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Quand un photographe français devient basketteur international : l’improbable destin de Lucas Frayssinet aux Féroé

En 2020, Lucas Frayssinet s'est rendu aux îles Féroé avec son sac à dos, sa tente et son appareil photo pour un projet d'études. Cinq ans après, désormais installé sur l'archipel du nord de l'océan Atlantique où il cumule les casquettes de photographe et réalisateur, il a porté les couleurs de la sélection nationale en compétition officielle !
Quand un photographe français devient basketteur international : l’improbable destin de Lucas Frayssinet aux Féroé

Le Français Lucas Frayssinet, en bas à gauche avec son n°8, a fait partie de l’équipe des Îles Féroé la semaine dernière

Crédit photo : Kurvabóltssamband Føroya

Quand on a joué, au maximum, en Régionale 2 en France, on ne s’attend certainement pas vraiment à devenir un joueur international un jour… C’est pourtant le destin vécu par Lucas Frayssinet (26 ans), qui a défendu les couleurs des îles Féroé toute la semaine dernière lors des Jeux des Îles.

« On est 50 000 à vivre au milieu de l’océan ! »

« C’est une sensation vachement différente par rapport au club », nous soufflait-il lundi après-midi, de retour dans la capitale Torshavn, alors que la fête nationale de cette province autonome du Danemark battait son plein autour de lui, entre parades et courses d’aviron. « Tout le monde se connait ici, on est 50 000 à vivre au milieu de l’océan. Les gens ont une vraie fierté de représenter les Féroé. Personnellement, c’est un pays qui est dans mon cœur donc c’était gratifiant de jouer pour lui. » 

Lucas Frayssinet, ici de dos félicité par ses coéquipiers, a vécu une improbable aventure avec la sélection féroïenne (photo : Jamie Thomas)

Parti s’installer au cœur de l’archipel scandinave de l’océan Atlantique (situé entre l’Islande et la Norvège) après la crise du Covid, Lucas Frayssinet n’avait évidemment pas déménagé à la base pour devenir international féroïen. Plutôt pour des raisons professionnelles après un coup de foudre à l’égard des Féroé lors d’un premier voyage « en mode vagabond, sac à dos » pour un projet universitaire lié à ses études de photographie.

Joueur depuis son plus jeune âge, successivement à Tournon-d’Agenais puis Penne-d’Agenais, le basket est rapidement arrivé dans sa nouvelle vie féroïenne. « Trouver un club est même l’une des premières choses que j’ai faite », précise-t-il. « Pour l’intégration en tant qu’étranger, c’est un bon élément. » 

Champion des Féroé
avec la double casquette entraîneur – joueur

Malgré des projets professionnels qui ne cessent de s’étoffer, entre un long métrage dont le tournage s’est terminé dimanche, l’écriture d’un documentaire pour la télévision française et ses reportages photographiques, Lucas Frayssinet a également pris du galon au sein du basket local. De joueur à mi-temps au début, il est désormais devenu entraîneur – joueur, champion des Féroé chez les hommes et chez les femmes, et donc même international féroïen pour la première fois !

Lucas Frayssinet, avec son n°8, était entraîneur-joueur du club d’Hamar, sacré champion des Féroé cette saison

La récompense d’une saison collective quasi-parfaite avec son club d’Hamar (une seule défaite) puisque le Lot-et-Garonnais et ses coéquipiers ont pris cinq des douze spots possibles de la sélection, et de règles assouplies, puisqu’il ne faut pas nécessairement avoir le passeport des Îles Féroé (ce qui n’est pas son cas) mais simplement attester d’une année de résidence sur place.

Une médaille d’argent aux Jeux des Îles

Ainsi, Lucas Frayssinet était du voyage vers l’île d’Anglesey (Pays de Galles) la semaine dernière afin de participer aux Jeux des Îles, une compétition internationale qui réunit 24 îles depuis 1985. « Je l’ai su au mois de mai », raconte-t-il. « La liste n’était pas tout à fait définitive mais j’ai fait partie des premiers sélectionnés donc j’étais content. » 

Si le basket n’était pas officiellement inclus aux Jeux des Îles cette année, Lucas Frayssinet a pourtant participé à un moment historique pour la fédération féroïenne : la première médaille de l’histoire de la sélection, avec une jolie deuxième place décrochée grâce à quatre succès (84-65 contre l’île de Man, 63-62 face à Jersey, 68-58 contre Guernesey, 85-51 face aux îles Malouines) et une seule défaite (56-73 contre Anglesey, le futur vainqueur).

Les Féroïens avec leur médaille d’argent

Un game-winner contre Jersey 

Un podium où le Français (seul non natif des Féroé avec un Islandais) a tenu un rôle clef en renversant Jersey d’un shoot décisif lors du deuxième match, alors que son équipe a frôlé les 30 points de retard en première mi-temps.

Lucas Frayssinet, décisif et MVP du match entre les Féroé et Jersey

« Ce tir, c’est ma petite victoire personnelle », sourit-il. « Il y avait 60-62 pour eux à 6 secondes de la fin. J’ai réussi à piéger mon défenseur en faisant croire que j’allais faire à l’écran à l’opposé. Le gars avait deux pas de retour sur moi donc j’ai eu le temps de récupérer la passe et de shooter. »

Un podium qui vient conforter les Féroé dans leur volonté de faire grandir le basket local. Pour l’instant, les Jeux des Îles restent la compétition suprême auquel peut prétendre la province autonome, non affiliée à la fédération internationale. C’est pourtant le cas en football (avec six matchs France – Féroé depuis 2004) ou en handball, où les U21 viennent de décrocher une incroyable médaille de bronze à la Coupe du Monde U21. « Il y a une formation hors du commun en termes de sport sur place », raconte le Tournonnais. « Ils ont mis énormément de pognon depuis une dizaine d’années. » 

Face aux Philippins des usines de poissons

Pourtant, la balle orange passe largement au second plan sur l’archipel, derrière le trio football – handball – aviron, bien plus médiatisé. Lucas Frayssinet estime que la sélection est d’un niveau équivalent à la Prénationale. Quant au championnat, il reste évidemment totalement amateur, à l’image de ces équipes remplies de joueurs philippins qui travaillent à côté dans les… usines de poissons. « Le style de jeu est assez spécial : ce n’est pas du streetball mais c’est plutôt décousu quand même. » La faute à une absence totale de culture basket au niveau local. « Il y a très peu de coachs féroïens. Le sélectionneur est un Danois, Thomas Johansen, qui est très bon. Nous, les entraîneurs étrangers, on apporte une forme de rigueur qui est assez nouvelle, un peu plus de sérieux. » Et inversement, le basket féroïen peut offrir à certains étrangers, comme un ex-étudiant photographe français « en kif sur les territoires froids et extrêmes », l’aventure d’une vie…

Image Alexandre Lacoste
Alexandre Lacoste est arrivé sur BeBasket en 2011, lorsque le site se prénommait encore Catch & Shoot. Amateur de portraits et de reportages, généralement au plus près des équipes de France lors des compétitions internationales, il aime chercher des angles originaux et des sujets qui vont au-delà du simple résultat sportif.
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Commentaires


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lulutoutvert
énorme quelle belle histoire de sport, pas de basket uniquement, mais de sport
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(3) J'aime
macroy
Sympathique découverte et interview. Merci @Bebasket.
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(3) J'aime
stephmoon
Excellent, merci pour ce récit pour le moins original
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(2) J'aime
raoulfonfrin
Superbe tranche de vie. Bravo !
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lolo45
Un petit peu de fraicheur en plein été ... ça nous change des articles de transferts aux montants mirobolants où les joueurs ne parlent que de leur amour pour leur prochain contr... maillot.
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