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Conflit entre l’ASVEL et Zvezdan Mitrovic : « Évidemment [que Monaco] va s’en servir comme motivation »

Qu’elle semble loin cette nuit d’ivresse à Kazan. Cela fait deux semaines que l’AS Monaco a décroché la lune mais « on dirait que ça fait plus longtemps », admet Rob Gray. Après une petite pause bien méritée de quelques jours, la Roca Team a dû se replonger dans le train-train du championnat de France. Et en l’occurrence, le petit train-train est surtout un TGV. Passée sa balade contre Gravelines-Dunkerque (122-69) et son petit accroc à Dijon (83-86), l’équipe de Zvezdan Mitrovic doit encore disputer 14 matchs avant la mi-juin. Un calendrier insoutenable, qui ne permet pas au club de la Principauté de savourer son triomphe continental. « Cela semble toujours assez surréaliste mais il a fallu opérer une bascule mentale », ajoute le MVP de la finale. Alors bien sûr, après avoir vécu des matchs couperets d’une telle intensité contre Podgorica, Gran Canaria ou Kazan, la lassitude peut facilement s’installer dès le retour à la réalité. Finalement, la meilleure chance de l’AS Monaco réside peut-être dans le pedigree de ses adversaires actuels : des gros du championnat, face à qui le relâchement n’est pas trop permis. Et justement, après un revers évitable en Côte d’Or, peut-être dû à cette fatigue psychologique, Rob Gray et la Roca Team veulent rectifier le tir dès ce samedi à l’Astroballe.

« On aurait pu l’emporter à Dijon. Nous avons mal négocié certaines possessions clefs, des coups de sifflets n’ont pas été donnés non plus. Peut-être que nous aurions pu avoir un peu plus de concentration, peut-être y-a-t-il un peu de lassitude mentale après l’EuroCup, peut-être… Mais même avec ça, on aurait pu gagner puisque l’on ne termine qu’à -3. Dijon a bien joué mais cette défaite, c’est plus de notre faute qu’autre chose. Maintenant, on doit tourner la page et rebondir contre l’ASVEL. Il faudra que l’on joue avec de l’intensité, que l’on performe défensivement, que l’on soit présent aux rebonds et surtout, que l’on soit prêt au combat car l’ASVEL le sera. Ils sont en difficulté au classement, ils ont perdu plus de matchs qu’ils n’auraient dû donc ils vont venir pour se battre. Croiser le fer avec un futur adversaire d’EuroLeague est une bonne opportunité, on veut les battre. »

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Battu mardi par la JDA Dijon, le leader monégasque veut relever la tête dès ce samedi à l’Astroballe
(photo : FOXAEP)

Si Rob Gray saluera avec plaisir son ancien coach Frédéric Fauthoux − « c’est mon gars ! » −, devenu adjoint de T.J. Parker à Lyon-Villeurbanne, qui lui avait donné les clefs de l’attaque l’an dernier à Levallois, certaines retrouvailles de ce choc au sommet entre l’ASVEL et Monaco pourraient être moins chaleureuses. Tous les regards se tourneront ainsi vers le banc de touche, où prendra part Zvezdan Mitrovic. Auteur d’un doublé Coupe – Championnat en 2019 puis de quelques résultats retentissants en EuroLeague la saison dernière, l’entraîneur monténégrin a marqué les esprits dans la cité des Gones, avant d’être pourtant être exfiltré lors du premier confinement par le président Parker.

« C’est un coach performant, avec sa méthode. Mais il ne faut pas oublier tout le reste, et surtout pas les raisons très concrètes pour lesquelles on a été forcés de se séparer », expliquait TP à L’Équipe en novembre dernier. « La victoire, oui, mais pas la victoire à tout prix, et surtout pas au prix du respect, de la moralité et de l’exemplarité que le sport de haut niveau se doit de véhiculer un minimum. » Depuis, les deux parties sont engagées dans un conflit juridique, initié par Zvezdan Mitrovic, qui réclame 1,09 million d’euros d’indemnités à son ancien club, et qui confiait récemment que « la revanche se ferait au tribunal ». Mais avant le conseil des prud’hommes, c’est l’heure du terrain et le coach de l’année en EuroCup ne se priverait pas d’une victoire face à son ancien employeur. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’en parler à ses joueurs.

« Bien sûr que je connais l’historique entre coach Mitrovic et l’ASVEL », s’exclame Rob Gray. « C’est une autre facette de la rencontre de samedi. On sait qu’il était à Villeurbanne l’an dernier, qu’il y a un passif entre le club et lui. Il veut les battre et eux veulent en faire de même contre lui. C’est de bonne guerre ! Tout le monde est compétitif, il faut savoir apprécier cela. Mais évidemment que l’on va s’en servir comme motivation. On sait ce qui s’est passé, on comprend ce que ça veut dire mais on veut surtout gagner.  La victoire est la motivation première mais c’est toujours mieux quand il y a des enjeux externes au terrain, ça soude l’équipe et ça garde le groupe motivé et tourné vers cet objectif. Coach Mitrovic nous en a glissés quelques mots lors de sa présentation de la rencontre. Il n’a pas réellement creusé la question mais il a répété que l’ASVEL allait vouloir le battre. Mais oui, il en a parlé, bien sûr. »

Rob Gray ne veut pas d’un Final 8

En s’imposant demain à l’Astroballe, l’AS Monaco repousserait sans doute définitivement Villeurbanne. Dotée d’un bilan de 17 victoires en 20 rencontres, la Roca Team caracole en tête du championnat, tandis que l’ASVEL s’est déjà inclinée à 6 reprises après 22 matchs. Si la saison parvient à arriver à son terme, sans que le ranking n’entre en jeu, et qu’il est impossible d’organiser un Final 8 à la fin du mois de juin, la première place de la saison régulière serait alors synonyme d’un titre de champion. Et tout le monde en a bien pris conscience sur le Rocher…

« Même si on a gagné l’EuroCup, on doit terminer le travail. Il faut que l’on garde tout le monde entièrement concentré sur notre prochain objectif : remporter le championnat de France. On doit défendre notre première place. Si on veut le titre, dans l’éventualité où il n’y aura pas de Final 8, toutes les rencontres valent chers. Il ne faut pas s’endormir et éviter d’enchaîner les défaites évitables. On doit réussir des coups à l’extérieur : on n’a pas su le faire à Dijon, il va falloir le faire ici. Faire un 1/2 sur la route entre Dijon et Villeurbanne, ce ne serait déjà pas si mal. »

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Bientôt un inoubliable doublé pour l’AS Monaco de Rob Gray ?
(photo : Sébastien Grasset)

De fait, à un mois de la fin de saison, personne ne sait encore comment le trophée de champion de France sera décerné. De longue date, la ligue espère pouvoir organiser un Final 8 sur terrain neutre, avec du public (entre le 25 et le 27 juin) mais des voix commencent à s’élever contre ce projet. « Le premier devrait être récompensé, même si ce sera toujours un titre un peu contesté », disait Axel Julien au Bien Public la semaine dernière. « Je pense qu’il y a des joueurs qui ont envie de retourner chez eux, les Américains pour la plupart n’ont pas pu rentrer à Noël et honnêtement c’est long, car on n’a jamais coupé. […] On ne va pas se mentir, jouer le titre le 25 avec des joueurs partant au TQO, d’autres blessés avec la succession des matches, ce ne serait pas une phase finale de grande qualité. »

Outre le meneur de la JDA Dijon, Rob Gray s’est fait le porte-parole de ces joueurs qui n’ont pas envie de rester une semaine supplémentaire en France après neuf mois passés loin de chez eux. Circonspect face à la stratégie de stop-and-go mise en place à l’automne par la LNB, l’arrière monégasque milite pour éviter ce fameux Final 8.

« C’est inconfortable de ne toujours pas savoir quelles seront les modalités pour pouvoir être sacré champions. Mais je crois que cette saison n’a pas été bien gérée. Partout dans le monde, les championnats ont pu se dérouler normalement, sauf nous avec tous ces arrêts, pour je ne sais quelle raison. Maintenant, ils essayent d’entasser tous les matchs restants en seulement un mois. On doit jouer 14 rencontres en 30 jours (35 jours en réalité, jusqu’au 20 juin, ndlr) ! Comme s’ils ne pensaient pas aux blessures potentielles et à la santé des joueurs… J’espère qu’ils prendront la bonne décision et qu’ils sauront arrêter la saison au bon moment, sans ajouter encore plus de matchs à ce calendrier déjà démentiel. Je ne veux pas jouer de Final 8, il n’y aura pas le temps pour cela. »

C’est l’heure du sprint final, et on ne sait toujours pas où est la ligne d’arrivée…

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