Sylvain Francisco et le Zalgiris enfoncent le Partizan dans la crise : « J’ai senti une mentalité différente dans l’équipe »

Sylvain Francisco a encore porté le Zalgiris Kaunas, et le public l’en remercie
Par Julie Germon, à Kaunas,
Bandeau sur la tête, regard affûté, Sylvain Francisco (1,85 m, 28 ans) a mis quelques minutes à régler la mire. Mais s’il ne marque pas immédiatement, le Francilien sait comment peser sur le jeu. Distribuer, attirer les défenses, faire jouer les autres : « J’ai joué à l’instinct. Je sais que je vais scorer à un moment donné. La plupart du temps, je commence lentement. Je joue poste 2, donc c’est différent. Mais quand j’ai le ballon, toute l’équipe adverse est concentrée sur moi. Je me fais oublier, et au moment de faire mal… je fais mal. »
Et quand le moment arrive, le Zalgiris est déjà lancé. L’ancien Parisien Dustin Sleva (2,03 m, 30 ans) libère les siens derrière l’arc, Ignas Brazdeikis prend le relais, avant de voir Moses Wright s’imposer en patron. Titularisé pour l’occasion, ce dernier enchaîne huit points consécutifs, faisant exploser la Zalgirio Arena (28-15, 10’).
Battus lors de leur dernier match à domicile, les Lituaniens avaient peiné à créer du jeu. Cette fois, le contraste est saisissant. Et lorsque Francisco enfile sa cape de super-héros et inscrit cinq points de rang, la salle entonne : « Ohoh Francisco ! » Tout réussit au Zalgiris, qui regagne les vestiaires avec une avance déjà considérable (53-30, 20’).
De retour sur le parquet, un léger flottement s’installe. Les rotations sont moins précises, le rythme retombe. Mais Francisco est là pour remettre de l’ordre. Une passe pour Brazdeikis à trois points, puis le meneur français se charge lui-même de la finition (66-37, 24’25). La défense est solide, les passes s’enchaînent, et comme un bis repetita, Francisco ajoute une nouvelle série de cinq points (80-48, 30’ 18 points).
Francisco sort à 6 minutes de la fin sous des chants de « MVP, MVP »
Déjà auteur d’un début de match maîtrisé, il sort définitivement de sa boîte dans le dernier quart-temps (88-53, 32’17). La performance est XXL, collective autant qu’individuelle. Le Partizan vit un véritable cauchemar. À six minutes du terme, Francisco quitte le parquet sous une ovation : les supporters l’ont dans le cœur et scandent « MVP, MVP ».
Just like after every game. 🤭 pic.twitter.com/8zr2iijcAm
— BC Zalgiris Kaunas (@bczalgiris) December 19, 2025
À deux minutes de la fin, le Français apparaît sur l’écran géant, sourire aux lèvres, mimant le célèbre geste de James Harden. Le message est limpide : le Zalgiris a tout simplement mangé son adversaire.
À l’issue de la rencontre, le Frenchi savoure : « Je me suis bien senti. Dès l’arrivée à la salle, j’ai senti une mentalité différente dans l’équipe. On était prêts à en découdre, et surtout à aller chercher cette victoire. »
Rien ne pouvait arriver à cette équipe du Zalgiris, victorieuse 109-68. Un succès de 41 points – l’écart record pour le club lituanien – logiquement salué par le coach Thomas Masiulis : « Félicitations à mon équipe. Après deux mauvais matchs à domicile, on devait réagir. Quand on défend comme ça, l’attaque suit naturellement. »
BIGGEST EuroLeague win in club’s history. 🥵
This is BC ZALGIRIS KAUNAS. 😤 pic.twitter.com/ayLUlAw410
— BC Zalgiris Kaunas (@bczalgiris) December 19, 2025
Pendant ce temps, le Partizan Belgrade s’enfonce un peu plus dans la crise. Depuis le départ d’Obradović, le volcan belgradois est entré en éruption. Pour tenter d’éteindre l’incendie, les joueurs avaient su réagir avec deux succès, dont un face au rival historique, l’Étoile Rouge. Mais la lourde défaite contre Bologne avait déjà ravivé les doutes. Désormais 17ᵉ, le club n’avait plus le droit à l’erreur pour rester en course dans le play-in. Une nouvelle fois, la réponse a été insuffisante, laissant leur coach Mirko Oćokoljić (ancien assistant de l’AS Monaco) au pied du mur : « Il faut analyser la situation et décider de la suite, car c’est inacceptable. J’ai peut-être aussi commis une erreur en pensant que les joueurs feraient mieux ce soir, mais visiblement, ils n’étaient pas prêts à jouer. »
Côté lituanien, cette nouvelle grosse performance de Sylvain Francisco s’inscrit dans une saison plus que réussie : « J’aurais pu être MVP en novembre », lâche-t-il en rigolant. « Mais on a perdu beaucoup de matchs Je veux surtout être constant. Les performances viennent du travail invisible, des entraînements supplémentaires, parfois tard le soir. Sur le terrain, ça me permet de voir le jeu en slow motion. »
Francisco toujours motivé pour l’équipe de France : « Je serai toujours heureux de porter le maillot. »
Ces performances de haut niveau lui ont déjà ouvert les portes de l’équipe de France. Et malgré un calendrier chargé en EuroLeague, le maillot bleu reste présent dans son esprit : « J’ai l’EuroLeague mais c’est toujours un plaisir d’être avec les Bleus et pourquoi pas m’appeler bien sûr [pour les qualifications au Championnat du Monde] ! Je pense que j’ai laissé une bonne impression à l’Euro malgré qu’on ait eu un mauvais bilan. Mais avec la nouvelle génération, on peut créer quelque chose de fort, comparé aux autres nations où ils ont toujours les mêmes joueurs. Pour moi c’était un bon début, et garder la même relation avec les joueurs et le coach c’est le plus important. Je serai toujours heureux de porter le maillot. »
En une saison, tout peut aller très vite. Mais une chose est sûre : Sylvain Francisco semble désormais s’imposer sur toutes les scènes.
If it was Hunger Games, we’d trust Sylvain Francisco over Katniss Everdeen. 🏹🔥 pic.twitter.com/9OklHVPFVs
— BC Zalgiris Kaunas (@bczalgiris) December 19, 2025























Commentaires