Mam’ Jaiteh : « Je voulais rester à Monaco mais ils n’ont pas fait tout ce qu’il fallait pour me garder »

Avec Monaco, Mouhammadou Jaiteh a notamment été sacré champion de France 2024
Mam’, vous avez choisi de vous engager avec Dubaï cet été. Pourquoi une telle décision ?
C’est un nouveau challenge pour moi. L’opportunité est venue en cours d’année. J’estime que Monaco n’a peut-être pas fait tout ce qu’il fallait pour me garder. À partir du moment où je ne voyais pas tous les voyants au vert à Monaco, l’opportunité de Dubaï, familialement parlant et culturellement, je voulais l’expérimenter. Etre au début d’un projet, ça veut dire qu’il y a de quoi marquer l’histoire. Il y a quelque chose à faire là-bas. Ils ont une licence de cinq ans en EuroLeague donc on sait qu’on peut se projeter sur du long terme.
Quel regard portez-vous sur le projet de Dubaï, qui divise l’Europe du basket et va continuer de le faire ?
Je regarde uniquement le projet sportif. Si on sort du cadre sportif, je pense qu’il y a d’autres équipes que l’on pourrait critiquer sur leur présence en EuroLeague. Ce terrain-là est une pente glissante. Sportivement, c’est une équipe qui se donne les moyens de ses ambitions. Ils ont envie de pouvoir être présent en EuroLeague pour longtemps, construire quelque chose sur du long terme. Pour moi, il n’y a pas mieux. Je reste branché seulement sur le côté sportif car le reste est sujet à débat et totalement subjectif.
« Il y a ce qu’on dit pour faire beau et ce qui se passe derrière »
Mais il y a un côté excitant à écrire les premières lignes d’une aventure totalement atypique…
Clairement. Pour être totalement franc, il y a des choses qui ne sont pas encore établies, pour moi, au niveau de l’organisation. La plus grande question concerne les déplacements. C’était évident qu’on était l’équipe qui allait passer le plus de temps dans l’avion… L’appréhension est surtout au niveau logistique, de savoir comment ça va se passer. Sur place, tout est fait pour que ça se rapproche de la NBA. Ils vont faire en sorte de se structurer à très grande vitesse.
Vous disiez en préambule que l’AS Monaco n’avait pas effectué tous les efforts pour vous conserver. Qu’entendez-vous par là ?
C’est un mix de tout : leur volonté de me conserver a été tardive et financièrement, ils n’ont pas fait les efforts que je demandais. J’estimais ne pas être gourmand au vu du contexte monégasque. Mais je n’ai aucune rancune. J’ai dépassé les 30 ans, j’ai vécu énormément de choses et je sais que ça reste du business à la fin. Il n’y a rien de personnel, que du business. Je suis bien placé pour me rendre compte que dans le sport, il y a ce qu’on dit pour faire beau et malheureusement ce qui se passe derrière.
« Changer d’équipe est une chance de créer de l’instabilité »
Prolonger à Monaco était-il votre choix n°1 à la base ?
Oui, j’aurais voulu rester à Monaco (il le répète). À partir du moment où on fait deux ans quelque part, on ne sait jamais comment ça peut se passer. Changer d’équipe, c’est toujours potentiellement une chance de créer de l’instabilité. Il faut trouver ses repères. J’ai fait plein d’équipes, je suis parti dans plein de pays différents, plein de contextes différents. Ça m’a permis d’avoir une certaine expérience d’intégrer des systèmes, des manières de faire totalement différentes, mais quand tu trouves de la stabilité, dans un bon cadre, forcément tu veux rester. Mon but était de rester mais pas à n’importe quel prix. Étant donné que tous les voyants n’étaient pas au vert… Il y avait des choses positives, d’autres qui n’ont pas pu être gérées, donc j’ai cherché la meilleure situation pour moi et ma famille.
Propos recueillis à l’INSEP








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