Logo Bebasket
Recherche
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Jeunes
  • Féminines
  • Interviews
  • Hooper
  • Camps

Laurent Legname, le redressement de la JL Bourg avant tout : « Je connais la loi du métier mais mon cas n’est pas important »

Les deux mains jointes et le regard vers le ciel, comme une invocation pour remercier le destin d’avoir enfin opté pour la JL Bourg dans une fin de match serrée. Mardi soir, à Venise, suite au buzzer beater de C.J. Harris (81-78), le soulagement de Laurent Legname était palpable. Une rare éclaircie au milieu d’une saison tempêtueuse.

Depuis sa reconversion, de shooteur à entraîneur, le Varois était l’un des coachs en vogue du basket français. Faiseur de miracles à Hyères-Toulon et Dijon depuis 2013, il n’avait connu qu’une seule saison difficile, en 2016/17. « C’est là où j’ai le plus appris, ça m’a permis de progresser dans mon coaching et dans mon management », disait-il cet été. Parti à Bourg-en-Bresse pour franchir une nouvelle étape dans sa carrière, l’ancien éphémère arrière du SOM Boulogne est retombé dans les remous de sa deuxième saison bourguignonne. À mi-parcours, la JL n’est dans les clous d’aucun de ses deux objectifs de la saison : les playoffs de Betclic ÉLITE (12e, avec neuf défaites en seize rencontres) et les huitièmes de finale de l’EuroCup (9e de son groupe, avec seulement trois victoires).

Surtout, au sein d’un club sortant du plus beau cycle de son histoire sous l’ère Savo Vucevic, la greffe a du mal à prendre. Sans même parler des résultats, le changement de style est radical et les détracteurs de Laurent Legname se multiplient dans la cité burgienne. D’autant plus après une dernière conférence de presse agitée contre Champagne Basket où il a pointé l’absence de culture défensive du club ou remis en question certains choix de sa direction, comme la gestion de la blessure d’Eric Mika. Alors forcément, cette belle performance collective en Italie, magnifiée par le shoot de C.J. Harris, tombe à point nommé, tant pour entretenir les chances de qualification européenne que pour apaiser le climat à Ékinox.

« Mon cas n’est pas important », a-t-il répondu après coup. « J’ai déjà connu une saison galère en 2016/17. Bien sûr que je le vis mal de voir qu’on perd des matchs alors qu’on n’est pas loin, qu’on travaille mais que ça ne tombe pas de notre côté. Il y a des blessures, des aléas inhérents au club que je ne peux pas expliquer. Ce n’est pas le club, ce sont des erreurs de fait. Il y a plein de choses… Forcément que je le vis mal et que je me remets en question tout le temps. Déjà, quand je gagnais, je me remettais en question mais là, quand je perds, c’est encore plus. J’essaye de trouver le meilleur pour ce groupe. J’aime mes joueurs, je suis avec eux. Alors oui, je ne changerai pas, je suis comme je suis. Mais mes joueurs le savent et je donne tout. C’est sûr que ça fait mal de vivre ça. Je suis un battant, je n’abandonnerai jamais mon équipe. Même si les éléments sont parfois contre nous, je veux être plus fort que les éléments. Parfois, mon caractère fait que ça sort… Mais voilà, je suis comme ça. Et je le répète, pour être coach, il faut être comme ça. On peut douter, se remettre en question mais il faut toujours avoir ça pour le groupe, pour que les joueurs n’abandonnent pas. Et c’est ce que l’on a vu ce soir. Ça passera toujours par des attitudes de guerrier, des valeurs de combat, pour que les matchs tournent en notre faveur. »

laurent-legname--le-redressement-de-la-jl-bourg-avant-tout----je-connais-la-loi-du-metier-mais-mon-cas-n-est-pas-important-1642594987.jpeg
L’engagement de Sulaimon, Chassang et compagnie a été précieux à Venise
(photo : Alessandro Scarpa)

Toutefois, dans ce genre de saison à mauvais scénario, tout le monde sait que les changements d’homme font partie des solutions possibles pour tenter d’inverser le cours des choses. Vraisemblablement en sursis, le héros vénétien C.J. Harris pourrait éventuellement servir de fusible pour opérer une refonte de l’effectif, laissant sa place à un meneur américain. Sauf que souvent, la deuxième option est de changer le coach. Certes protégé par un contrat de trois ans et un certain prestige né de ses accomplissements dijonnais, Laurent Legname est pourtant évidemment conscient que son poste pourrait être menacé à terme si rien ne change. Mais pour rester en lien avec la culture locale, ce type de manœuvre n’est pas vraiment dans les habitudes d’un club qui, au cours de ses 26 années de professionnalisme, n’a remercié que trois entraîneurs en cours de saison (Mike Gonsalves en 2001 et François Péronnet en 2006, puisque derniers de Pro A, et Christophe Denis juste avant les playoffs de Pro B en 2016 pour tenter de créer un électrochoc).

« C’est le job. Cela fait neuf ans que je coache et je suis toujours resté sur la même ligne de conduite. En huit ans, j’ai fait sept super saisons et une mauvaise. Là, peut-être que cela fera la deuxième mauvaise en neuf ans. Je connais la loi du milieu, bien sûr que je peux être viré. Mais si ça arrive, est-ce que je serai moins bon que l’année dernière ? Non. Est-ce que je serai meilleur ? Non. C’est le métier qui est comme ça. Mais je ne pense pas du tout à ça, ce n’est pas à moi de répondre si mon poste est en danger. Je me donne à fond, je travaille et on verra bien ce qui arrivera. Quand on est dans le sport de très haut niveau, peu importe la discipline, on sait tous que c’est la loi du métier et qu’il y a des saisons comme ça… »

Mais parfois, plus qu’un ajustement d’effectif, il faut un déclic pour renverser le momentum. Le tir au buzzer de C.J. Harris présente tout l’attirail du parfait catalyseur pour la JL Bourg. Mais vacciné par l’irrégularité chronique de son équipe, encore parfaitement incarnée par sa dernière semaine entre une prestation de haut-vol à Bologne (-1) et une défaite évitable à domicile contre Champagne Basket, Laurent Legname sait que cela pourrait aussi n’être que « l’histoire d’un match ». À voir donc si cette embellie se confirmera dans la durée, dès samedi à Cholet, histoire de redorer le blason bressan et… d’éloigner les débats naissants.

À Venise,

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion