« Honte de l’image donnée » et colère contre les arbitres : Poitiers a raté son deuxième play-in

Le PB86 de John Ojiako a raté son play-in
Auteur d’une saison solide, le Poitiers Basket 86 espérait sûrement un dénouement plus joyeux à son exercice 2024/25. Terminant la saison régulière à la septième place, les Pictaviens ont loupé de peu les playoffs, à égalité de bilan avec Gries-Souffel, mais derrière à la différence de points.
Venait donc l’heure du play-in, que les hommes d’Andy Thornton-Jones ont abordé avec le statut de favoris, grâce à leur septième place. Cependant, deux défaites à domicile plus tard, contre Aix-Maurienne (111-112, a.p.) et Vichy (56-86), le PB86 fait grise mine et voit déjà sa saison se finir prématurément.
Anatomie d’une débandade
Si la première manche contre Aix-Maurienne était serrée, on ne peut pas en dire autant de la deuxième cartouche que les Poitevins avaient dans leur barillet. Il n’y a pas eu de match, le rouleau compresseur vichyssois (qui restait sur cinq succès de rang et neuf victoires sur les dix derniers matchs) a été sans pitié, prenant très rapidement la mesure en milieu de premier quart, Poitiers ne s’en remettra jamais. L’écart grimpera au fur et à mesure, malgré un sursaut d’orgueil poitevin au troisième quart, pour un écart final de 30 unités.
« On est tombé sur une équipe qui était meilleure que nous. Vichy a livré une grande performance. Il n’y a pas eu de débat. Dans l’intensité, ils nous ont largement dominés. Sur le match, on s’est fait manger physiquement » a reconnu, dépité, Andy Thornton-Jones, au micro de la Nouvelle République. Difficile de lui donner tort, tant la feuille de stats parle pour lui : 11 ballons perdus et 25% de réussite au tir pour le PB86 en première période…
« On n’était pas prêt. Je connais Vichy, la Pro B. Eux étaient vraiment dans l’intensité des play-offs. Bravo à eux. Cela fait ch… de finir comme ça. À la mi-temps, j’avais honte de l’image que l’on donnait. On avait l’impression qu’une équipe avait envie, pas l’autre. Les dents n’ont pas rayé le parquet », ajoute Kevin Harley, le capitaine poitevin, seul joueur a avoir passé la barre des 10 points hier soir.
L’arbitrage fortement critiqué
Jahvon Blair (1,93 m, 27 ans), troisième meilleur scoreur de Pro B, illustre parfaitement cette débandade. L’arrière canadien termine la rencontre avec 2 points inscrits avec un famélique 0/4 au tir, mais il s’est surtout fait expulser pour deux fautes techniques après seulement 14 minutes sur le terrain, au moment ou Poitiers commençait à revenir. En tout, le corps arbitral a sifflé 5 fautes techniques ou antisportives à l’encontre des locaux, provoquant les huées de la salle Saint-Eloi.
Le public n’était pas seul à en vouloir au corps arbitral. Après le match, Sébastien Guérin avait du mal à digérer la prestation proposée par Joseph Bissang, Fréderick Pierre, Charlie Carboni, notamment sur la deuxième technique donnée à Jahvon Blair. « Il faut qu’ils aillent arbitrer en région, je suis vraiment en colère« , fustige le président du PB86, toujours dans les colonnes de La Nouvelle République. « On revient à -12 et les arbitres font n’importe quoi. Je trouve inadmissible, sur un match de play-in, de mettre une deuxième technique à Jahvon (Blair). » Mais le dirigeant reconnaît tout de même la supériorité de la JAV. « Ce n’est pas à cause de l’arbitrage qu’on a perdu. On a perdu parce qu’on s’est fait bouffer. Bravo à Vichy qui mérite sa place en play-offs. »
Tout n’est cependant pas à jeter pour le Poitiers Basket 86, qui a signé une saison convaincante, à une seule victoire du Top 4. Il n’a manqué que la cerise sur le gâteau pour le club pictavien, qui se retrouve désormais face à un chantier. Jonathan Jeanne ne sera plus là, Luka Rupnik non plus, soit deux cadres en moins. Jahvon Blair risque d’être fortement courtisé et compliqué à retenir. Mais Ivan Ramljak, le socle défensif du PB86, sera lui toujours présent, peut-être aux côtés du capitaine Kevin Harley qui discute d’une prolongation de contrat.
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