La zone press, le « choix tactique payant » de Nanterre pour sortir du piège roannais

Les Roannais risquent de ruminer longtemps leur cruelle défaite à Nanterre (83-77) tant la victoire aura semblé leur tendre les bras. Le plan de jeu exécuté par Jean-Denys Choulet, si séduisant, aura volé en éclat sur une fin de match copieusement dominée par Nanterre.  

Retard à l’allumage 

« On a été apathiques en début de match. » Pascal Donnadieu n’y allait pas par quatre chemins en conférence de presse pour souligner la passivité de son groupe au coup d’envoi. Une errance qu’il explique par la « jeunesse de ses joueurs » et par le « manque de vécu collectif » d’une équipe largement remaniée à l’intersaison, qui s’est « peut-être vue un peu trop belle après la victoire au Portel ». Une léthargie parfaitement exploitée par la Chorale, qui a compté jusqu’à 14 points d’avance dans le premier quart-temps. 

Le deuxième cinq ramène Nanterre dans le match

Justin Bibbins, si brillant deux jours plus tôt face au Portel, était à la peine, bien ciblé par le plan de jeu roannais. Le salut des Verts est alors passé par les remplaçants, dont les entrées en fin de premier quart-temps ont été déterminantes. « L’apport du banc, à l’image de Joel Ayayi et Hamady Ndiaye, nous a permis de ne pas être complètement distancés et de pouvoir nous rapprocher », soulignait justement Pascal Donnadieu en conférence de presse. L’arrière français, par son énergie contagieuse, et le pivot sénégalais, par sa présence physique sous le cercle, ont sonné la révolte francilienne et entraîné tout le groupe dans leur sillage. Nanterre était relégué à deux petites longueurs des Ligériens à la pause (41-43). 

Au retour des vestiaires et alors que le match semblait enfin lancé pour la bande à Pascal Donnadieu, l’histoire s’est répétée. Les Altoséquanais souffraient face à une Chorale qui récitait son basket, et encaissait un 14-2 en moins de 3 minutes (55-45). La JSF, à l’envers (33% d’adresse et 5 balles perdues sur le sur le troisième quart-temps), restait en vie grâce à l’adresse extérieure de Justin Bibbins et de Juhann Begarin, qui sortait enfin de sa boite. Nanterre comptait encore 11 points de retard à l’entame du dernier acte.  

Un choix tactique payant 

À court de solution face à des Roannais bien en place, Pascal Donnadieu a décidé de passer en défense de zone dès le début du quatrième quart-temps. « On a travaillé cette défense de zone press / zone en préparation. Ça les a perturbés. C’est un choix stratégique qui s’est avéré payant car on aurait perdu le match en restant en homme à homme. […] Ça nous a permis de les faire paniquer et de mettre le feu à la salle », analysait le technicien francilien. La press’ tout terrain et les prises à deux ont offert à la JSF des paniers faciles et lui ont permis de revenir à hauteur des joueurs de Jean-Denys Choulet, limités à 8 petits points sur la période, pour s’offrir un money time disputé. Joël Ayayi, auteur de 5 points consécutifs dans la dernière minute, a tué le match et donné la victoire aux siens sur un 3-points assassin. « Ça s’est fait naturellement, les ballons sont venus dans mes mains […] et aujourd’hui ça m’a réussi », savourait humblement le héros du soir. 

Les Verts ont réussi à déjouer le piège roannais au terme d’un match haletant. Cette deuxième victoire en autant de matches à domicile est une réelle satisfaction pour le coach de la JSF, qui rappelle « qu’il était important de bien commencer mathématiquement, dans un championnat encore très ouvert cette année » et prévient « qu’aucun relâchement n’est possible ». Car ce samedi, Nanterre se déplace chez une équipe de Blois qui a elle aussi déjà enregistré deux victoires cette saison.

À Nanterre,