« Ma mère m’a montré que l’équipe de France était un rêve atteignable » : l’héritage bleu de Jaylen Hoard

Jaylen Hoard dispute un championnat d’Europe, 32 ans après sa mère
« 27 ou 34 sélections ? Personne, à la fédération, n’est capable de me dire à la fédération combien j’en ai », rigole Katia Foucade, la mère de Jaylen Hoard. Elle dispose d’une attestation certifiant 34 capes, sauf que son profil FFBB en affiche 27. « Mais ce n’est tellement pas important. Ne porter qu’une seule fois le maillot aurait déjà été génial ! » En revanche, son palmarès ne fait l’objet d’aucun doute et elle dispose de quelque chose qui peut encore faire pâlir d’envie son fils : une médaille internationale.
Deux grandes compétitions avec les Bleues
C’était en 1993, une époque où les Bleues n’avaient plus décroché le moindre podium depuis 23 ans. L’objectif pour l’EuroBasket de Pérouse était assez modeste : se qualifier pour le championnat du monde 1994. « Et on a surpassé toutes les attentes », sourit Foucade. Tombeuse de l’hôte italien en demi-finale, l’équipe de France s’était hissée jusqu’en finale, malheureusement perdue 53-63 contre l’Espagne.

« Ce sont des souvenirs exceptionnels », glisse celle qui a également participé au Mondial de Sydney l’année suivante. « L’Euro 1993 est une compétition qui a permis de faire bouger les lignes du basket féminin en France, où l’on a pu avoir des rendez-vous avec la DTN. C’était vraiment incroyable, notre équipe était extrêmement soudée, un peu avec la même configuration que les Bleus de cette année, avec quelques anciennes et des très jeunes. On en reparle entre nous jusqu’à aujourd’hui ! »
En finale contre la mère des Hernangomez
Jaylen Hoard, lui aussi, en entend parfois parler. Et ce jusqu’aux parquets d’EuroLeague, de la bouche des frères Hernangomez, dont la mère, Margarita Geuer, était la star de la sélection espagnole. ! « Juancho Hernangomez est venu me le dire avant un match contre le Panathinaïkos, Willy avant le match amical à Badalone. Ils me disent que nos mères ont joué l’une contre l’autre en finale ! »
S’il n’aura pas l’occasion de venger sa maman à Riga, les frères Hernangomez ayant pris la porte dès le premier tour avec la Roja, Jaylen Hoard a toutefois pu s’inspirer des bonnes ondes de l’argent de 1993 au cours de l’été. « La finale est disponible sur YouTube en intégralité, je l’avais déjà vu un peu mais on l’a regardé avec elle récemment. C’était cool de voir ça », raconte-t-il.

Une séance vidéo organisée juste avant le départ pour le dernier bloc de préparation à Athènes. « C’était marrant d’ailleurs, je ne me souvenais pas d’avoir joué autant en finale : même si j’avais un rôle, j’étais une joueuse du banc », retrace-t-elle. « Les enfants ne m’ont jamais connu en activité, contrairement à leur père (Antwon, ancien capitaine de Besançon, ndlr). Jaylen a trouvé ça super, c’était chouette de le faire avant qu’il ne parte à l’Euro. C’est très rare d’ailleurs, je ne parle jamais de ma carrière. »
Pour Jaylen, « cela a rendu le rêve réel »
Dans la maison familiale, Jaylen Hoard a effectivement grandi sans voir au quotidien les maillots, ou la médaille, de sa mère, première Française partie effectuer un cursus universitaire complet aux États-Unis, passée par Mirande et Waïti Bordeaux lors de ses années pro. Reste qu’elle a agi comme un modèle pour lui. « Elle a été une vraie source d’inspiration », souffle-t-il. « En tant que gamin, quand tu entends ses histoires, ça te donne de l’espoir. Ça te montre que c’est possible de jouer en équipe de France. Pour beaucoup, cela peut paraître loin, impossible mais quand tu connais vraiment quelqu’un qui a joué sous le maillot bleu, ça rend le rêve réel, atteignable. »
D’autant plus que Jaylen a été bercé dans un environnement basket tout au long de son enfance. Du Havre à Liévin, la famille a bougé au gré des pérégrinations du père, Antwon. « Mais il y avait toujours un panier et dix ballons à la maison », se souvient Katia Foucade. « Jaylen avait son panier de mini-basket Fischer Price. À 3 ans, il faisait ses petits fade-away dans sa chambre. » Et sa mère n’était pas la seule parmi ses proches à avoir porté le maillot national. « L’un des mes premiers souvenirs avec l’équipe de France, c’est d’être allé voir ma marraine (Edwige Lawson-Wade) aux Jeux Olympiques en 2012. C’était incroyable, on avait fait le déplacement à Londres ! » Surtout qu’elle aussi y avait décroché une médaille d’argent.
« Ça fait longtemps qu’il a dépassé ses parents ! »
« Le basket a procuré tellement de joies dans nos vies que les enfants sont restés dans le même milieu, par imitation et évidence », décrit Katia Foucade, qui rappelle que la plus titrée avec les Bleues est Anaïa, championne d’Europe U16 et vice-championne du monde en U17. « C’est simplement le partage d’une passion au basket au sein de la famille. »

Attendue à Riga, où sa fille cadette Leah se trouve déjà, Katia Foucade a la voix qui pétille en évoquant le destin international de Jaylen. « C’est extraordinaire pour lui. Ça faisait longtemps qu’il était appelé, sans faire de compétition, et il a su être patient. C’est tellement une fierté de le voir chez les A, de chanter la Marseillaise. C’est émouvant. »
Sur un plan purement basket, Jaylen Hoard ressemble toutefois bien plus à son père, un ailier qui a progressivement basculé vers la raquette, qu’à sa mère, une meneuse tournée vers le collectif et adroite de loin. « On n’a rien à voir », admet Katia Foucade. « Défensivement, je ne faisais pas le quart du travail de Jaylen. Moi, j’étais la joueuse qu’il fallait pour le collectif dans lequel j’étais inclus. Je faisais partie du vivier mais je n’avais pas la prétention de dire que je faisais partie des meilleures. Alors que Jaylen, lui, il est exceptionnel ! Ça fait bien longtemps qu’il a dépassé, de loin, ses parents. » Même si pour faire mieux sur tous les plans, il n’y a pas beaucoup d’autres choix qu’une médaille d’or…
À Riga,


Commentaires