Chris Paul et les Clippers : chronique d’un divorce annoncé

Quinze jours après avoir été renvoyé chez lui par les Los Angeles Clippers, Chris Paul attend toujours de connaître la suite de sa carrière. Ce qui devait être une belle histoire de retrouvailles s’est transformé en divorce brutal, révélant un fossé béant entre les attentes de la franchise et la personnalité du vétéran de 40 ans.
Selon les révélations d’ESPN, le malentendu remonte à la signature de Paul en juillet dernier. Les Clippers espéraient récupérer un leader de vestiaire bienveillant, capable de pallier le manque de leadership vocal de James Harden et Kawhi Leonard. Lawrence Frank avait d’ailleurs rassuré plusieurs joueurs sur le temps de jeu limité du meneur, décrivant son rôle comme celui d’un « vétéran en fin de banc ».
.@ChrisBHaynes joins us to discuss Chris Paul's departure from the Los Angeles Clippers.#NBAonPrime pic.twitter.com/qE9zPXvkn5
— NBA on Prime (@NBAonPrime) December 5, 2025
Un caractère trop envahissant pour un groupe de vétérans
Mais Chris Paul est resté Chris Paul. Dès les premiers entraînements du training camp, l’ancien All-Star a montré qu’il n’était pas là pour faire de la figuration. Avec les remplaçants, il dominait régulièrement les titulaires à l’entraînement. « On leur bottait le cul tous les jours », a confié John Collins à ESPN.
Cette efficacité sur le terrain s’est accompagnée de ce qui fait la réputation de Paul depuis vingt ans : ses commentaires incessants et ses suggestions tactiques. Quand il proposait des méthodes d’entraînement à un coéquipier, on l’accusait de saper l’autorité du staff. Quand il challengeait les joueurs, on le trouvait abrasif.
« Si ce qu’ils voulaient, c’était une pom-pom girl, pourquoi signer Chris Paul ? Ils l’ont déjà eu, ils le connaissent », résume un dirigeant d’une autre franchise, cité anonymement par ESPN.
La situation s’est dégradée dès le premier match de saison régulière. Après la défaite contre le Jazz, Paul a tenté d’organiser une discussion dans le vestiaire, une habitude chez lui. Mais le groupe des Clippers, peu bavard même après les victoires, n’a pas adhéré à cette approche.
L’incident de l’avion, goutte d’eau qui fait déborder le vase
Le point de non-retour est survenu lors du vol vers Miami, le 30 novembre. Après la défaite contre Dallas, Jeff Van Gundy, l’assistant coach, reproche à Paul d’avoir changé l’assignation défensive de Kawhi Leonard sur Klay Thompson. Paul, qui estimait que Leonard était trop fatigué pour courir après Thompson, se défend en affirmant n’avoir fait qu’une « suggestion ».
Pour prouver ses dires, il se lève dans l’avion et va interroger Leonard et Kris Dunn, qui confirment sa version. Cette interaction, rapportée ensuite aux dirigeants, scelle définitivement le sort du meneur.
Le 2 décembre, dans sa chambre d’hôtel à Atlanta, Lawrence Frank annonce à Paul que l’aventure est terminée. Stupéfait, l’ancien président du syndicat des joueurs tente de plaider sa cause, allant même jusqu’à faire venir Brook Lopez comme « témoin de moralité ». Peine perdue, la décision était prise.
Aujourd’hui, Paul s’entraîne dans l’ancien centre d’entraînement des Clippers, désormais propriété du syndicat des joueurs, en attendant un échange ou un rachat de contrat. Une fin amère pour celui qui reste le meilleur joueur de l’histoire de la franchise, mais dont le caractère était devenu incompatible avec un groupe en quête de tranquillité.
« C’était déjà un emmerdeur quand il était un grand joueur. Et désormais, il n’est plus un grand joueur », tranche un autre dirigeant NBA. Le verdict est sans appel.




























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