Le fils de Vitali Klitschko, Maxim, fait du basket à Monaco : « J’espère enrichir le prestige familial ! »

Maxim Klitschko et les Espoirs de l’AS Monaco affrontent Roanne ce vendredi à 15h30 en quart de finale du Trophée du Futur
Sur le parquet du Trophée du Futur, où l’AS Monaco espère gâcher la fête prévue par Bourg-en-Bresse ce week-end, il est sûrement le nom le plus connu du plateau. Même à l’échelle de toute la LNB, cela reste toujours le cas, malgré la présence des De Colo, Shorts, Hifi, James et compagnie. Et pour cause, lui c’est Klitschko, Maxim de son prénom, fils du légendaire boxeur ukrainien Vitali Klitschko, neveu de Wladimir, tous deux champions du monde.
« Je sais que mon nom de famille est particulièrement important dans le monde du sport et c’est un privilège de le porter », souffle le jeune pivot U21 de la Roca Team. « J’espère que je pourrais en être à la hauteur et laisser ma propre marque personnelle, pas seulement utiliser le prestige familial, mais l’enrichir à ma façon. »
Moins de cinq ans de basket,
et un profil à la Motiejunas ?
Au moins ne sera-t-il pas comparé à ses illustres ancêtres, n’ayant pas choisi d’enfiler les gants de boxe lui-même. « Cela n’a jamais été mon truc », indique-t-il, lui qui s’est plutôt tourné vers la natation lors de sa jeunesse partagée entre les États-Unis, l’Allemagne et l’Angleterre. Ce n’est qu’à l’issue du confinement post-Covid qu’il a décidé de se lancer dans le basket. « Après les restrictions, je voulais juste être dehors et je me suis retrouvé au parc à shooter. C’est comme ça que j’ai découvert ma passion pour ce sport. »

Alors que sa première licence date de 2021, avec deux saisons à Oxford puis une année passée dans le circuit des lycées américains avec Taft, Maxim Klitschko (20 ans) l’avoue lui-même : il reste encore « à l’état brut ». Mais comment ne pas être intrigué par son profil, celui d’un géant de 2,16 m (sans chaussure !), mobile, doté de bonnes mains, avec un hook fiable, capable de shooter à mi-distance, et bientôt de loin ? « Il ressemble à Donatas Motiejunas, sans toute la panoplie de fondamentaux », avance Mickaël Pivaud, son entraîneur à Monaco. « Parce que je suis encore assez nouveau, je pense que j’ai beaucoup de potentiel », lance le principal intéressé.
Après son crochet par le Connecticut, Maxim Klitschko s’est donc retrouvé en Principauté par l’intermédiaire des connexions d’Oleksiy Yefimov, le manager monégasque, ami de son agent, Sasha Volkov. « Ils m’ont demandé si je pouvais le tester », raconte le technicien des Espoirs de l’ASM. « J’ai eu un entretien avec Maxim, son père, son tonton Wladimir et Sasha Volkov. Vu que mon équipe était déjà complète, que j’avais déjà des postes 5, je ne leur ai pas vendu de rêve. Je ne pouvais proposer que 15 minutes et un développement en Nationale 3. »
Les Espoirs plutôt que la NCAA III
Reste que le natif de Los Angeles a été convaincu. Alors qu’il s’était initialement engagé en NCAA III avec l’université d’Amherst, l’héritier des Klitschko a finalement opté pour le projet monégasque. « Mon jeu correspond plus au style européen », explique-t-il. Depuis, il n’a pas à le regretter. Présent lors du traditionnel stage de présaison des pros à Bormio, il a directement été lancé dans le grand bain, avec un apprentissage grandeur nature dans les Alpes italiennes. Et en Espoirs, Mickaël Pivaud tente de « tenir ses engagements » : les 15 minutes promises sont devenues réalité (14 minutes et 53 secondes de moyenne par match, pour 5,4 points à 60% et 3,8 rebonds), avec deux apparitions fugaces en Nationale 3 (15 points à Vaulx-en-Velin, 10 contre Grenoble).
« Il avance doucement mais sûrement », apprécie le technicien originaire de Saint-Nazaire. « Tout ce qu’il fait maintenant, il le fait un peu mieux : la latéralisation, la pose des écrans. Il s’est énormément développé musculairement ces derniers temps, surtout en haut du corps. Il y a encore tout un boulot à faire en terme de connaissance de systèmes, il a tout encaissé cette saison mais il a fait le plus dur. Après, il a encore besoin de temps. »
Déjà international ukrainien
Cela tombe bien, Maxim Klitschko (décrit comme un « garçon très agréable et poli ») sera encore Monégasque la saison prochaine, pour une dernière année, avant d’espérer intégrer le circuit professionnel, peut-être en Allemagne, où réside sa mère. Avec plusieurs départs programmés dans la raquette, il devrait encore prendre de l’envergure et confirmer ses progrès récents, lui qui s’est offert son premier double-double lors de la dernière journée (11 points et 13 rebonds à Chalon). « J’ai montré quelques flashs qui devront devenir plus constants la saison prochaine », souligne-t-il.

Parmi ces flashs, une soirée marquante : celle du 24 février, au Portugal, lorsqu’il enfila pour la première fois le maillot de la sélection ukrainienne, alors qu’il n’a pas pu retourner dans son pays d’origine depuis le début de la guerre, un 24 février également, trois ans plus tôt… « C’était fou de me retrouver convoqué après seulement une campagne U20 », lance-t-il. « J’ai fait de mon mieux et je pense que cela s’est ressenti… » Sur le parquet de Matosinhos, il cumula ainsi 7 points à 100%, 2 rebonds et 1 contre en seulement 9 minutes de jeu. « J’ai conscience d’avoir beaucoup de chance, d’être un privilégié. Je ne peux pas être en Ukraine mais je fais de mon mieux pour la représenter. J’espère que je pourrais encore faire mieux à l’avenir ! »
Vitali Klitschko's son Max made his debut for Ukraine.
The hook is just as sweet as his dad's. 🥊
📊 9 MIN | 7 PTS · 2 REB · 1 BLK pic.twitter.com/NDpMPDB9dM
— FIBA EuroBasket (@EuroBasket) February 25, 2025
Une éclaircie bienvenue, derrière l’écran, pour son père Vitali Klitschko, maire de Kiev, qui doit composer avec les horreurs du conflit armé avec la Russie au quotidien. Alors qu’il suit régulièrement, à distance, les matchs des Espoirs monégasques, l’homme qui a gagné 41 de ses 47 combats par KO n’a évidemment pas manqué une miette des grands débuts de son fils sous la tunique jaune et bleue. « Son plus grand rêve est de venir voir un de mes matchs avec l’Ukraine ! »
Aux bons conseils du père
Loin des yeux, l’ancien boxeur est pourtant très impliqué dans la carrière de son fils. « Il me donne des conseils sur les entraînements physiques, sur la nutrition, sur la prévention des blessures », souligne le poste 5, qui bénéficie globalement d’un entourage de très haut niveau. Il y a l’oncle, Wladimir, très souvent présent à Gaston-Médecin lui. Il y a l’agent Sasha Volkov, Hall of Famer FIBA, champion olympique 1988, premier Soviétique vu en NBA (149 matchs avec Atlanta), qui assure parfois des séances privées à destination des jeunes intérieurs monégasques. Il y eut parfois aussi le mentor du modèle, Holger Geschwindner, celui qui a façonné Dirk Nowitzki, avec qui il a déjà partagé quelques work-outs en Allemagne. « Il est entouré par ce qui se fait de mieux dans le sport », reconnait Mickaël Pivaud. « Mais je n’ai jamais eu un appel de la saison ! Ils savent très bien que le gamin doit passer par tout ça, qu’il ne peut avoir aucun passe-droit. Il y a un vrai discernement et une grosse connaissance du haut niveau. »

Dès la fin du Trophée du Futur, où la Roca Team affronte la Chorale de Roanne ce vendredi en quart de finale, Maxim Klitschko partira pour un été studieux, d’abord avec les U20 de l’Ukraine après avoir acquis le retour en division A l’an dernier, puis avec la sélection seniors, non-qualifiée pour l’EuroBasket et qui devra passer par les pré-qualifications pour la Coupe du Monde 2027. Avec l’objectif personnel de continuer à avancer tous les jours. « Pour cela, il faut que j’utilise des caractéristiques de mon père : plus de dimension physique et plus de combat ! » On n’en attendrait effectivement pas moins d’un Klitschko…







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