L’article sur la baisse des licences FFBB fait réagir : florilège des meilleures analyses des internautes

Beaucoup d’acteur du basketball ont bien des idées pour continuer à faire bondir la balle orange en France
L’édito publié à propos de la baisse de 1 % des licences FFBB à date, dans un contexte où la saison dernière constituait déjà la première baisse depuis 2008-2009, a suscité un débat d’une ampleur rare. Sur Facebook, nous avons compté plus de 1 800 réactions, 592 commentaires et 803 partages.
Sur LinkedIn, plusieurs dizaines de commentaires, parfois très argumentés, ont mis en lumière des enjeux essentiels : bénévolat, structuration, infrastructures, gestion des clubs, financement, modèle associatif, diversification des pratiques ou encore démographie.
Nous vous proposons un florilège des réactions les plus marquantes.
Les limites du bénévolat et la question de la formation
Fabien Arneodo rappelle la tension croissante autour de la formation des encadrants :
« La FFBB ne prend-elle pas un risque en demandant près de 220 heures de formation à des bénévoles ? On peut avoir le sentiment d’un décalage entre les exigences fédérales et la réalité du terrain. »
Il évoque également des sanctions administratives qui se multiplient, des clubs qui peinent à se maintenir, et des attentes toujours plus fortes vis-à-vis de bénévoles qui restent encore le socle du modèle.
Vers des clubs-PME : une mutation assumée par les dirigeants
Pour Guillaume Mesnival, président d’un club de 380 licenciés, la transformation est déjà une réalité : « Je partage votre analyse sur la mutation de l’association vers la PME. C’est le modèle associatif qu’il faut revoir. »
Dans le même sens, Timothé Boudhil note : « La structuration et la professionnalisation avec des méthodes entrepreneuriales ne semblent pas être acceptées par les ‘c’était mieux avant’. »
L’enjeu de la qualité, pas seulement de la quantité
Eric Le Pape insiste sur la nécessité d’une vision plus qualitative du développement : « Ce qui me paraît plus préoccupant, c’est la baisse de la réflexion sur le développement qualitatif. L’enjeu de l’entreprise Basket est d’attirer les talents et les capitaux. »
Pour lui, la concentration des ressources et la maîtrise des compétences doivent devenir la boussole du secteur.
Infrastructures : un verrou central, mais aussi un levier urbain
Quentin Truttmann met en avant le besoin de nouvelles formes de pratique : « De nombreux pratiquants cherchent une pratique loisir, plus informelle, avec des amplitudes horaires larges. Le basket doit s’intégrer dans les projets urbains des collectivités. »
Frédéric Maindron nuance néanmoins la tendance à la concentration des clubs, comme évoqué dans notre article : « Dans les faits, la concentration des clubs provoque une baisse des licenciés et rarement une hausse. L’offre doit être locale. »
Repenser le territoire : mutualisation et projets de bassin de vie
Antony Thiodet, ancien directeur de la communication et du marketing à la FFBB (1994-1998) également passé par divers clubs LNB (l’ASVEL, notamment), rappelle des réflexions déjà amorcées dans les années 1990 : « Les coopérations entre clubs pour raisonner à l’échelle des aires de vie sont nécessaires. Nous y avions procédé à l’ASVEL avec une réussite certaine. »
Carine Pillet, administratrice territoriale, abonde dans ce sens : « Mutualiser les ressources, former les encadrants, développer le sport santé et l’inclusion. Anticiper ces leviers peut transformer les contraintes en opportunités. »
Nouvelles sources de financement : mécénat territorial et rôle social des clubs
Arnaud Juston analyse la fragilité financière des clubs face à la baisse des budgets publics : « Le vrai potentiel à creuser : le mécénat territorial. Les clubs peuvent devenir les opérateurs RSE des entreprises sur leur territoire. »
Une idée reprise par d’autres commentateurs, qui voient dans ce modèle local une solution pour financer à la fois la formation, les tournois, l’équipement et les actions sociales. Mais là encore, encore faut-il avoir un réseau et les compétences pour profiter de ce dispositif.
Démographie : un facteur trop souvent oublié
Le commentaire de Nicolas Davy rappelle un élément rarement cité : la baisse de la natalité. « La baisse du nombre de licenciés est aussi liée à la chute de la population 5-14 ans. Même avec une gestion parfaite, il y aurait probablement une baisse. »
Selon lui, le sport est simplement en train de ressentir les premiers effets d’une transition démographique déjà visible.
Basket fédéral vs pratiques libres : quel modèle pour demain ?
Yannick Cabald souligne que la baisse des licences ne signifie pas la baisse du basket : « Le basket ne recule pas. C’est le modèle fédéral qui touche ses limites. La pratique libre augmente, là où la licence ne suit plus. »
Il pointe également la limite des actions de type licences contact ou Basket École, qui ont artificiellement gonflé les chiffres par le passé.
Coûts, accessibilité et attentes des familles
Plusieurs intervenants regrettent l’augmentation continue du prix des licences. Pour Samir B. : « Le prix des licences est scandaleux. Ce n’est pas aux sportifs amateurs de porter la viabilité financière des instances. »
Un thème régulièrement revenu, lié à la professionnalisation, à la raréfaction du bénévolat et à l’augmentation des charges.
Conclusion : les constats ne suffisent plus, place aux solutions
Si cet édito a généré une telle réaction, c’est bien parce que le sujet dépasse la simple baisse de 1 %. Il touche au cœur du modèle sportif français : infrastructures, pédagogie, bénévolat, économie, territoire, urbanisme, démographie, nouvelles pratiques…
Et chaque intervenant, à sa manière, a apporté une pièce du puzzle. Merci à tous !
Quand l’IA propose des pistes de solutions
Pour prolonger la réflexion, nous avons demandé à plusieurs intelligences artificielles de générer des pistes de solutions sur la base des constats évoqués : limites des infrastructures, essoufflement du bénévolat, modèle économique fragile, pratiques libres en hausse, demandes nouvelles des pratiquants et contraintes territoriales. L’objectif n’était pas de livrer une vérité toute faite, mais d’ouvrir des horizons concrets et exploitables pour les clubs, les ligues et les collectivités.
Les IA convergent d’abord sur une idée forte : développer des infrastructures légères, modulables et peu coûteuses. Terrains extérieurs semi-couverts, structures photovoltaïques auto-financées, mini-plateaux 3×3 en villages, mutualisés entre écoles, MJC et clubs : autant de solutions pour augmenter rapidement la capacité d’accueil, sans attendre la construction de gymnases traditionnels. Ce type d’équipement permet aussi de reconnecter le basket avec les territoires ruraux ou périurbains, où la demande existe mais où les salles manquent.
Deuxième axe majeur : la mutualisation intelligente. Mutualisation des éducateurs qualifiés entre plusieurs clubs d’un même bassin de vie, création de groupements territoriaux pour la pré-formation et la formation, cellules administratives partagées, plateformes communes pour la gestion, la communication ou l’organisation d’événements. L’idée est simple : réduire la redondance, améliorer la qualité et diminuer la pression sur les bénévoles en concentrant les compétences plutôt qu’en les diluant.
Les IA proposent aussi de nouveaux modèles économiques : licences modulaires, intégrant par exemple une offre loisir légère et une offre compétition premium ; mécénat territorial structuré, où les clubs deviennent les opérateurs RSE des entreprises locales ; services payants additionnels (préparation physique, analyse vidéo, stages), afin de réduire la dépendance aux subventions et aux dispositifs aidés en voie de disparition. Enfin, elles insistent sur l’importance de valoriser et accompagner les bénévoles, avec des outils de planification, de micro-formations ciblées, des rôles mieux définis et un encadrement professionnel renforcé.
Ces pistes ne remplacent évidemment pas les choix politiques, associatifs ou territoriaux. Mais elles montrent qu’avec un peu de créativité et un changement de culture, le basket français peut transformer ses contraintes actuelles en véritables leviers d’innovation.




















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