ITW Tima Pouye : L’un des prochains visages du basket français ?
Vous êtes fan du basket français ? Alors le nom de la jeune Tima Pouye (1,74 m, 21 ans) n’a surement pas dû vous échapper. Auteure d’une saison plus que remarquable sur le plan individuel du côté de Tarbes cette saison, elle vient de signer le mois dernier chez les Flammes Carolo.
Pour Tima son parcours rime avec réussite. Elle a suivi un parcours classique qui témoigne de la régularité de la jeune femme dès son plus jeune âge. Née à Tulle, c’est tout logiquement que, baignée dans l’univers basket de son père, elle commence à jouer à la balle orange dès ses 6 ans. L’aventure commence comme souvent dans un petit club près de chez elle en Corrèze, avant de vite rejoindre le Limoges ABC, club phare du Limousin. Elle continuera son parcours à Bassens chez les Coteaux de Garonne en minimes (U15) France, tout en passant deux années au Pôle espoir d’Aquitaine de Mont-de-Marsan. A la suite de bons résultats en championnat de France et avec la sélection Aquitaine, Tima continue tout naturellement son envolée en franchissant les portes de l’INSEP. Elle restera trois années au Centre Fédéral, durant lesquelles elle aura eu la chance de participer à l’ensemble des rassemblements avec les équipes de France jeune, avant d’atterrir à Tarbes pour sa première expérience professionnelle. A Tarbes, Tima y passera trois saisons dans sa jeune carrière.
Finaliste des playoffs LFB à la fin de sa première saison professionnelle
Et le moins que l’on puisse dire c’est que sa première expérience dans l’élite du basket français fut plus que réussie. Entre confiance du coach et plus généralement de l’ensemble du club, la native de Tulle aura pu accomplir de bonnes choses dans les Hautes-Pyrénées. On peut notamment relever le titre de vice-championne de France en 2018 : « A Tarbes c’était super. Je me suis directement sentie chez moi, et c’est pour cette raison que je remercie tout le club que ça soit les joueurs, entraineurs, dirigeants, et bénévoles en passant bien sûr par les supporters. J’ai été mise directement dans de superbes conditions en tant que jeune. Le coach et mes coéquipières m’ont fait confiance rapidement, et donc ça a facilité mon adaptation. Sur ces trois années si je dois retenir un souvenir ça serait forcément ce titre de vice-championne de France d’il y a deux saisons. C’est un super moment car personne ne nous attendait à ce stade de la compétition. »
Outre l’expérience qu’elle aura engrangé lors de son passage à Tarbes grâce notamment à des joueuses référencées, Tima a également su s’imposer pour briller. En effet, cette saison, alors que son équipe était en difficulté sur le plan du collectif, elle tournait tout de même à 14,4 points à 41,4% de réussite aux tirs, 5,2 rebonds et 2,4 passes décisives pour 11,2 d’évaluation : « On avait plutôt bien commencé mais on a eu un calendrier plus compliqué, donc on a enchainé les mauvais résultats, et avec la fatigue on a eu du mal à réagir. Mais sans la fin prématurée liée au coronavirus je pense on aurait réussi à monter de nouveau au classement. Personnellement, je pense que j’ai pu faire de bonnes performances grâce à la confiance que les coachs et les joueuses m’ont donnée. »
De belles performances qui l’ont amené à signer à Charleville-Mézières, club qui avait déjà tapé à sa porte à sa sortie du Pôle France. Une suite logique pour la meneuse des équipes de France jeunes, qui aura notamment la chance de retrouver l’EuroCup l’année prochaine. Compétition qu’elle a déjà connue en 2018/19 à Tarbes : « Avec Charleville-Mézière,s ça faisait un moment qu’on en discutait, mais je pense que c’était le meilleur projet. Je sais que je vais être avec des joueuses d’expérience, donc j’aurais l’occasion d’apprendre beaucoup de nouvelles choses. Jouer l’EuroCup est un gros plus pour moi c’est sûr, c’est forcément un élément qui a pesé dans la balance. »
Un style de jeu très agressif
Si Tima su s’imposer à son jeune âge en LFB, c’est sans aucun doute grâce à ses qualités offensives. A la regarder sur les terrains de basket, elle donnerait presque une sensation de facilité. Depuis sa formation chez les jeunes, que ce soit au Pôle Espoir ou au CFBB, Tima a toujours eu ce jeu très agressif vers le cercle. Elle aime les responsabilités et ne se cache pas derrière ça : « Je ne sais pas d’où vient mon style de jeu, mais c’est vrai que j’ai toujours été une scoreuse. Encore une fois je pense que ça vient des personnes que j’ai pu rencontrer. Toujours les coachs et joueuses m’ont mis en confiance, et à la suite de ça j’ai pris des initiatives. Après c’est vrai que mon jeu est polyvalent, j’ai la capacité de shooter à longue distance mais également de driver. Je suis très agressive vers le cercle. » Un jeu plein de fougue, mais également accompagné d’une maturité dans la gestion, puisque du haut de ses 21 ans elle partageait la ligne arrière avec une joueuse encore plus jeune qu’elle, Marine Fauthoux : « Avec Marine, on se connaît depuis les sélections avec la région Aquitaine et l’INSEP, donc on s’entend très bien. Sur le terrain notre entente était au top. » Même si les résultats étaient en dents de scie cette saison, les deux meneuses ont su montrer de très belles choses.
En EuroCup avec Tarbes, Tima Pouye a beaucoup appris (photo : FIBA)
Les équipes de France jeunes dans la peau
Comme dit plus haut, Tima a toujours la bonne habitude de participer à l’ensemble des rassemblements jeunes en équipe de France depuis U16. Pour elle, au-delà du fait d’affronter les tops joueuses mondiales, l’équipe de France est devenue le moment de se retrouver entre copines après une saison passée dans leurs clubs respectifs : « Chaque été c’était un plaisir de se retrouver, car on n’évoluait pas dans les mêmes clubs donc ont été contentes de revivre des aventures ensemble. » Cette combo-guard a allié plaisir et performances puisque lors de ses multiples campagnes elle aura connu toutes les couleurs de médaille. On retient notamment la dernière en date lors de l’euro U20 dans lequel Tima avait tout particulièrement brillé individuellement. Mais, pour elle, son meilleur souvenir restera son sacre en U18 : « La médaille à la coupe d’Europe U18 avec la génération 98 c’était un super souvenir. Mais même si on ne gagnait pas tous les étés, c’était de super moments à chaque fois avec les filles. » Elément phare des catégories jeunes, Tima ne veut pas s’arrêter là. Après avoir connu des étés animés par les couleurs bleues, la Corrézienne aspire plus tard à rejoindre l’équipe de France A : « C’est clairement l’objectif, après honnêtement je ne peux que contrôler mon basket et mon jeu donc le reste on verra bien. »
Vous l’avez compris, parler d’avenir est pour l’instant compliqué pour la jeune joueuse. Elle préfère se concentrer sur son basket et son début de carrière avant de brûler les étapes. Donc difficile de demander à Tima où elle se verrait dans les prochaines années. Entre signature récente dans son nouveau club et son jeune âge elle préfère faire les choses naturellement. Néanmoins cela ne veut pas dire qu’elle manque d’objectif, au contraire elle vise le meilleur européen dans les prochaines années : « L’avenir, je ne peux pas trop me prononcer mais si tu me parles d’EuroLeague je te dis forcément oui. L’étranger pourquoi pas même si ce n’est pas la priorité, je ne me ferme aucune porte en réalité. » Et pour garder les portes grandes ouvertes, Tima essaye de travailler régulièrement ses points faibles. Le confinement accompagné de son frère (basketteur lui aussi) était le bon moyen pour garder la forme et se renforcer musculairement : « Mon jeu doit être travaillé encore ça c’est sûr (rires). Je pense que surtout je dois être encore plus juste dans mes choix pour devenir plus décisive. » Une justesse qui viendra avec le temps, l’âge et bien sûr l’expérience. Surtout aux contacts d’une meneuse comme Amel Bouderra, dont la science du jeu sera forcément un modèle pour cette scoreur née dont l’étendue du potentiel est encore inconnue pour le basketball français.
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