La dernière fenêtre d’Andrew Albicy, racontée par Nicolas Lang dans Mauvaise Lang

Andrew Albicy lors de son dernier match en équipe de France A en France, à Rouen le 28 novembre
Andrew Albicy (1,78 m, 35 ans) et Nicolas Lang (1,96 m, 35 ans) se connaissent depuis plus de vingt ans. Adversaires dès le Tournoi Inter Zones (TIZ) de Temple-sur-Lot, coéquipiers en équipes de France jeunes, champions d’Europe U20 en 2010 puis partenaires au Paris-Levallois, les deux internationaux français ont partagé une grande partie de leur construction de basketteurs. Dans le podcast Mauvaise Lang, enregistré lors de la dernière fenêtre internationale de novembre, qualificative pour la Coupe du monde 2027, le meneur de jeu a pris le temps de revenir sur son parcours, ses choix et les messages qu’il souhaite transmettre aux jeunes joueurs.
Des débuts simples et une passion immédiate pour le basket
Andrew Albicy raconte avoir découvert le basket très jeune, presque par hasard, en suivant son frère aîné. « J’ai commencé le basket par l’intermédiaire de mon grand frère. Il avait des potes qui l’ont invité à venir à l’entraînement et, dans la foulée, on l’a suivi. Dès qu’on a touché le ballon, on a kiffé, et après je n’ai plus lâché la balle », explique-t-il.
Dès l’enfance, sa taille, pourtant inférieure à la moyenne pour le haut niveau, ne l’a jamais freiné mentalement. « J’ai eu la chance d’avoir des coachs qui m’ont considéré comme un joueur normal, tout simplement. J’avais cette habilité à avoir le sens du panier et, quand j’étais jeune, ça marchait bien pour moi », se souvient-il.
Le refus du Pôle Espoirs, une blessure devenue moteur
Comme beaucoup de joueurs de sa génération, Andrew Albicy n’a pas été retenu au Pôle Espoirs d’Île-de-France, un épisode qu’il n’a pas oublié. « J’étais très déçu parce que c’était un objectif. Même si on est gamin, à 13 ans, c’est la fin du monde », confie-t-il avec le recul.
Cette frustration s’est transformée en carburant. « À chaque fois que je rencontrais un mec du pôle, j’essayais de le détruire. Ça m’a donné une ultra motivation pour me surpasser », raconte-t-il, illustrant cette capacité à transformer une déception en levier de progression.
Saisir les opportunités sans hésiter
Un thème revient régulièrement dans l’échange avec Nicolas Lang : celui des opportunités à ne pas manquer. Andrew Albicy insiste sur l’importance de savoir saisir sa chance au bon moment. « Des fois, le wagon il passe qu’une fois. Il faut l’attraper direct. Faut même pas chercher. Peut-être que plus tard… Non, prends-le, c’est mieux », explique-t-il, conscient que tous les joueurs n’ont pas droit à plusieurs essais.
La défense comme carte maîtresse pour exister au plus haut niveau
Très tôt, le meneur a compris que sa défense serait déterminante pour durer chez les professionnels. « Le premier truc qu’on m’a dit si tu veux être pro, c’est la défense », rappelle-t-il.
Pour lui, être un bon défenseur ne se résume pas à mettre de la pression sans réflexion. « Un bon défenseur, c’est un mec qui sait se placer pour ne pas se faire battre en un contre un et qui sait aussi aider l’équipe. Il faut savoir quand mettre la pression et contre qui », analyse-t-il, soulignant l’importance de l’intelligence de jeu.
Le rôle du meneur, au-delà des points et des statistiques
Dans une époque où de nombreux meneurs cherchent avant tout à scorer, Andrew Albicy revendique une autre vision du poste. « Le rôle du meneur, c’est de faire en sorte que l’équipe gagne, que tout le monde soit content et en situation », explique-t-il.
Son rapport aux statistiques est également très clair. « Moi, ce que je regarde le plus, c’est le plus-minus. Les points, ça ne change plus ma carrière », affirme-t-il, préférant l’impact global à la ligne de stats.
Être irremplaçable plutôt que spectaculaire
Le message qu’il adresse aux jeunes est sans détour. « Tout le monde veut être des buckets (scoreurs), mais il ne peut pas y avoir douze buckets dans une équipe », rappelle-t-il, avant de préciser sa pensée. « Il faut trouver ta place dans l’équipe et apporter quelque chose en plus pour être irremplaçable ».
Une philosophie forgée au fil des années et des expériences internationales.
Une carrière internationale faite de patience et de résilience
Entre des débuts précoces en équipe de France A, de longues périodes sans sélection, puis un retour durable à partir de 2017, Andrew Albicy a connu toutes les facettes du maillot bleu. « J’avais envie d’être dans le groupe, tout simplement », résume-t-il.
La Coupe du monde 2019 marque un tournant. « Là, je me suis dit : OK, je peux être à ce niveau-là », confie-t-il, avant de vivre les Jeux olympiques de Paris comme un aboutissement. « Porter ce maillot chez toi, c’est un accomplissement », conclut-il.
Le message final aux jeunes joueurs
En fin d’épisode, Andrew Albicy résume en quelques mots ce qu’il dirait au jeune garçon qu’il était. « Le train peut passer qu’une seule fois. S’il passe, prends-le. Et sois prêt », conseille-t-il, fidèle à une carrière construite sur la patience, le travail et la capacité à saisir l’instant.


























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