Martin Hermannsson face à ses souvenirs français : « Je me suis demandé comment j’allais survivre un an à Charleville ! »

Star du basket islandais, Martin Hermannsson a démarré sa carrière en France entre 2016 et 2018, avec Charleville-Mézières puis Champagne Basket
Dans les couloirs de la Spodek Arena de Katowice (Pologne), où il s’échine, en vain, à offrir à l’Islande sa première victoire historique, Martin Hermannsson (1,93 m, 30 ans) se retrouve soudainement transporté vers le mois d’août 2016. Un été où il a signé son premier contrat professionnel, avec l’Étoile de Charleville-Mézières (Pro B). « Ça me semble un peu loin maintenant », sourit-il. « Mais je me souviens parfaitement de mon premier jour à Charleville. Quelqu’un est venu me chercher à l’aéroport et m’a fait faire un tour en ville. Je me suis demandé comment j’avais survivre ici pendant un an. »
À l’époque, il était le pari un peu insensé du coach Cédric Heitz, un rookie islandais à la mène. Un choix quasiment suicidaire sur le papier, assorti d’une enveloppe de 25 000 euros. Le technicien mulhousien raconte fréquemment l’anecdote de l’agent lui certifiant qu’il ne pourrait pas jouer en Pro B. Huit ans plus tard, Hermannsson est un vétéran EuroLeague, 100 matchs au compteur dans la plus grande des compétitions européennes.
« Charleville, l’une de mes meilleures expériences en carrière ! »
« La France était le meilleur endroit possible où démarrer ma carrière », retrace le dauphin de Zachery Peacock au trophée du MVP 2016/17 de Pro B. « Charleville reste l’une de mes meilleures expériences en carrière. On avait une super équipe, cela a été l’une des plus grandes saisons de l’histoire du club ! » L’été suivant, il avait accompagné Cédric Heitz à « Champagne Basket, c’est comme ça qu’on appelle le club maintenant, non ?! Cela avait été le bon choix pour la suite afin de prouver ma valeur aux plus grandes équipes. »

Après avoir effectué le grand saut de la Marne vers Berlin en 2018, Martin Hermannsson évolue désormais toujours avec l’ALBA, malgré un cycle de quatre ans entre temps à Valence, le club de ses rêves. « Mais j’ai souvent eu l’opportunité de revenir en France, notamment à l’ASVEL », rappelle-t-il.
« Même face à la France, on n’a peur de personne ! »
S’il découvrira la Basketball Champions League à la rentrée, avec potentiellement un duel contre Chalon-sur-Saône si l’Élan se qualifie, le natif de Reykjavik était encore le cinquième meilleur passeur de l’EuroLeague cette saison derrière T.J. Shorts, Tamir Blatt, Facundo Campazzo et Mike James. « D’avoir réussi à revenir à un tel niveau après ma rupture des ligaments croisés (en mai 2022, ndlr), c’est quelque chose qui me rend super fier », souligne-t-il. « Il y a peu de meneurs qui ont mon expérience en EuroLeague. Quand j’étais à Charleville, les gens ne s’attendaient pas à me voir atteindre un tel niveau. »

Tout comme les gens ne s’attendaient pas à voir une sélection islandaise aussi cohérente sur le parquet à l’EuroBasket, quand bien même elle reste toujours fanny pour sa troisième participation historique. « Cela signifie beaucoup pour notre pays d’être à l’Euro », clame le meneur, qui monte clairement en puissance à l’Euro (4 points à 2/14 lors de sa première sortie contre Israël, 22 points à 9/13 et 6 passes décisives mardi face à la Slovénie lors de son dernier match). « On a montré qu’on méritait d’être ici. On joue avec une génération dorée et on veut tirer le maximum de cette opportunité, notamment du fait d’affronter la France. Vous avez une telle usine de talents, vous produisez des joueurs NBA chaque année, tandis qu’on a tellement peu de population (il y a moins de population en Islande, 404 610, que de licenciés basket en France, 765 909, ndlr). Mais on n’a peur de personne ! »
À Katowice,








Commentaires