Les débuts de l’association Wembanyama – Gobert : « On ne doit pas l’utiliser de façon systématique »
Victor Wembanyama et Rudy Gobert peuvent dissuader de nombreux attaquants, dont le talentueux Nikola Jokic.
L’équipe de France se présentera aux Jeux olympiques de Paris 2024 avec une particularité : son duo Victor Wembanyama et Rudy Gobert. Une association de Twin Towers composé d’un côté du meilleur joueur français, de l’autre d’un protecteur de cercle élite. Le sélectionneur Vincent Collet a fait le choix de les associer dans le cinq majeur, pour former un front-court très « grand ». Un adjectif qui fut d’ailleurs le premier venu en tête du Canadien Luguentz Dort au moment de lui demander son avis sur cette équipe de France. Comment l’a décrire autrement avec un duo de plus de 2,15 m.
La préparation olympique de l’équipe de France a ainsi permis de voir les premiers pas de ce duo aussi intriguant qu’excitant. Sur les six matchs de la préparation, ce couple gigantesque en a joué cinq ensemble. Une association expérimentale « pas toujours facile » selon Vincent Collet.
« Défensivement, c’est en place »
Une présence verticale impressionnante, une défense constante proche du cercle, tout en ayant un spacing correct avec un intérieur porteur de balle. Voilà les quelques éléments qui peuvent faire fantasmer avec un tel duo. Mais la théorie est une chose. La réalité, une autre.
Comme on s’y attendait, le volet défensif est l’un des aspects positifs de cette association, comme le confirme le sélectionneur. « Défensivement, c’est en place, évalue le sélectionneur dans un premier temps. Il n’y a pas de difficultés car Victor est mobile et peut défendre en 4. » Les équipes adverses peuvent cependant sanctionner un certain manque de mobilité, notamment si les deux joueurs changent sur leur attaquant à défendre.
Sanctionner davantage en attaque
Mais le chantier le plus important reste l’attaque, là où le bât blesse pour les Bleus qui plus est. L’expérimentation la plus ambitieuse tient dans leur relation sur pick-and-roll, avec Wembanyama en porteur de balle et Gobert en poseur d’écran. Les situations avec le joueur des Spurs envoyant celui des Timberwolves au dunk sur alley-opp sont déjà devenues un classique. Mais une volonté parfois exagérée de se trouver a aussi débouché sur des pertes de balles.
Les difficultés du secteur extérieur, ainsi que la présence d’autres forts joueurs intérieurs, n’aident pas non plus pour donner plus d’espaces à Victor Wembanyama et Rudy Gobert. « Avec Guerschon (Yabusele) et Mathias (Lessort), on a également deux joueurs d’impacts, note Vincent Collet. Il faut qu’on trouve les associations les plus intéressantes à différents moments du match. On doit sanctionner en fonction des match-ups proposés. »
En dehors de leurs débuts dans le cinq majeur, Victor Wembanyama et Rudy Gobert jouent également associés au retour de la mi-temps ainsi que pour finir les matchs. Par exemple, lors du premier match contre l’Allemagne, ainsi que contre le Canada et l’Australie, ils ont évolué ensemble en moyenne pendant 16 minutes, pour un +/- de +6.
Test grandeur nature avec les JO
Après donc les premiers tests de ce nouveau couple dans la raquette française, qu’en pensez ? Le regard du sélectionneur le soir du dernier match de préparation est sans doute proche de la vérité : « Il faut qu’on utilise ce duo mais pas de façon systématique ». Loin d’être évident quand l’un des deux protagonistes cristallise autant les regards, que ce soit de ses adversaires, mais aussi ceux de ses propres partenaires.
L’autre acteur principal, Rudy Gobert, disait mi-juillet avoir déjà « une connexion » avec son jeune partenaire : « Chaque jour, on apprend et on essaie de développer une alchimie entre nous ». Dans sa franchise NBA, le natif de Saint-Quentin a déjà dû s’accoutumer d’une association peu conventionnelle, en évoluant aux côtés de Karl-Anthony Towns, intérieur attaquant de grande taille (2,13 m).
La préparation de l’équipe de France, relevée comme rarement en termes d’adversité, aura peut-être permis un apprentissage en accéléré pour cette paire naissante. Faut-il en tout cas l’espérer car le tournoi olympique, lui, ne laissera place à aucun balbutiement. Sous peine de désillusions, à plus d’un titre…
À Orléans.
Commentaires