail compte. Et dans une finale d’exception, certainement la meilleure de l’histoire, il fallait bien un petit aspect d’irrationnel, comme un immanquable du meilleur joueur du tournoi, pour faire la décision entre deux équipes qui ne méritaient aucunement de perdre.
D’un côté, il aurait été beau que la Turquie soit enfin sacrée, pour la troisième finale internationale de son histoire. Le niveau affiché par les hommes d’Ergin Ataman, tout au long de la quinzaine, aura été profondément admirable, à l’image d’un Cedi Osman, blessé lors du quart de finale, de toutes les galères depuis 2014, mais admirable.
Puisqu’il est profondément injuste d’isoler son seul raté de la 40e minute, tant il a été monumental par ailleurs (28 points en 30 minutes), Alperen Sengun aurait également été digne de la couronne continentale, en remerciement d’un tournoi où il s’est révélé à l’Europe du basket qui ne se lève pas la nuit pour regarder la NBA.

La Turquie va s’en vouloir
Sauf que la Turquie a aussi creusé sa propre tombe dans les derniers instants, oubliant de jouer à partir du moment où elle semblait avoir le match sous contrôle (71-76, 36e minute). « Nous sommes très énervés d’avoir perdu alors que la rencontre était entre nos mains », peste Ergin Ataman, beaucoup moins démonstratif que la veille devant les médias. « J’ai trop parlé en conférence de presse pendant trois semaines. Ce soir, il n’y a pas de mots. Quand je perds, je ne vois rien de positif. »
Avec le recul, l’entraîneur du Panathinaïkos Athènes comprendra peut-être que le basket turc a fait un grand pas en avant en s’offrant sa première médaille loin d’Istanbul. Et leur formidable tournoi renforce encore la valeur du sacre allemand.
L’Allamagne au Panthéon des grands
Miraculée en quart de finale face à la Slovénie, comme elle l’avait été en 2023 contre la Lettonie (sans le coup de pouce arbitral cette fois-ci), la Mannschaft a dû surmonter tous les éléments lors d’une finale homérique : un départ cata (2-13), un nouvel uppercut à l’aube du money-time (66-72, 32e minute) et une flopée de balles perdues évitables. Une résilience à l’image de l’Euro vécu par les Allemands qui ont perdu leur coach Alex Mumbru, hospitalisé à l’aube du premier match et contraint de prendre du recul, et un intérieur, Johannes Voigtmann, alors que Moritz Wagner était déjà resté à la maison.
Mais cette Allemagne-là avait une sorte de feu intérieur, quelque chose à se faire pardonner, ou plutôt une vengeance après sa frustrante quatrième place de Paris 2024. Cette détermination a longtemps été incarnée par Isaac Bonga, auteur d’une finale XXL (20 points à 8/11, 5 rebonds et 3 passes décisives).

Et puis, il y a un patron. Celui à qui tous les ballons reviennent quand l’instant devient vertigineux. Celui qui n’aura pas la main qui tremble dans la dernière minute. Celui qui a déjà son équipe vers des hauteurs encore plus insoupçonnées lors de la Coupe du Monde 2023. Le chancelier Schröder, élu MVP de l’Euro, auteur d’un money-time héroïque. « On n’a jamais paniqué car on savait qu’on avait notre capitaine, celui qu’il allait faire la différence à la fin », applaudit le coach intérimaire, Alain Ibrahimagic.
Après avoir gavé ses partenaires de ballons tout au long de la soirée (12 passes décisives, un record pour une finale), Dennis Schröder a décidé de prendre les choses en main à l’entame des 80 dernières secondes. D’abord un drive main gauche, d’une difficulté inouïe, qui est venu se déposer comme un bisou sur la planche, avant le clou dans le cercueil turc : un shoot à mi-distance, devant les longs segments d’Ercan Osmani, pas le meilleur défenseur du monde sur le coup…
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— FIBA EuroBasket (@EuroBasket) September 14, 2025
Longtemps cantonnée à des troisièmes rôles dans le basket européen, coincée entre la 9e et la 18e place de 2009 à 2015, la Mannschaft assume désormais son statut de superpuissance. « On nous appelle la génération dorée », sourit Dennis Schröder. « Etre champion du monde et d’Europe à la fois, c’est énorme ! » Seules trois nations l’avaient avaient été avant l’Allemagne : l’URSS, la Yougoslavie et l’Espagne. On a connu pire compagnie, si cela peut témoigner de la dimension prise par nos voisins. Et à vrai dire, cela laisse rêveur…
À Riga,










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