Ali Traoré, le jeu lui manquait : l’ancien international français se relance dans le coaching

Ali Traoré a rejoint l’Olympique Carros
Ali Traore (2,08 m, 40 ans) n’a jamais réellement coupé avec le basket. Consultant au bord du terrain après sa retraite, l’ancien intérieur a progressivement vu son âme de compétiteur refaire surface. Aujourd’hui engagé dans une formation d’entraîneur, Ali Traoré explique son cheminement, ses premières expériences sur le banc et ses ambitions, avec l’objectif assumé de retrouver le très haut niveau, cette fois en tant qu’entraîneur.
Prendre du recul après 2021, sans quitter le basket
À la fin de sa carrière professionnelle en 2021, Ali Traoré ressent le besoin de souffler. « Après la fin de ma carrière en 2021, j’avais besoin de prendre un peu de recul par rapport au basket professionnel », confie-t-il. Ce recul ne signifie pas une rupture totale avec le jeu, puisqu’il accepte rapidement une proposition de Geneviève Berti, directrice de la communication de Monaco, pour commenter des rencontres.
Cette expérience lui permet de rester proche du terrain sans la pression quotidienne. « Ça m’a permis de garder un pied dans le basket sans vraiment être trop impliqué », explique-t-il. Une manière de rester connecté à son sport tout en se laissant le temps de réfléchir à la suite.
Le commentaire au bord du terrain comme déclencheur
Les saisons passent, et Ali Traoré enchaîne les expériences de consultant. Mais cette position d’observateur finit par créer un manque. « Le fait de commenter les matchs au bord de la ligne, au bord du terrain, m’a donné envie de redevenir un acteur et de ressentir la pression des matchs », raconte-t-il.
Ce retour constant au plus près de l’action réveille son instinct de compétiteur. « Mon côté compétiteur s’est réveillé. Je me suis dit franchement que j’avais envie de ressentir tout ça, de retrouver ces sensations et de revenir dans la compétition ». Un cheminement mental progressif, mais déterminant.
Le déclic pour l’entraînement
Avec le temps, l’idée de coacher s’impose. « Plus les années passaient, plus je me suis dit que ça me manquait énormément : la compétition, l’adrénaline, la pression », explique Ali Traoré. L’été dernier, il décide alors de se renseigner auprès de la Fédération pour entamer un parcours de formation.
Le timing n’est pas idéal, mais des solutions existent. « La Fédération m’a dit que je pouvais m’inscrire l’année prochaine, en juin, et qu’entre-temps je pouvais passer les diplômes régionaux (DETB) ». Actuellement engagé dans ce cursus, il prépare déjà les étapes suivantes. « En tant qu’international, j’ai le droit de sauter quelques étapes. L’objectif, c’est de pouvoir passer le diplôme d’État (DE-JEPS), voire le diplôme d’État supérieur (DES) ».
Carros, premières responsabilités sur un banc
Pour valider ces diplômes, Ali Traoré doit entraîner. L’opportunité se présente à Carros, où évolue sa fille en U15 ELITE. « L’entraîneur de ma fille est aussi l’entraîneur de la R2. Je lui ai demandé si je pouvais être son assistant », explique-t-il.
Il tient à souligner le rôle clé de Philippe Agostini, entraîneur de la R2, qui accepte de l’accompagner. « Il a accepté gentiment que je sois son assistant, d’être mon tuteur, de me laisser conduire des séances de temps en temps et de m’apprendre les bases de l’entraînement ». Une étape fondamentale dans son apprentissage du métier.
Le travail individuel aux Sharks
En parallèle, Ali Traoré intervient également au centre de formation des Sharks d’Antibes. « Christian Corderas, le directeur du centre de formation des Sharks, m’a demandé de faire du travail individuel pour les grands », précise-t-il. Un rendez-vous hebdomadaire devenu régulier. « Tous les lundis à 15h, je m’occupe de faire progresser individuellement tous leurs big men ».
Une expérience qu’il décrit comme bénéfique des deux côtés, renforçant à la fois ses compétences techniques et sa légitimité dans son nouveau rôle.

Sa fille, entre fierté et frustration
Le parcours de sa fille, engagée dans le haut niveau fédéral, nourrit aussi sa réflexion. « Ma fille, c’est clairement un potentiel de haut niveau. Dans toute objectivité, elle a des qualités vraiment intéressantes », affirme-t-il. Mais l’accompagnement d’un enfant dans ce cadre n’est pas simple.
« Pour moi, c’est une source de fierté et de grande frustration », reconnaît-il. Ancien joueur passé très tôt au plus haut niveau, il découvre un univers qu’il n’a pas connu. « C’est passionnant de la voir évoluer, mais parfois frustrant, parce qu’il y a des choses évidentes pour moi qui ne le sont pas encore pour elle ».
Il évoque aussi la difficulté d’être à la fois père et ancien professionnel. « C’est compliqué pour une enfant d’écouter son père. Parfois, j’ai l’impression qu’elle se dit : “mais qu’est-ce qu’il raconte ?” ». Malgré cela, la confiance demeure. « Je fais confiance à ses entraîneurs au Pôle Espoir et en U15 Élite. Je suis très fier d’elle et j’espère qu’elle atteindra ses rêves ».
Une ambition assumée, sans brûler les étapes
Lucide sur son niveau actuel, Ali Traoré se projette avec prudence. « Je ne me sens pas du tout prêt à être entraîneur principal », explique-t-il. Son souhait est clair. « Être assistant dans une équipe pro ou dans une équipe Espoir serait une très bonne chose pour moi ».
Dès le début de l’année prochaine, il compte s’activer. « Il va falloir que je m’y mette en janvier, que je contacte des clubs pour intégrer un staff rapidement ». L’objectif final, lui, ne laisse aucune place au doute. « Mon but, c’est d’entraîner au plus haut niveau. J’ai envie de retrouver le très haut niveau, mais cette fois-ci en tant qu’entraîneur ».
Un projet construit patiemment, comme il le résume lui-même. « On va y aller step by step ».

























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