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Amara Sy, pompier de luxe à Cergy : « Les Spartiates ont la chance d’avoir un président qui sait encore un peu jouer au basket »

Dix mois après son dernier match officiel en Betclic ÉLITE, Amara Sy est redevenu basketteur professionnel à la surprise générale. Président de Cergy-Pontoise, l'Amiral s'est engagé dans une mission maintien en Nationale 1 avec son club pour la deuxième phase du championnat. Il nous explique les coulisses de son retour.
Amara Sy, pompier de luxe à Cergy : « Les Spartiates ont la chance d’avoir un président qui sait encore un peu jouer au basket »
Crédit photo : Olivier Fusy

« Déjà que je n’assumais pas, je vais assumer encore moins maintenant », se marre Amara Sy, au moment de s’excuser de n’avoir « que » 15 minutes à nous consacrer, sur les coups de 15h45. « J’enchaîne réunion sur réunion là. J’ai une visio à 16h, l’entraînement de Cergy ensuite, comme j’aime bien les problèmes. C’est trop, c’est trop ! »  Un agenda qui déborde, au point de faire de l’Amiral l’une des personnes les plus occupées du basket français avec quatre casquettes différentes : le voici désormais président – joueur aux Spartiates de Cergy-Pontoise (NM1), directeur sportif du Paris Basketball (Betclic ÉLITE) et président du Syndicat National des Basketteurs.

« Courir derrière des gamins de 17 ans à 41 balais… »

Amara Sy le 23 décembre à Nancy, dans son rôle de directeur sportif de Paris (photo : Lilian Bordron)

Dans cet emploi du temps bien chargé, avoir décidé de rechausser les baskets est tout sauf anodin. Cela impliquera, « lorsque cela n’impactera pas [ses] fonctions à Paris », de repartir en déplacement, parfois à l’autre bout de la France, comme à Tarbes le 5 mai prochain. Cela exigera surtout de retrouver des habitudes dignes d’un basketteur professionnel, loin de ce qu’il connaissait jusque-là en Régionale 2 avec la réserve de Cergy. « Je jouais en marchant, je ne faisais que des passes, j’allais à l’entraînement quand je pouvais. C’était du bricolage ! Là, je vais être obligé d’être plus assidu, plus professionnel. Je vais devoir me préparer physiquement car je ne peux plus me permettre de faire ce que je faisais en RM2. Je vais reprendre les séances de muscu par exemple ! »

Et si jamais il n’en était pas persuadé avant, mais on en doute, Amara Sy en a certainement eu une démonstration éclatante vendredi. Pour son retour en compétition officielle, 297 jours après son dernier match de Betclic ÉLITE, le Francilien s’est retrouvé à affronter les minots de l’INSEP, tous nés entre 2005 et 2007, à une époque où lui était déjà double All-Star de Pro A. « Après seulement trois entraînements, devoir courir après des gamins de 17 ans à 41 balais, c’était très dur », sourit-il. « En plus, j’ai joué sur les postes 3 et 4. J’ai donné que ce que je pouvais mais ce n’était pas flamboyant non plus, vu mon âge et mon manque de pratique. » Pas flamboyant, peut-être, mais décisif tout de même, avec le panier sur rebond offensif à 40 secondes du buzzer final alors que les Spartiates n’étaient qu’à +1 (55-54), au cours d’une fin d’après-midi où il a déjà été extrêmement sollicité (26 minutes, pour 10 points à 3/8, 8 rebonds et 2 contres). « Je n’ai joué qu’à l’expérience », résume-t-il.

« Une décision que j’ai prise moi-même »

À vrai dire, Amara Sy de nouveau sur les parquets, c’est surtout l’histoire d’une situation d’urgence. Lorsqu’il avait annoncé sa retraite l’an dernier, le coach Nicolas Meistelman et certains membres du conseil d’administration avaient tenté de lui suggérer de venir aider le club. « Mais ce n’était pas le but », avait-il balayé à l’époque. « On avait recruté des jeunes, je savais que je n’aurais pas le temps, je me voyais mal être présent plusieurs fois par semaine à l’entraînement. » Sauf que le paysage a changé depuis : la raquette reste dépeuplée (Abou Diallo et Mohamed Koné absents), et le CPBB a surtout échoué à se maintenir directement en Nationale 1, contrairement à la saison dernière, devant en passer par une poule basse de tous les dangers. « Mon retour, c’est une décision que j’ai prise moi-même », souffle celui qui évolue désormais aux côtés de son frère, Mamadou. « On a donné la responsabilité aux joueurs de se maintenir et ils ne l’ont pas fait. Maintenant, c’est moi qui prend mes responsabilités. Le club est dans une situation très compliquée. Tous nos adversaires se renforcent et nous, on n’a pas les moyens d’embaucher quelqu’un. Dans notre malheur, la chance qu’on a est d’avoir un président qui sait encore un peu jouer au basket. »

De quoi entretenir sa réputation de « pompier de service » aux Spartiates. Depuis qu’il est devenu président du club en 2017, l’objectif de Cergy est de faire monter son équipe réserve en Nationale 3 mais jamais la moindre accession n’avait été possible. Une perspective rendue envisageable cette année grâce à son coup de main puisque le CPBB caracole désormais en tête du championnat, avec l’AS Bon Conseil, un match de moins au compteur. « Du coup, je m’étais dit que j’allais lever le pied mais c’était sans compter sur la situation en Nationale 1 », sourit l’ancien villeurbannais, qui a reçu des dizaines de message vendredi après son retour surprise. Dont une grande partie de la même teneur, symbolisée par le tweet de son ex-coéquipier Cyril Akpomedah : « tellement prévisible qu’il ne resterait pas longtemps lol ». Alors l’amour du basket a-t-il été trop fort ? « Oui, j’aime trop le basket mais le basket professionnel ne me manquait pas du tout », réfute Amara Sy. « Que je joue sur un playground ou à Bercy, je prends du plaisir. J’étais content de ma petite vie : les entraînements avec la Régionale 2, les petits matchs, ça me suffisait amplement. Mais il y a urgence, et j’ai les capacités d’aider sur le terrain. » Évidemment pas le lot de tous les présidents de France, sinon les recrutements seraient beaucoup plus simples…

Une formule de NM1 qui continue de faire grincer des dents…

Depuis son adoption en 2018, la nouvelle formule du championnat de Nationale 1 n’a jamais suscité un enthousiasme débordant. Passée de 18 à 28 équipes, la NM1 est désormais séparée en deux poules, avec trois phases distinctes. Dans ces deux poules, les clubs classés de la 11e à la 14e place se rejoignent ensuite au sein d’un championnat unique de huit équipes. Celles qui se sont déjà affrontées lors de la phase 1 ne se rencontrent pas à nouveau mais conservent les résultats directs acquis lors de la phase 1. Ce qui peut engendrer quelques curiosités, comme le classement de Hyères-Toulon, bon dernier au scratch (en excluant le Pôle France) – en compagnie de Kaysersberg – avec seulement cinq victoires au compteur (contre dix pour Cergy), mais qui est parti à égalité avec les Spartiates (dix victoires) pour avoir mieux réussi à négocier les matchs contre les concurrents directs. De même, Berck et Tarbes-Lourdes ont terminé avec un succès de moins mais s’élancent avec un point de plus. De quoi causer des maux de tête à Amara Sy.

« La Nationale 1 est un championnat infernal. On a dix victoires et on part en poule basse derrière des équipes qui en ont moins que nous. On a beau me l’expliquer, c’est un truc que je ne comprends pas. En plus, en toute objectivité, notre poule était plus forte. On a gagné plus de matchs mais on part derrière, cela n’a aucun sens. Mais on le savait avant le début de la saison, ce n’est pas comme si on était surpris. Je ne suis pas le seul à le dire, tout le monde répète que ça n’a aucun sens. Il faudra changer cela au plus vite ! »

Pour se maintenir, Cergy-Pontoise devra terminer à l’une des trois premières places de la poule. Pour l’instant, avec une rencontre de plus que tout le monde, excepté le Pôle France, les Spartiates sont provisoirement seuls en tête avec 11 points (4v-3d).

 

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