Kamar Baldwin, le meneur naturalisé qui rythme la Géorgie : « Il faut le surveiller de près », prévient TLC

Natif de l’état de Géorgie, Kamar Baldwin est le meneur de l’équipe nationale de Géorgie depuis 2024
Arrivé récemment dans le giron de la Géorgie, Kamar Baldwin (1,85 m, 27 ans) s’est imposé comme l’option numéro un à la mène. Meneur gaucher créatif, solide en défense et dangereux en attaque, il s’inscrit dans la continuité d’une tradition locale : celle des arrières scoreurs naturalisés qui ont marqué l’histoire du pays, après Marquez Haynes ou Thaddeus McFadden. En cas de victoire ce dimanche face à l’équipe de France en huitièmes de finale de l’EuroBasket, il fera mieux encore que ces derniers. Découverte.
De Butler à l’Europe : un parcours solide
Originaire de… Géorgie, l’état des États-Unis et non le pays, Baldwin a brillé très tôt au lycée (2 593 points inscrits, record du comté de Barrow) avant d’intégrer l’université de Butler. En quatre saisons NCAA, il laisse une empreinte marquante : All-Big East First Team en 2020, plus de 1 900 points inscrits, et plusieurs shoots décisifs restés dans les mémoires (contre Villanova, Xavier ou Marquette).
Non drafté en NBA en 2020, il prend la direction de l’Europe. Ses passages au Türk Telekom Istanbul (Turquie), puis Göttingen (Allemagne) et aux Maine Celtics (G-League) l’installent sur la scène professionnelle. En 2023-2024, il explose à Trente en EuroCup (15,2 points, 4,5 passes), avant de rejoindre Baskonia. Aux côtés de Timothé Luwawu-Cabarrot, il découvre l’EuroLeague et tourne à 8,1 points et 3,5 passes. Ses performances ont convaincu le Bayern Munich, club montant en Europe, de l’engager.
Une naturalisation payante pour la Géorgie
Sélectionné par le Géorgie dès 2024, Baldwin a rapidement eu un rôle central. Lors des qualifications à l’EuroBasket, il affichait 22,5 points, 6,5 rebonds et 5,5 passes en deux matchs. En préparation, ses statistiques ont baissé (7 points de moyenne), mais sa valeur n’est pas à discuter : il est le meneur principal d’une équipe qui joue d’abord pour ses intérieurs (Goga Bitadze, Sandro Mamukelashvili, Tornike ‘Toko’ Shengelia et Giorgi Shermadini).
À l’EuroBasket, il affiche pour l’instant 10 points, 2,6 rebonds et 4,4 passes en 29 minutes, mais à un rythme bien particulier : la Géorgie est l’équipe avec le PACE le plus bas du tournoi (68,2 possessions par match). Autrement dit, ses chiffres sont à relativiser dans un contexte de jeu très lent et ultra hiérarchisé. Son seul bémol reste son manque d’adresse extérieure : 28% à 3-points sur 5 tentatives par match.
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— FIBA EuroBasket (@EuroBasket) September 4, 2025
Le regard des observateurs
Son ancien coéquipier à Baskonia, Timothé Luwawu-Cabarrot, a résumé son profil :
« C’est un très bon meneur de jeu qui a fait sa première année en EuroLeague avec nous. Il a eu un temps d ‘apprentissage par rapport à l’EuroLeague, mais il s ‘est très bien adapté et très vite. Je pense que le fait de jouer avec la Géorgie l’a aidé. C’est un gaucher capable de finir avec sa main droite comme avec sa main gauche, qui peut aussi marquer au trois niveaux, que ce soit au panier, à mi-distance ou à trois points. Après, il peut aussi, parfois quand il le veut, être un très bon défenseur. C’est quelqu’un qu’il faut qu’on garde vraiment avec attention, parce qu’il peut marquer 20 points sur un match sans problème. »
Le sélectionneur français Frédéric Fauthoux, qui l’a affronté avec Bourg-en-Bresse lors de son passage à Trente, prévient également :
« Il a fait une très belle saison à Vitoria, puisqu’il va rejoindre le Bayern. Il faudra beaucoup le limiter, parce que ces joueurs américains, quand ils jouent dans des nations comme celle-ci, savent qu’ils ont beaucoup de crédits, beaucoup de tirs. Ils sont donc encore plus dangereux. »
Baldwin, symbole de continuité pour la Géorgie
La Géorgie a depuis longtemps intégré des arrières naturalisés dans son projet : Marquez Haynes (ex-Chalon) ou Thaddeus McFadden (ex-Nancy) avaient déjà ouvert la voie. Kamar Baldwin s’inscrit dans cette lignée, mais avec un poids encore plus important : il n’est pas seulement un shooteur d’appoint, mais le chef d’orchestre d’une équipe qui joue à l’ancienne, où chaque possession est pesée.
À l’heure du huitième de finale contre la France, Baldwin sera la clé extérieure du plan géorgien : gestion du tempo, tirs en fin de possession et capacité à exploiter les aides envoyées sur Bitadze, Mamukelashvili, Shengelia ou Shermadini.


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