La gestion « à l’européenne » des temps de jeu de Tuomas Iisalo, source de tensions à Memphis

Morant – Iisalo, un duo star-coach qui a du mal à s’entendre
Les coachs européens ont historiquement très peu réussi à faire leur place en NBA. À l’heure actuelle, ils ne sont que trois, dont deux qui ont passé plus de 10 ans en tant qu’assistants, afin de s’imprégner du style NBA (Jordi Fernandez et Darko Rajakovic). Tuomas Iisalo est lui forcément un OVNI. Arrivant de Finlande, une nation peu connue du basket, il n’a passé que quelques mois comme coach assistant, avant d’être directement propulsé coach principal des Memphis Grizzlies après l’éviction de Tyler Jenkins. Il a donc tout à prouver, dans un rôle si critiquable et instable. Le coach est souvent le premier fusible à être éjecté quand une équipe ne fonctionne pas. Ce qui est pour l’instant le cas de ses Grizzlies, 12e de l’Ouest après trois victoires en huit matchs.
Une méthode nouvelle et mal acceptée
Mais au-delà des résultats, sa méthode fait grincer des dents outre-atlantique. Surtout sa gestion de temps de jeu, arrivée directement de l’Europe et qui n’est pas vraiment la norme aux États-Unis. À savoir, des rotations incessantes et des joueurs qui restent rarement plus de 6 minutes sur le parquet d’affilée. C’est ainsi qu’aucun joueur de Memphis ne dépasse les 30 minutes de moyenne, avec au contraire une dizaine de joueurs au-delà des 10 minutes.
Même les superstars Jaren Jackson Jr et Ja Morant ont droit à ce traitement. De quoi frustrer ce dernier, qui a même été suspendu un match pour « comportement préjudiciable à l’équipe », après une altercation avec Iisalo, et avoir rejeté la faute d’une défaite sur le coaching staff en conférence de presse. Le meneur double all-star tourne à 20 points de moyenne cette saison, contre 25 voire 27 lors de ses meilleures saisons.
Or les fans des Grizzlies et de NBA en général ont forcément tendance à prendre parti en faveur de la superstar dans ces cas-là, même si Morant est loin d’en être à sa première casserole. La popularité d’Iisalo, déjà entamée par le fait qu’il soit étranger et peu connu, est donc au plus bas. Pourtant, le coach finlandais applique la même méthode qu’à Paris et Bonn. Celle qui avait fait tout son succès et rempli son armoire à trophées. Les Grizzlies devaient le savoir avant de l’engager.
Ja Morant when asked questions from the media:
“Go ask the coaching staff.”
And then asked what could have been done differently, other than asking the coaching staff:
“According to them, probably don’t play me.”
(🎥 @50NuancesDeNBA)
— Hoop Central (@TheHoopCentral) November 1, 2025
« Le basket évolue »
Il a justifié en conférence de presse son choix de lisser les temps de jeu : « Je pense que les joueurs ont été conditionnés pendant toute leur carrière à rester longtemps sur le parquet, afin de pouvoir trouver leur rythme. Mais le basket évolue. On demande plus d’intensité et de vitesse aux joueurs. Même si tu perds de l’alchimie dans un schéma de remplacements si haché, on pense que c’est ce qui apportera le plus de résultats à moyen et long-terme. »
Dans une NBA qui privilégie l’attaque et les grosses performances individuelles, cette méthode fait forcément grincer des dents. Même si elle pourrait faire sa place petit à petit, Iisalo reste un précurseur. Mais le plus important est que pour l’instant, les résultats ne suivent pas. Au vu de l’ambiance délétère dans l’équipe et de leur 12e place à l’Ouest, il est urgent pour lui de commencer à enchaîner les victoires. S’il y parvient, alors tout sera oublié.
The reported tension between Ja Morant and Tuomas Iisalo came from Iisalo's sub patterns, prioritizing shorter, more intense stints.
Iisalo was asked about the concerns players may have about that taking them out of rhythm, gave a great answer to his thought process
— Matt Infield (@Matt_Infield) November 3, 2025






















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