Rodrigue Beaubois : 16 points à Villeurbanne pour un déclic ?

Depuis le début de saison, il y avait deux Rodrigue Beaubois. Celui de la scène européenne, timoré, loin de son meilleur niveau (5,7 points à 33% et 2 d’évaluation), cherchant sa place derrière le tandem Shane Larkin – Vasilije Micic. Et celui du championnat turc, inarrêtable (16,3 points à 56% et 3,5 passes décisives), comme s’il y expédiait sa frustration continentale. Mais mardi soir, à Villeurbanne, le Guadeloupéen s’est senti comme à la maison.

Dans cette Astroballe où il a connu tant de malheurs, là-même où l’incroyable équipe strasbourgeoise de 2016 a laissé échapper un titre de champion de France qui lui était promis, l’ancien bijou des Dallas Mavericks (40 points contre Golden State lors de sa saison rookie en 2009/10, rappelons-le…) a enfin sorti une performance digne de son statut en EuroLeague. Mis en confiance par un tir primé de haut niveau en transition dès les premières minutes, Roddy B. a démontré l’étendue de la panoplie offensive et fut à l’origine de la série décisive de l’Anadolu Efes Istanbul (12-2), inscrivant cinq points de rang alors que le score était de 71-70 pour l’ASVEL. Un premier pas sur le chemin du retour au top, voulait-il alors croire au micro de L’Équipe.

« Il fallait les prendre au sérieux, on a réussi cela. On a voulu jouer notre jeu, on a voulu être agressif parce que l’on sait que l’ASVEL est une équipe qui défend très fort. On a imposé notre rythme. Objectif atteint. Je voulais être plus agressif que ces derniers temps, je suis à la recherche de rythme. C’est positif ce soir, mais il reste beaucoup de travail pour que je puisse retrouver mon meilleur niveau. »

Jusque-là, Rodrigue Beaubois vivait donc un début de saison totalement anonyme. Des antipodes à Athènes (10 points au Pirée comme pic absolu et un cauchemar à -6 d’évaluation sur le parquet du Panathinaïkos) et quatre sorties sans saveur comprises entre 1 et 3 d’évaluation. Comme si l’enfant de Cholet Basket ne parvenait pas à saisir son rôle en complément du duo moteur de l’Efes, Larkin – Micic. Pourtant, leur collaboration avait parfaitement fonctionné l’an dernier et le champion NBA avait été l’un des artisans majeurs de l’épopée stambouliote jusqu’en finale de l’EuroLeague (9,5 points à 44%, 1,3 rebond et 2,3 passes décisives), même s’il était passé à côté de son Final Four (2,5 points à 22% en 15 minutes).

Pour la première fois de la saison, Ergin Ataman a donc véritablement pu s’appuyer sur l’ensemble des forces vives de sa ligne arrière. De quoi justifier l’appellation « d’équipe la plus talentueuse offensivement d’Europe » apposée par Zvezdan Mitrovic. Afin d’être à la hauteur de ce compliment, l’ancien sélectionneur turc espère pouvoir compter plus fréquemment sur un Beaubois à ce niveau.

« Si ce match peut lancer sa saison ? Bien sûr. Rodrigue était chez lui, dans son pays. Je connais les ressorts psychologiques des joueurs : ici, il se sent immédiatement plus à l’aise qu’ailleurs. Il veut montrer ce qu’il sait faire, surtout que c’est un grand joueur. Comme tout le monde, il a des hauts et des bas. Ce n’est pas facile pour lui car il y a surtout Shane Larkin et Vasilije Micic à son poste. De fait, il est compliqué pour Rodrigue de se faire une place dans la rotation à chaque fois. Mais ce soir, il a apporté une belle contribution. D’autant plus que nous avons pu évoluer avec nos trois arrières sur le terrain. Ensemble, Larkin, Micic et Beaubois ont fait du bon boulot offensivement et leur association fut la clef du dernier quart-temps. »

À Villeurbanne,

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Rédaction Bebasket

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