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Paweł Storożyński, le trait d’union entre les basket polonais et français : « Il y aura beaucoup d’émotions »

Portrait - Paweł Storożyński sera au Spodek ce mardi pour suivre de près France – Pologne. L’ancien joueur de Brest, Dijon, Limoges, Boulogne-sur-Mer et Golbey-Épinal, installé à Cracovie, raconte sa vie entre deux cultures, son quotidien de coach au Wisła, sa seconde carrière sur scène et sa vie aux côtés de la légende Ewelina Kobryn.
Paweł Storożyński, le trait d’union entre les basket polonais et français : « Il y aura beaucoup d’émotions »

Paweł Storożyński anime parfaitement le groupe des supporters de l’équipe de France, non loin de chez lui, à Katowice en Pologne

Crédit photo : Julie Dumélié

À Katowice, on croise partout Paweł Storożyński. À quelques encablures de sa base de Cracovie, le natif de Łódź ayant grandi à d’Auxerre devenu Polonais d’adoption partage ses émotions d’ex-basketteur des deux rives, désormais coach et guitariste-chanteur réputé. Entre souvenirs français, renaissance musicale et regard sur l’essor du basket polonais, il se confie.

« Auxerre m’a construit, la Pologne m’a rappelé d’où je venais »

Né en 1979 à Łódź, Storożyński grandit en Bourgogne. Ses parents, anciens pros, s’installent à Auxerre au début des années 80. « J’y suis resté de longues années avant d’atterrir à Dijon en 1992 », raconte-t-il.

Sélections en équipes de France jeunes, départ aux États-Unis, Paweł Storożyński a effectué la première partie de sa carrière en Hexagone — « J’ai eu des propositions de jouer en Pologne… Mais j’ai toujours préféré jouer en France. Je me suis dit, pourquoi pas vers la fin » avec un crochet par l’Italie et Avellino, avant de venir jouer en Pologne, enfin. Un pays avec qui il avait gardé un vrai contact : « On revenait en Pologne pour un mois… Mes grands-parents tenaient à ce que je découvre mon pays ».

La bascule côté banc et la rencontre avec Ewelina Kobryn

Les dernières années de joueur l’amènent à se rapprocher du coaching. « En France, j’ai pris une année off… Épinal m’a contacté pour la Nationale 2. J’ai décidé d’arrêter le côté pro… J’ai préparé mon diplôme (DE) ». Ensuite, il est rentré à Auxerre – où vit toujours sa mère -, pour s’occuper du club local : « Je coachais la N3, je coachais les jeunes. Ça m’a permis d’apprendre ». La rencontre avec Ewelina Kobryn (1,93 m, 43 ans), figure du basket polonais, ouvre une nouvelle page : suivi de carrière, voyages, puis Cracovie.

Auprès de l’intérieure polonaise — au palmarès unique (titrée en EuroLeague, EuroCup, WNBA) — il découvre le haut niveau féminin : « Grâce à Ewelina, j’ai pu découvrir l’aspect du basket féminin… J’ai pu vivre des moments extraordinaires : Istanbul, l’Espagne, la France… » Souvenir marquant : « J’étais avec la Maison Blanche, j’ai pu voir Obama à deux mètres », sourit-il, évoquant les honneurs liés aux titres.

A l’issue de la carrière professionnelle de cette dernière, famille s’est posée à Cracovie, avec leurs deux enfants, il y a huit ans. « Maintenant, je suis au club Wisła, un grand club mythique polonais », explique-t-il à propos de la section féminine, référence du pays. Il s’y occupe notamment des U17 filles.

« La scène m’a rendu l’adrénaline d’un match serré »

A l’issue de sa carrière sportive, Paweł s’est aussi consacré davantage son autre passion, la musique. « À certains moments, quand ta carrière est finie, tu “meurs” un peu… J’avais besoin d’adrénaline. J’ai bifurqué sur la musique ». Chanteur-guitariste rock, en anglais. Sa notoriété grandit en Pologne : « Les gens m’ont vu à la télé avec un groupe polonais très connu… J’ai aussi fait une apparition dans un film sur Netflix ». L’ancien joueur du Limoges CSP devait même se produire à la mi-temps de France–Pologne : « Tout était signé… Ce sera pour les qualifications aux Mondiaux ».

« Le basket polonais progresse, les structures suivent »

Observateur privilégié, Storożyński salue la trajectoire de la sélection polonaise, qui a atteint les demi-finales de l’EuroBasket 2022 : « Petit à petit, le basket masculin revient sur un bon plan européen… On le voit aussi dans les clubs ». Chez les jeunes : « Beaucoup plus de structures… Il y a l’équivalent de l’INSEP en Pologne. Ça se développe vraiment ». Pour franchir un cap ? « Il nous manque un grand… Dommage que Jeremy Sochan ne soit pas là », glisse-t-il, lucide sur l’impact physique au plus haut niveau.

Spodek, public et lien retrouvé

Même si le basket polonais ne compte encore que 80 000 licenciés et manque de budget et infrastructures, la ferveur de cet Euro le touche : « Spodek, c’est un lieu mythique… Les matchs sont à guichets fermés, le public répond présent ». Lui, est forcément partagé avant France – Pologne : « Il y aura beaucoup d’émotions… La France est au-dessus, mais devant son public, la Pologne donnera le maximum ».

Deux patries, une gratitude

La présence de l’équipe de France à l’Euro lui permet de cultiver son lien avec le basket français : « Revoir Fred Sarr, Pascal Donnadieu, Joseph Gomis, Boris Diaw… Ça m’a fait un bien fou ». Et une leçon, pour les jeunes comme pour les anciens : « Il faut donner 100 % de soi-même… Ça passe tellement vite. Jouer pour l’équipe nationale, il n’y a rien de plus beau », estime celui qui n’a pas été libéré à l’époque par la FFBB pour jouer pour la Pologne, qui l’avait pourtant présélectionné.

« La Pologne a changé à vue d’œil »

En tout cas, cette quinzaine à Katowice lui permet de faire découvrir son pays d’origine et d’adoption à ses compatriotes français, venus soutenir les Bleus sur place. La FFBB l’a sollicité pour accompagner les supporters sur place, et leur faire découvrir un pays dont il a vu la transformation à vitesse grand V ces dernières années. Car sa vie actuelle, en Pologne, il ne l’aurait pas imaginé enfant : « Dans les années 80-90, c’était noir, gris… En 1998, je suis venu jouer au Spodek avec Dijon, il n’y avait rien autour, si ce n’est ce bâtiment (il désigne un vieil immeuble d’environ 900 logements, typique de l’Europe de l’Est communiste, NDLR). Maintenant, il y a tout un tas de nombreux immeubles modernes. Aujourd’hui, la Pologne est un pays fort, touristique, culturel. Très européen. Je pense que dans 2-3 ans, ce sera un des meilleurs endroits à vivre en Europe ». De quoi rendre fier sa famille, qui avait pourtant quitté le pays pour la Bourgogne : « Mon père est heureux d’avoir vu cette évolution… On est très fiers ».

A Katowice,

Image Gabriel Pantel-Jouve
Gabriel Pantel-Jouve est le fondateur et rédacteur en chef de BeBasket, qu’il anime depuis 2010 (sous le nom de Catch & Shoot). Passé par l’Ecole Publique de Journaliste de Tours, puis deux universités en Amérique du Nord, il a pu développer son expertise sur le basket français, de la Ligue Nationale aux divisions amateurs, durant ces 20 dernières années. En parallèle, il est aussi engagé dans le développement de clubs du côté de Montpellier.
T-shirt offcourt

Commentaires


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jeildo
Top interview. Je me souviens quelqu’un qui disait il y a pas si longtemps que ce qui manquait en Pologne c’était des infrastructures pour les jeunes du type l’INSEP : maintenant c’est fait ! La concurrence va être de plus en plus rude dans le futur ça va davantage s’homogeiniser au niveau mondial comme au foot.
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beret79
Bravo STORO super mec infiniment sympa intelligent un vrai plaisir de le retrouver dans cet excellent article
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derniermot
En N3, il était odieux et violent, il a surement changé
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fussoire38
Bel article ! très sympa à écouter Pavel ! :o)
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beret79
Dernier mot Je ne l'ai pas connu en N3 en N1 et+ ce n'était pas le cas comme quoi .......
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jl16r
C'est qui la jolie eurasienne à coté de lui?
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