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Vincent Collet : « On avait l’impression d’avoir sept joueurs en face »

Vincent, quel est votre sentiment après cette défaite ?

C’est une grande déception car connaissant ce type de match on avait insisté sur l’agressivité. Dans le briefing d’avant-match, j’ai dit que l’équipe la plus agressive gagne souvent ce genre de rencontre. Malheureusement ce n’était pas nous. Tout au long du match, ils ont eu plus d’agressivité, ils étaient plus proches du porteur de la balle. On a eu tendance à beaucoup reculer face à leur pression défensive alors que d’habitude, c’est nous qui l’imposons à nos adversaires. C’était un très mauvais signal. On a eu en plus une maladresse récurrente à 3-points et même aux lancers-francs.

Comment expliquez-vous cette performance ?

C’est simplement un manque d’expérience pour certains de ne pas se rendre compte que c’est une demi-finale mondiale et de pas être tout à fait au niveau d’intensité et d’agressivité requis par rapport à l’adversaire. On a vu que tout de suite ils ont avancé comme ils ont fait contre les Serbes et nous on a beaucoup subi, on a eu du mal à trouver du rythme et même parfois à monter la balle. C’est le très haut-niveau. La défense de l’Argentine c’est complètement différent de ce que l’on a vu précédemment. Leur pression défensive nous a obligé à jouer quasiment séparé et puis on a manqué de lucidité par rapport à ça. On a forcé les situations. On avait prévenu mais ça suffit pas. C’est dans l’action que tu découvres et qu’il aurait fallu s’adapter et on l’a pas bien fait.

Un mot sur le match de Luis Scola ?

Luis Scola est un joueur hors-norme. D’un point de vue mental en rassurant son équipe en mettant des paniers incroyables puis il a ferraillé tout le match avant de terminer avec ses deux paniers à 3-points. Ce qu’il a fait a été exceptionnel. Il nous a dominé dans la raquette à 39 ans.

Est-ce que vous avez cru à un retournement de situation ?

Là où j’y ai cru, c’est au début du quatrième quart-temps, on a mieux joué. On a eu un vrai bon passage jusqu’au tir raté d’Amath (M’Baye) après le temps-mort qui est un tir ouvert sur un spécial. Un bon tir. On défendait un peu mieux. C’était pas encore autant qu’eux mais on se rapprochait. Mais derrière on rate des lancers, on a encore laissé échappé 2-3 rebonds offensifs. Globalement, c’est sur la différence d’agressivité qu’on a été sanctionné.

« On en avait parlé mais je crois que les joueurs ne se rendaient pas compte que ça puisse être possible. »

Qu’est-ce que la défense de l’Argentine avait en plus ?

Même l’Australie n’était pas aussi dure. Depuis le début de la compétition, on n’a pas rencontré une seule équipe qui nous avançait sur la tronche comme ça. C’est la première fois qu’on nous a cherché aussi haut, défendu aussi près. Et sur toutes les positions, même Scola montait sur nos grands. On en avait parlé mais je crois que les joueurs ne se rendaient pas compte que ça puisse être possible. L’Argentine avait déjà été agressive face à la Serbie, ce (vendredi) soir elle l’a été deux fois plus. C’est son match référence en terme de pression défensive. C’est une leçon d’une demi-finale mondiale. Luis Scola en a joué quelques unes, il sait ce que c’est et il a dû le transmettre aux autres. Ils nous ont désorganisés par cette sur-pression à tous les coins du terrain. Ils étaient très ensemble, dès qu’un Argentin se faisait déborder, il recevait de l’aide. 

Comment avez-vous senti les leaders de l’équipe ?

Nos leaders étaient en difficulté du coup c’était plus dur pour eux de porter l’étendard comme dans les matchs d’avant. Quand on était en difficulté dans les autres rencontres, ils étaient bons. Là ils étaient déjà impactés par leur propre prestation. Ils cherchaient comment faire mieux. Ils l’ont tous voulu. Je ne peux que les défendre au niveau de leur investissement, leur volonté de bien faire. Je le sentais. C’était plus par méconnaissance pour certains et par effet de surprise pour d’autres. Face à une telle dureté, à mon avis ils avaient l’impression d’avoir sept joueurs en face. C’était l’impression qu’on avait du banc. On n’était jamais tout seul. Et quand on l’était, malheureusement on ratait les tirs. Il faut dire que ceux qui étaient seuls, c’est parce que les Argentins l’avaient décidés. C’est pour ça que je les félicite. Ils ont très bien joué le coup. Ils ont ciblé nos joueurs. Depuis le début, notre équipe reposait malgré tout sur un petit noyau qui était bien entouré, où tout le monde avait un rôle. Contre l’Australie, on marque 98 points mais il y en avait 57 pour Nando et Evan. Du coup ce soir, les joueurs qui ont eu beaucoup de tirs sont ceux qui en avaient habituellement nettement moins.

Est-ce que la fatigue a joué un rôle ?

Vous savez ce que c’est les déplacements, même sans jouer. Moi c’est pareil, je joue pas mais à force ça pèse. Cette journée en moins nous a été préjudiciable. On a voyagé ensemble mais la veille on les voyait dans l’hôtel ils étaient en train de récupérer pendant que nous on préparait le match des Etats-Unis. Derrière le match contre Team USA, personne n’a dormi facilement. Je reconnais que d’habitude je bosse jusqu’à 2h, 2h30 et après je dors facilement. Là, j’arrivais pas à dormir et je pense que pour les joueurs c’était pareil parce que c’est le genre de match qui vous bouge. Malheureusement ça compte quand le lendemain tu fais 8h de voyage. C’est pas simple. Ce n’est qu’un élément mais je pense que ça a quand même compté. Sans vouloir chercher d’excuses, je pense que c’est un des éléments qui peut expliquer le fait qu’on soit autant dominé dans l’intensité et l’aggressivité.

Qu’est-ce que vous avez dit dans le vestiaire ?

J’ai parlé du rebond qui est une grosse déception mais je leur ai parlé de ce que qu’ils avaient fait avant. Je considère qu’ils ont fait une compétition qui était jusque-là très bonne. Et ils ont encore dans les mains la capacité d’aller chercher une médaille. Il faut la jouer à fond. L’Australie, ça va être très dur. C’est une équipe qui a souvent terminé quatrième, elle va être très motivée même si elle était abattue par la défaite dans les conditions que l’on connait. On a cette possibilité, on avait su le faire y a cinq ans, il faut qu’on fasse pareil mais ça va être très dur. L’Australie nous a déjà battu une fois, on sait que c’est une équipe très forte dans un registre différent. Ca va être un nouveau combat, j’espère qu’on va réussir à le mener mais je pense que oui. Ce groupe a du mental, il l’a déjà montré à plusieurs occasions. Il va se ressaisir pour qu’on puisse se battre au moins à armes égales car en face il y aura du lourd. Ce que je regrette ce soir c’est qu’on n’a pas montré notre vrai visage. Non seulement on a perdu mais en étant pas nous même. En partie à cause de l’Argentine mais pas seulement. Nous, on devait faire mieux.

A Pékin,

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