Lien Phillip, le basketteur qui voulait devenir pêcheur : « Waouh, je n’en avais jamais parlé aussi profondément… »

Lien Phillip, le petit pêcheur de Grenade élevé par sa grand-mère, devenu capitaine de Denain
Ancien centre sidérurgique du Nord de la France, au cœur de l’ex-bassin minier, Denain ne ressemble pas exactement à Victoria, le village natal de Lien Phillip, surnommé « Sunset City », « parce que vous y trouvez les plus beaux couchers de soleil du monde ! » Mais c’est pourtant là, dans cette ville longtemps marquée par un fort sentiment d’abandon, aux antipodes du décor de son enfance, que l’intérieur vétéran continue de vivre son rêve à plus de 36 ans..
« Je n’aurais jamais imaginé une telle vie », souffle le capitaine des Dragons. De fait, comment se voir devenir basketteur professionnel lorsque votre seul horizon, jeune, est celui de la mer des Caraïbes ? Tous les jours, jusqu’à ses 14 ans, Lien Phillip passait des heures dans l’eau, à tenter de remonter des poissons à la surface. Autant une passion qu’une nécessité, pour permettre à sa famille de se nourrir le soir. Et par conséquent, son avenir lui semblait évident : pêcheur, forcément.
À Grenade, une jeunesse débrouillarde :
« Je me suis mis à pêcher pour ramener à manger le soir »
« J’ai grandi au bord de l’eau à Grenade, mon île natale (dans les Caraïbes, ndlr). La mer était à moins de 100 mètres de chez moi. Grenade est un endroit incroyablement beau, avec des plages paradisiaques, mais peu d’opportunités professionnelles. Ma mère est partie au Canada quand j’avais 7 ans, comme ma tante, pour nous aider, et c’est ma grand-mère qui m’a élevé.
« Pas d’eau, pas d’électricité, je dormais par terre »
On était sept dans une petite maison, avec seulement deux chambres. Ma grand-mère s’occupait de ses quatre petits enfants. Les plus jeunes se partageaient un lit mais moi, j’ai passé mon enfance à dormir par terre. On n’avait pas d’eau, pas d’électricité. Il fallait porter des seaux d’eau jusqu’à la maison. La nuit venue, on allumait des bougies. On a grandi dans la pauvreté mais on ne s’en rendait pas trop compte, ça nous paraissait presque normal. Quand vous n’avez rien, vous appréciez tout. Et au fond, c’est l’une des meilleures périodes de ma vie…

J’ai toujours été dans l’eau. À Grenade, on n’apprend pas à nager : quelqu’un vous prend et vous jette dans la mer (il sourit). Bien sûr, les gens vont s’assurer que vous n’allez pas couler mais ça se passe comme ça ! À l’époque, tous les gamins étaient dehors ! On jouait, on nageait, on s’amusait, on allait chercher des mangues ou de la canne à sucre. On n’avait pas trop le temps de remarquer les difficultés… J’aimerais que les enfants d’aujourd’hui puissent faire la même chose mais les temps changent…
« Si je n’étais pas parti au Canada, j’aurais été pêcheur ! »
Quand ma mère est partie à Toronto, je suis un peu devenu l’homme de la maison. Donc je me suis mis à pêcher pour ramener à manger le soir. Après l’école, je partais en mer tous les jours et on avait toujours du poisson sur la table pour le dîner. On se reposait beaucoup là-dessus pour la nourriture. Et j’en vendais aussi, j’avais la débrouille dans le sang (il sourit). Ça me permettait d’aider financièrement ma grand-mère car ce n’était pas facile au début pour ma mère au Canada. Au bout d’un moment, elle a réussi à nous envoyer de l’argent. Grâce à tout ça combiné, on a pu se payer des petites choses comme des vêtements pour aller à l’école, des chaussures… (il s’interrompt) Je n’en avais jamais parlé aussi profondément. Mais de le faire, waouh… C’est comme si je réalisais réellement.

La vérité est que si je n’avais pas fini par rejoindre ma mère au Canada, j’aurais été pêcheur. Ça me passionnait et surtout, j’étais doué ! Concrètement, je nageais avec ma ligne et mon hameçon jusqu’à ce qu’on appelle un « net boat », ces petits bateaux de pêche typiques où l’on trouvait les jacks, les petits poissons argentés qui servent d’appât. Les bateaux mouillaient au large donc je ramenais l’ancre hors de l’eau et je tirais le bateau jusqu’à l’endroit où je voulais pêcher. Je connaissais tous les bons coins ! Je nage vite donc j’en avais peut-être pour 10 minutes de crawl jusqu’au bateau. Ensuite, j’y restais plusieurs heures, jusqu’à 4-5h les journées d’été. Le vivaneau était le poisson le plus courant que j’attrapais. Puis je ramenais le bateau et je re-nageais jusqu’à la côte avec mon butin. Et ensuite, il fallait nettoyer les poissons, lever les filets, etc ! Je fais ça depuis mon plus jeune âge : aussi loin que je fouille dans ma mémoire, j’ai toujours pêché ! »

Le déracinement vers Toronto :
« Je n’oublierai jamais la date… »
« Je me rappellerai toute ma vie de mon arrivée au Canada, à Toronto. Je n’oublierai jamais la date : c’était le 17 décembre 2003. J’arrivais de Grenade et je n’avais pas de manteau avec moi. Je vous laisse imaginer (il sourit). La température était glaciale et c’est la toute première fois de ma vie que je voyais ça. J’avais entendu parler du froid, notamment avec le Père Noël et les images de neige, mais je ne m’y suis jamais habitué.
« Le basket me guérissait de toutes mes souffrances »
Ma mère travaillait comme infirmière dans une maison de retraite. Elle continue de l’être d’ailleurs. Elle faisait tout pour mon frère et moi mais on savait survivre en venant de Grenade. Même si la transition a été difficile, on faisait de notre mieux. Et de mon côté, j’ai utilisé le basket comme un outil. Pour toutes les souffrances que je ressentais, le basket me guérissait. C’était mon échappatoire, je mettais tout sur le terrain. C’est drôle car je n’avais jamais vraiment joué avant. À Grenade, je ne faisais pas de sport, à part nager bien sûr. Et pourtant, il y avait un terrain à côté de chez moi. Je regardais parfois les gens qui y jouaient, j’y suis même allé quelque fois avec mes amis. Mais on ne peut pas dire que j’ai joué au basket à Grenade…
Je suis vite devenu passionné. J’ai démarré l’école en février 2004 et le basket en juin 2004. On m’a présenté à un coach qui venait de Grenade aussi, Kenneth Daniel. On a développé une super relation. Il est devenu mon mentor, presque une figure paternelle. Je me rappelle de la première fois où je suis arrivé à la salle. Il y avait des gars qui jouaient depuis leur plus jeune âge et ils se sont moqués de moi… Ken m’a dit : « Ne t’en fais pas, contente toi de travailler. » Et aujourd’hui, je suis le dernier de ce groupe à être dans le circuit pro… »

Un gros poisson dans un petit étang
« J’ai directement démarré le basket au lycée, où j’ai eu la chance de gagner deux championnats en trois ans avec St. Mary’s, mon école à Toronto. Mais je ne savais pas où aller après. Ken Daniel m’a trouvé un camp d’une semaine dans une université en Pennsylvanie, j’ai terminé MVP et un coach m’a vu là-bas. Il m’a dit : « Tu es encore brut de décoffrage mais très talentueux, peut-être que je peux t’aider. Je connais des gens, je vais passer deux – trois coups de téléphone. »
« J’aimerais lui dire merci, mais je ne peux pas »
Mais l’été passe et je n’ai aucune nouvelle… Comme une vraie Grenadienne, ma mère me dit : « Tu ne peux pas rester à la maison sans rien faire ». Donc j’allais à l’école pour rien, vu que j’avais déjà mon diplôme. Et en octobre, j’ai reçu un coup de fil d’IMG Academy, en Floride, sur les recommandations du coach en question. Je n’ai jamais eu l’occasion de le remercier, je ne connais même pas son nom. À l’époque, j’étais tombé amoureux du basket et je ne me voyais pas prendre un boulot normal. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans cela. Donc j’aimerais vraiment lui dire merci, mais je ne peux pas…
J’ai toujours été un bon rebondeur, un guerrier. Avec moi, c’était tout ou rien, comme aujourd’hui. Je savais que je partais avec un retard sur les autres aussi. En arrivant à IMG, je n’avais que trois ans de basket derrière moi. Après mes deux années en Floride, je suis retourné au Canada. Tous les gamins rêvent d’aller aux États-Unis mais le coach de Windsor, Chris Oliver, me voulait vraiment. Il est venu me voir plusieurs fois, m’a dit qu’il allait m’aider à devenir un poste 4 qui s’écarte, etc. Et Ken Daniel a trouvé les bons mots : « Tu pourrais rester aux USA et être un petit poisson dans un grand étang, ou retourner au Canada et être le gros poisson dans un petit étang ! » Ça a été un bon choix, j’ai passé cinq belles années à Windsor, j’ai progressé. Et encore plus important : je suis le premier membre de ma famille à avoir obtenu un diplôme universitaire, en gestion des entreprises. Pour moi, ça signifiait énormément ! »

Une drôle d’obsession après avoir été coupé par Bordeaux :
« Revenir en France et prouver ma valeur en NM1 ! »
« Encore aujourd’hui (entretien réalisé le jeudi 16 octobre, ndlr), je parlais de mon expérience à Bordeaux (en Nationale 1, en 2014) avec un coéquipier. Ça m’a aidé. Je suis arrivé tard dans le monde professionnel, à 24 ans, mais j’avais encore peu de basket derrière moi. Il a fallu que j’apprenne très vite, que je m’adapte rapidement. Boris Diaw était le président, ça se sentait que le club avait du potentiel. Je débarque dans une super ville, un gros projet. Boris venait d’être champion NBA avec les Spurs, il avait ramené le trophée, on l’avait tous touché, il y avait beaucoup de pression pour performer. Mais c’était écrasant. On a démarré à 0-4 (1-3 en réalité, avec une victoire contre l’INSEP où son sort était déjà scellé, ndlr), ils ont dû faire un changement et c’est tombé sur le rookie. Ce n’est pas comme si j’étais mauvais évidemment (7 points et 5 rebonds de moyenne, ndlr) mais il fallait un fusible.

Ça m’a forcé à grandir plus vite. Je ne connaissais rien du basket professionnel, je n’ai pas su m’ajuster. Après, je suis parti en Australie, dans un championnat semi-professionnel. C’était vraiment cool ! Les gars me donnaient tous les ballons, on n’avait que deux entraînements par semaine, je ne pensais qu’au basket. Ça m’a donné confiance en moi et j’avais du temps pour bosser. Là-bas, j’ai appris à mieux communiquer.
« Bordeaux a laissé une forme de colère en moi »
Pendant tout ce temps, je voulais revenir en France. J’avais été coupé en Nationale 1 donc je voulais revenir prouver ma valeur en Nationale 1. C’était devenu une obsession. Bordeaux a laissé une forme de colère en moi. Etre coupé après six semaines en tant que rookie (il lève les yeux au ciel)… Ça m’a donné tellement de motivation. Je n’étais pas énervé, mais je l’ai pris d’une mauvaise façon pour créer un feu intérieur en moi, trouver une raison supplémentaire d’aller bosser : « Vous pensez que je ne peux pas jouer en NM1, mais je sais que je peux ! » Je ne suis pas énervé contre les JSA Bordeaux, mais je me suis vraiment servi de ça. »
De la NM2 à la Pro B, la grande ascension
« Je voulais tellement aller en NM1 mais personne ne m’a tendu la main, mon agent ne m’a rien trouvé. À l’époque, mon ex-compagne (Jessica Clémençon) jouait à Calais donc je m’infiltrais dans une salle de sport là-bas pour m’entraîner. Et elle était gérée par le coach d’Ardres (NM2). Il m’a vu, m’a demandé qui j’étais et m’a invité à venir faire un entraînement. J’ai signé tardivement (en novembre 2015, ndlr) et j’y ai fait une saison.
Après mon année à Ardres, j’avais beaucoup de possibilités en NM2. Je me demandais s’il valait mieux prendre le risque d’attendre une NM1 ou rester en NM2. Mon agent m’a conseillé de prendre une équipe avant de rentrer chez moi pour l’été. J’ai choisi Prissé-Mâcon parce que le coach, Denis Lacroix, m’a vraiment convaincu lors d’un dîner (il rit). On était vraiment sur la même longueur d’onde, ça m’a convaincu de rester en NM2 pour ensuite faire le grand saut.

« Tellement bon de me prouver que je pouvais jouer en NM1 »
À l’issue de mon passage à Prissé, c’était dingue, j’avais tous les clubs de Nationale 2 qui me voulaient. Mais là, j’ai dit : « Je m’en fous, j’attends ! » Et j’ai pu signer en NM1 en 2017, avec Tarbes-Lourdes (où l’entraîneur, Vincent Lavandier, l’avait déjà accueilli comme sparring-partner pendant plusieurs mois en 2014/15 après son éviction de Bordeaux, ndlr). J’ai passé deux saisons en Nationale 1, allant à Vitré ensuite.
Pouvoir être bon en Nationale 1 (double meilleur rebondeur, ndlr), c’était un sentiment incroyable. C’était tellement bon de me prouver à moi-même que je pouvais y jouer, que Bordeaux n’était peut-être juste pas le bon endroit, que j’avais peut-être besoin d’un peu plus de temps. Tout ça, je voulais le montrer à moi uniquement, pas aux autres. Donc d’y être arrivé, j’étais tellement reconnaissant, en mode « Merci d’avoir bossé aussi dur pour cela ! »

L’appel de Saint-Quentin :
« Si on monte, on veut te signer ! »
Après la NM1, je voulais continuer à aller le plus haut possible. Je signe une bonne saison à Vitré (15,5 points et 10,2 rebonds, ndlr) et Saint-Quentin m’appelle : « On est en finale et si on monte, on veut te signer ! » J’ai dit oui de suite évidemment. Et depuis, je suis en Pro B… Quand vous travaillez pour quelque chose, vous êtes à l’aveugle : vous ne savez jamais ce que ça va donner, si vous allez réussir ou non. Tout ce que vous pouvez faire, c’est espérer. Donc pour moi, le fait d’avoir réussi en Pro B, de réellement récolter les fruits de mon travail, de savoir que je n’ai pas fait tout ça pour rien, c’est quelque chose de magnifique.
Actuellement, je suis engagé dans ma troisième saison à Denain et c’est là où je suis resté le plus longtemps dans ma carrière. En tant que joueur étranger, avoir le statut de capitaine, c’est quelque chose de spécial. Je dois être un modèle pour mes coéquipiers, sur et en dehors du terrain, et je suis très reconnaissant au coach Ali Bouziane de m’avoir confié ce rôle. C’est quelque chose d’important, j’espère faire du bon boulot. »
Évoluer, même à 36 ans :
« J’ai l’impression que je continue de progresser ! »
« Je veux être régulier chaque saison, travailler le plus possible et je laisse le reste parler automatiquement. J’aimerais jouer les playoffs, remporter un trophée, jouer pour quelque chose de spécial. Dans la vie, il faut toujours tout donner et j’ai l’impression que je continue de progresser. On peut maintenant dire que je suis un shooteur (il sourit), un stretch 4, qui joue pour gagner. Je suis un joueur dur, je ne recule jamais devant un combat. Je garde toujours en tête qu’il peut y avoir un enfant dans les tribunes qui te regarde et qui pourrait vouloir te copier sur quelque chose. Donc bon match, mauvais match, peu importe : il faut toujours tout donner.
« Ne jamais avoir joué en Betclic ÉLITE, c’est peut-être de ma faute aussi »
C’est cette discipline qui fait que je progresse encore à mon âge. Je ne m’arrête jamais de travailler. Et ce sera mon dilemme pour la suite. Physiquement, je sais que je serais capable de jouer encore longtemps mais serais-je prêt mentalement à répéter les mêmes efforts, à continuer à avoir la même exigence jour après jour ? Je ne sais pas. C’est pour ça que je prends saison après saison dorénavant. Si je sens que je ne suis plus prêt à tout donner, je m’en irais. »

Je pense que j’aurais même pu me tester en Betclic ÉLITE. Mais je n’ai que 36 ans, je ne suis pas si vieux (il rit). J’ai juste besoin qu’un coach m’appelle. Après, je ne ressens plus le besoin de me prouver ma valeur en Betclic ÉLITE. Évidemment que ça me plairait beaucoup mais je n’en ai pas besoin. Ne jamais y avoir joué, peut-être que c’est de ma faute, aussi. Je sais que les clubs de Betclic ÉLITE attendent souvent tard pour recruter les joueurs étrangers et j’ai souvent eu un contrat tôt. Je n’ai pas pris le même risque qu’après Prissé. Ce n’est pas juste de dire que personne ne m’a donné ma chance, peut-être que je n’ai jamais attendu mon occasion. »
Lien Phillip, l’exception grenadine :
« Ce n’est pas que je suis parti de rien,
mais je viens de très loin »
« Mon parcours m’inspire deux choses : de la fierté et un sentiment de bénédiction. Après avoir démarré le basket à 14 ans, le fait d’être capable d’avoir une carrière longue de plus de 10 ans (il s’interrompt en riant). Surtout vu d’où je viens… J’ai l’habitude de dire que je partais de rien mais c’est faux de dire ça. C’est surtout que je viens de très loin. Mais en fait, quand j’étais petit, ça me paraissait normal de vivre sans eau ou électricité. C’est pour ça que je suis si heureux d’être ici maintenant, que c’est complètement dingue d’être basketteur professionnel. Vu d’où je viens, je n’aurais jamais imaginé une telle vie.
« La France est presque mon pays maintenant »
Je me sens béni, aussi, pour le fait d’être en France depuis plus de 10 ans. C’est presque mon pays maintenant, j’ai vécu un peu partout en France. Je me suis imprégné de la culture, même la nourriture. À Prissé, par exemple, je suis devenu un amoureux du vin. Après tous les matchs à domicile, on nous servait du vin blanc à l’espace VIP et j’adorais ça ! La France fait partie de moi désormais, je suis très heureux de m’être établi ici aussi longtemps.

À Grenade, j’avais évidemment entendu parler de Michael Jordan, mais c’est tout… Je ne faisais pas de sport, à part nager. Et pourtant, j’avais un playground à côté de chez moi. On avait même des bons joueurs, je me souviens avoir été impressionné en les regardant. Mais on ne peut pas rêver de devenir basketteur professionnel en sortant de Grenade, les bons joueurs ne sont jamais partis nulle part. Il n’y a aucune perspective pour eux. Je suis l’un des premiers joueurs pros du pays et personne n’est allé plus haut que moi. Je m’investis pour le basket grenadien, j’y ai organisé un tournoi l’été dernier. Les gamins ont du talent, il leur manque juste des opportunités. Il y a tant de gens qui m’ont aidé dans mon parcours, parfois même sans le savoir, et j’aimerais en faire de même pour les jeunes maintenant.
« Dans quelques années, je m’achèterai un bateau pour pêcher… »
Devenir basketteur professionnel m’a aussi permis d’aider ma famille. Si l’on prend l’exemple de la maison de ma grand-mère, dont l’ouragan Ivan avait emporté le toit un an après mon départ au Canada, il y avait beaucoup de problèmes qui trainaient depuis longtemps, un peu partout sur la maison. J’ai pu bosser dessus au fil des années. Il y a deux ans, j’ai fait tout un chantier sur un mur latéral avec mon cousin. Ma grand-mère m’a tellement donné dans ma vie que c’est normal pour moi d’essayer de faire le minimum pour lui rendre.

Désormais, je suis plus un basketteur qu’un pêcheur. L’été, je vais quand même pêcher à chaque fois. Et c’est sûr que je m’achèterai un bateau dans quelques années ! En revanche, je n’ai jamais essayé en France, même à Quimper. J’ai beau être un peu un gars du Nord maintenant après toutes ces années à jouer dans la région, la mer est trop froide. C’est mon seul problème : je suis trop habitué aux eaux chaudes des Caraïbes… »

























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